11.08.2025 (mise à jour)
A Bucarest, le Parti Social-Démocrate a décidé de rester au sein de la coalition gouvernementale. Il impose toutefois quelques conditions. / Le gouvernement de Bucarest démarre cette semaine les préparatifs visant à adopter le deuxième train de mesures budgétaires. / Le premier ministre Ilie Bolojan s’est entretenu lundi avec les représentants des fédérations syndicales de l’Education nationale

Newsroom, 11.08.2025, 18:54
Coalition gouvernementale – Mener des discussions sur le collectif budgétaire – c’est la condition imposée par le Parti Social-Démocrate pour participer aux réunions consacrées au 2e train de mesures d’austérité portant notamment sur la suppression de certains privilèges. Ce fut le message transmis lundi par le leader par intérim des sociaux-démocrates, Sorin Grindeanu. Son parti souhaite rencontrer les représentants du ministère des Finances pour voir la situation actuelle du budget de l’Etat, a-t-il encore précisé. Les sociaux-démocrates estiment qu’il faut se pencher sur la poursuite des grands investissements déjà en cours, mais aussi sur les petits projets. A leur avis il faut aussi repenser plusieurs mesures concernant l’éducation nationale, la santé et l’administration, sans oublier le domaine fiscal. La direction du PSD s’était réunie ce lundi dans un contexte politique tendu causé par le refus de l’Union Sauvez la Roumanie (membre de la coalition gouvernementale) de participe, la semaine dernière, aux funérailles de l’ancien président roumain, Ion Iliescu. Ces derniers ont expliqué leur absence par leur respect pour les victimes de la Révolution anticommuniste roumaine et des violentes descentes des mineurs sur Bucarest en 1990. Antérieurement, le premier ministre libéral, Ilie Bolojan, avait insisté sur le fait que la stabilité politique était cruciale pour la Roumanie, surtout dans l’actuel contexte économique et social. Pourtant, dans une émission télévisée, il a d’ailleurs admis qu’il est parfois difficile d’harmoniser les positions au sein d’une coalition gouvernementale formée de 4 partis et soutenue par le groupe des minorités. Il a néanmoins souligné que la responsabilité était essentielle pour permettre au pays de progresser.
Austérité – Le gouvernement de Bucarest démarre cette semaine les préparatifs visant à adopter le deuxième train de mesures budgétaires, dans le contexte où l’agence de notation Fitch doit publier la notation souveraine du pays le 15 août prochain. Ce type d’évaluation peut avoir un impact non négligeable sur les marchés internationaux. Selon l’agence, la réduction du déficit budgétaire et la stabilisation de la dette sont des conditions-clés pour éviter la baisse de la note de la Roumanie, actuellement « triple BBB – à perspective négative ». Pour ce deuxième paquet le cabinet dirigé par le libéral Ilie Bolojan engagera sa responsabilité devant le Parlement, tout comme il l’a déjà fait pour la première série de mesures. Des réformes profondes concernent la structure et le fonctionnement de l’Etat au niveau central et au niveau des autorités locales. Ces mesures visent entre autres à compléter le cadre législatif pour le deuxième pilier des pensions de retraite, par l’élimination de l’actuelle possibilité pour les bénéficiaires d’accéder à l’intégralité de la somme pour laquelle ils ont cotisé sur l’ensemble de leur carrière. Selon le président de l’Autorité de Surveillance Financière, Alexandru Petrescu, le projet proposé aux côtés du Ministère des Finances visant les systèmes privés de pensions de retraite est une démarche nécessaire et prioritaire, car elle vient compléter le cadre législatif. Qui plus est, il s’agit également d’une recommandation de la part de l’OCDE, à laquelle la Roumanie doit répondre.
Enseignants – Les mesures prises récemment par le gouvernement sont fondées sur les possibilités dont dispose à l’heure actuelle le budget de la Roumanie et sur les réalités du système éducationnel, a expliqué le premier ministre Ilie Bolojan, qui s’est entretenu avec les représentants des fédérations syndicales de l’Education nationale. Ceux-ci ont de nouveau exprimé leur mécontentement face à la hausse du nombre d’heures didactiques par deux heures par semaine, à l’augmentation du nombre d’élèves dans une classe par la fusion de plusieurs établissements scolaires et à la modification des tarifs de paiement horaire, tout comme face au financement de l’ensemble du système éducationnel. De son côté, le chef de l’Exécutif a demandé au ministère de l’Education d’examiner les possibles effets de la mise en œuvre des nouvelles règlementations et de proposer des solutions concrètes pour remédier aux éventuels dysfonctionnements. En attendant, les syndicats sont toujours mécontents et menacent de boycotter la rentrée des classes prévue le 8 septembre prochain.
Ukraine – Le président français, Emmanuel Macron, le premier ministre britannique, Keir Starmer, et le chancelier allemand, Friedrich Merz, organiseront mercredi une réunion en visioconférence consacrée à l’Ukraine afin de se coordonner avant le sommet de vendredi entre le président américain, Donald Trump, et le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé l’Elysée. Selon Reuters, d’autres réunions en visioconférence en divers formats auront lieu le même jour, y compris avec Donald Trump, précise le même communiqué. Les dirigeants européens insistent pour que le président ukrainien Volodymyr Zelensky participe au sommet de vendredi, en Alaska, entre le leader de la Maison Blanche et celui du Kremlin. Selon la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, tout accord entre les États-Unis et la Russie doit inclure Kiev et l’UE, car il s’agit d’une question de sécurité tant pour l’Ukraine que pour l’ensemble de l’Europe. Pour sa part, le vice-président américain J.D. Vance a déclaré que Washington tentait d’obtenir la participation du président Zelensky.
Séisme – Plus de 200 répliques sismiques ont été enregistrées lundi dans l’ouest de la Turquie, quelques heures après que la région ait été frappée par un séisme de magnitude 6,1. Les épicentres ont été localisés dans le district de Sindirgi, dans la province de Balikesir, où au moins une personne est morte et plusieurs dizaines ont été blessées à la suite du séisme principal, dimanche. Le séisme a été ressenti dans un large périmètre, y compris dans des villes importantes telles qu’Istanbul, Izmir, Bursa et Kocaeli. Les opérations de recherche et de sauvetage sont terminées. Pour rappel, la Turquie est située sur plusieurs failles sismiques, étant particulièrement exposée aux tremblements de terre. La ville d’Istanbul, une métropole de plusieurs millions d’habitants, est particulièrement vulnérable. Elle a été secouée par un séisme d’une magnitude de 6,2 en avril dernier. En février 2023, deux tremblements de terre jumeaux ont tué plus de 53 000 personnes en Turquie et plusieurs milliers d’autres en Syrie voisine.
Météo – Dans les 24 prochaines heures il fera chaud sur la plupart du territoire de la Roumanie, avec de la canicule même dans le sud et le sud-ouest. Le ciel sera couvert par endroits sur les montagnes où de courtes pluies sont attendues. Les maxima de mardi iront de 25 à 35 degrés.