Ochi și urechi, le nouveau projet initié dans le cadre du festival Animest
Les organisateurs du plus grand festival de films d'animation d'Europe de l'Est visent à contribuer au développement de nouveaux outils alternatifs pour les enfants malentendants
Fromenteaud Charlotte, 05.03.2024, 13:30
Transformer les salles de cinéma en espaces accueillants et inclusifs
« Ochi și urechi » (les yeux et les oreilles), le nouveau projet du Festival international du film d’animation Animest, offrira aux spectateurs une expérience visuelle adaptée à leurs besoins, accessible aussi en salle de cinéma comme en classe ou devant les écrans d’ordinateur. A travers cette initiative, les organisateurs du plus grand festival de films d’animation d’Europe de l’Est visent à contribuer au développement de nouveaux outils alternatifs pour les enfants malentendants. Avec l’aide des élèves des écoles spéciales de Bucarest et avec la consultation permanente des enseignants, 10 films d’animation pour enfants de tous âges seront interprétés en langue des signes roumaine et avec un sous-titrage adapté aux enfants malentendants. Les productions pourront être visionnées dans n’importe quel établissement scolaire en Roumanie, comme outils d’apprentissage alternatifs à travers le film. La composante éducative du projet deviendra une extension du programme Academia Minimest, à travers lequel Animest propose des films d’animation gratuits sur des sujets éducatifs et des fiches de travail pour les étudiants et les enseignants des écoles de Roumanie. Le projet s’inscrit dans la démarche de l’association Animest visant à transformer les salles de cinéma en espaces accueillants et inclusifs, sans contrainte. Ligia Soare, coordinatrice du projet nous en dit plus :
« Je suis traductrice audiovisuelle depuis 20 ans. Mais avant, je ne savais pas comment rendre un film accessible à un spectateur malentendant. Il y a beaucoup de choses à apprendre et j’ai commencé à les apprendre il y a quelques années seulement. C’est ainsi que nous avons commencé à étudier ce que le handicap et le produit culturel signifient pour ces personnes. Le projet que j’ai initié est né de ces préoccupations. Bien sûr, nous avons également réalisé des documentaires, nous sommes beaucoup renseignés à ce sujet et avons décidé qu’il était temps de démarrer ce projet. Malheureusement, il existe actuellement très peu d’événements culturels accessibles aux personnes en situations de handicape, quel qu’il soit. Et malheureusement, nous ne sommes généralement pas disposés à communiquer avec ces personnes, nous ne savons pas comment les atteindre et cela les empêche aussi de nous joindre. Et puis nous avons décidé qu’il fallait combler ces lacunes. C’est notre devoir, en tant que festival ouvert à toutes les catégories de public. »
Promouvoir l’inclusion en rendant le cinéma accessible à tous
Cette initiative s’inscrit dans un projet plus large visant à promouvoir l’inclusion en rendant le cinéma accessible à un très large public, déclare Ligia Soare, coordinatrice du projet initié par le Festival international du film d’animation Animest :
« Nous avons proposé, pendant ces 14 mois de projet – en partenariat avec la Fondation Orange – de nous concentrer sur la réalisation de films accessibles aux personnes malentendantes, en particulier les enfants. Car nous avons, au sein du Festival Animest, une section intitulée Minimest, pour nos plus jeunes spectateurs du festival. Nous avons également la Minimest Academy, un projet éducatif qui intègre l’animation à l’école et donne aux enseignants accès à de nombreux matériels pédagogiques qu’ils peuvent utiliser en classe.C’est notre proposition, apprendre avec les enfants, avec les psychopédagogues et avec les professeurs d’enfants hypoacoustiques, pour faire en sorte qu’ils aient eux aussi accès à ces films. C’est une étape pour l’instant. Nous espérons que lors de la prochaine édition du Festival Animest, nous rendrons les films accessibles aux personnes malentendantes. Par la suite, nous espérons apprendre à rendre les produits culturels accessibles à des personnes qui peuvent avoir d’autres besoins. Ce n’est qu’une première étape dans la démarche que nous avons en tête, d’autres projets viendront ensuite. Mais nous poursuivrons notre chemin dans les années à venir pour apprendre aux autres à organiser des événements similaires. »
Afin de promouvoir le concept de cinéma inclusif dans la communauté créative nationale et d’encourager les producteurs, distributeurs, organisateurs d’événements cinématographiques et d’espaces de projection à faire un pas vers l’adoption de formules de présentation de films accessibles en Roumanie, l’Association Animest propose aussi aux professionnels des séances de formation et d’information. (trad : Charlotte Fromenteaud)