Des perspectives sur l’inflation et le déficit budgétaire
La Roumanie pourrait voir son inflation diminuer à 3,5 % d’ici fin 2026, à condition de mettre en place les mesures de correction de son déficit budgétaire.
Corina Cristea, 18.09.2025, 13:16
La Roumanie a pris du retard dans la mise en place d’une loi de finances rectificative et donc, elle continuera à rester placée des années encore dans une procédure de déficit excessif. C’est ce qu’a affirmé le ministre des Finances, Alexandru Nazare, lors d’un forum d’affaires, tout en rappelant que la période économique actuelle s’avère la plus difficile. Et lui d’ajouter que le pays bénéficie pourtant, de tous les ingrédients pour surmonter d’ici 2026, l’actuel contexte fiscal et budgétaire, à condition qu’il mette en place un projet cohérent.
Alexandru Nazare : „Les deux trains de mesures d’austérité se proposent le retour de la Roumanie avant la fin de 2026, sur une trajectoire budgétaire saine. Ce sont des mesures censées nous permettre de corriger le déficit excessif qui impacte sur nos capacités de négociation avec Bruxelles, sur notre image à l’extérieur et nos possibilités d’agir. Nous devons être conscients que tant que nous sommes en situation de déficit excessif – et cela ne dure pas depuis un an ou deux, cela fait cinq ans que nous sommes en déficit et nous risquons d’y rester dix ans encore –, dans ce contexte donc, nous ne pouvons pas multiplier nos chances d’obtenir de Bruxelles ce que nous voulons obtenir. Il ne s’agit pas seulement d’absorber le maximum possible de fonds communautaires, mais de devenir nous aussi, à l’instar d’autres pays de l’Union, artisan des programmes européens. »
La Roumanie n’a pas respecté les recommandations de Bruxelles
Aux dires d’Alexandru Nazare, toute cette rectification budgétaire aurait dû avoir lieu cinq ans auparavant, surtout que jusqu’en 2019, la Roumanie a reçu dix ans durant des recommandations sur ce sujet de la part de l’UE. En 2020, le pays a reçu de la part de Bruxelles un plan de recommandations budgétaires qu’il n’a pas pu respecter, ensuite, un autre, en 2024, qu’il faudrait suivre, a insisté le ministre de Bucarest.
L’inflation pourrait baisser d’ici 2026
Présent au même forum d’affaires, l’économiste en chef de la Banque centrale de Roumanie, Valentin Lazea, estime que le taux d’inflation pourrait baisser d’ici à la fin de 2026 à 3,5%, à condition, bien évidemment, que le pays mette en place les mesures d’austérité. A ses dires, le niveau actuel d’inflation annuelle, de 9,9%, est trop élevé et il est dû notamment à la fin des tarifs réglementés de vente de l’électricité qui a provoqué une hausse de l’inflation de 2,2%. Valentin Lazea a également signalé un deuxième choc qui se produira l’année prochaine, en avril, quand la Roumanie renoncera aussi aux tarifs réglementés de vente de gaz, une mesure qui entraînera probablement, une hausse inflationniste de 0,6 %. (trad. Ioana Stancescu)