La Journée de l’auditeur 2025 – La cyber-sécurité en débat
Le premier dimanche de novembre c’est la Journée de l’auditeur sur RRI. Cette fois-ci nous nous pencherons sur la sécurité dans le milieu en ligne. Nous vous avons invités à nous faire part de votre opinion la cybersécurité et les dangers qui nous guettent en ligne. Comment percevez-vous ces menaces? Vous sentez-vous protégés ou plutôt vulnérables? A votre avis, que devrait faire la société pour mieux se protéger contre ces risques? L’antenne est à vous, chers amis!
Radio România Internațional, 02.11.2025, 14:07
Des dangers multiples
Nous vivons dans un monde où les dangers nous guettent pas seulement dans la rue ou dans champ de bataille, mais aussi dans l’immense espace invisible d’Internet. La cybersécurité est devenue l’un des plus grands défis de notre époque. Des simples campagnes de phishing — ces messages ou appels frauduleux qui nous incitent à divulguer des données personnelles — aux escroqueries financières utilisant des voix générées par l’intelligence artificielle, chacun de nous peut devenir une cible.
Parallèlement, des groupes de cybercriminalité organisent des attaques de type ransomware, paralysant des hôpitaux, des universités ou des entreprises. Nous voyons la guerre informatique devenir une réalité : attaques contre les réseaux énergétiques, les communications, ou encore de vastes campagnes de désinformation et des réseaux de bots capables d’influencer des élections ou de déstabiliser des sociétés entières.
Dans ce paysage inquiétant, l’intelligence artificielle joue un double rôle : d’un côté, elle fournit aux attaquants de nouveaux outils capables de créer des messages frauduleux très convaincants, d’autre part, elle aide les experts à détecter plus rapidement les menaces.
De nombreux pays et organisations internationales s’efforcent donc déjà d’introduire des règles plus strictes et de renforcer la protection collective. Mais la vérité est que chacun d’entre nous a un rôle à jouer : trouver un mot de passe solide, bien réfléchir avant de cliquer un lien ou bien vérifier la source d’une information – ce sont de petites actions, mais essentielles pour se protéger.
C’est pourquoi, pour cette édition de la Journée de l’Auditeur, nous vous invitons à nous faire part de votre opinion la cybersécurité et les dangers qui nous guettent en ligne. Comment percevez-vous ces menaces? Vous sentez-vous protégés ou plutôt vulnérables? A votre avis, que devrait faire la société pour mieux se protéger contre ces risques? L’antenne est à vous, chers amis!
Le débat est ouvert!
Nous avons reçus de nombreux messages du monde entier et nous remercions à toutes celles et tous ceux qui ont répondu à notre appel. Le débat est donc ouvert!
Point de départ : un bref message envoyé par Joel Touchard de France, membre du Radio Club du Perche, qui n’entre pas dans les détails, mais qui a une position ferme et se pose quelques questions essentielles :
Joel Touchard, France
« Depuis plusieurs années la cyber-sécurité est toujours l’ennemi numéro 1 pour nous écouteurs et depuis l’IA, CHAT GPT, par exemple, nous rend dubitatif : Mon interlocuteur est-il réel ou est-ce une machine ? Les données que je communique où vont-elles ? Les réseaux sociaux Facebook et autres sont des plus politisés ! Comment se protéger ? Aller sur des sites sécurisés ? Il en existe de moins en moins. Ne mettre aucune photo, changer ses mots de passe souvent et une bonne prière « .
Pour notre ami français la cybersécurité est donc un souci réel, qu’il approche avec fermeté mais aussi avec peu de désespoir. Toujours en France, Christian Ghibaudo exprime à son tour une inquiétude croissante face aux cyber-menaces amplifiées par l’intelligence artificielle, soulignant le manque de préparation des entreprises et des autorités, et le sentiment généralisé de vulnérabilité malgré les avancées en cyber-sécurité.
Christian Ghibaudo, France
« La cybersécurité ne peut plus être réservée aux spécialistes. Les cyberattaques sur les organisations peuvent avoir des impacts très concrets. Selon une nouvelle étude de l’ISACA, plus de la moitié (51 %) des professionnels européens de l’informatique et de la cybersécurité craignent que les cybermenaces et les deepfakes liés à l’IA les empêcheront de dormir en 2026. La source de cette inquiétude est le manque de préparation aux risques liés à l’IA dans l’ensemble du secteur. Seuls 14 % des répondants estiment que leur entreprise est bien préparée à gérer les risques associés aux solutions d’IA générative en 2026. La majorité (82 %) estime être peu, peu ou pas du tout préparées. L’IA est perçue par les professionnels de la cybersécurité et de la confiance numérique, à la fois comme une menace croissante et comme une occasion de transformer leur entreprise. L’étude a également demandé aux répondants quelles seraient, selon eux, les trois principales tendances ou priorités technologiques qui influenceront leur travail en 2026. Les principales réponses ont été l’IA générative et les grands modèles de langage (61 %), utilisés pour des processus tels que la création de contenu et de code, suivis par l’IA et l’apprentissage automatique (57 %), notamment l’analyse prédictive. Alors pour répondre à vos questions : NON je ne me sens pas protégé contre les menaces en ligne. J’ai l’impression, que nos dirigeants ne font pas grand-chose pour nous protéger. Il y a de plus en plus de sociétés « spécialisées » dans la cybersécurité, mais je trouve qu’il y a de plus en plus d’attaques contre les réseaux informatiques de l’Etat (ministères, services publiques), et aussi de nombreuses cyberattaques vers les grandes sociétés commerciales, comme des chaines de magasins, des compagnies aériennes, et tout cela pour dérober les données personnelles des clients. Que cela soit le fait de malfaiteurs ou de pays « ennemi », on se sent donc de plus en plus vulnérables. Que doit faire la société pour nous protéger : je n’ai pas la réponse, et malgré les progrès dans la protection, il y a toujours une parade pour contourner ces protections. Résultat, je ne suis pas rassuré, mais il faudra faire avec cela. Et faire confiance envers les autorités, c’est cela pour moi le plus difficile…. »
Si Christian Ghibaudo ne se sent pas rassuré, même pas du côté des autorités, Paul Jamet de France souligne, lui, que la dépendance croissante aux technologies de l’information expose les citoyens à des risques numériques, appelant à une éducation précoce à la cybersécurité et à une coopération internationale renforcée face à des menaces sans frontières.
Paul Jamet, France
« Les TIC – Technologies de l’Information et de la Communication – ont envahies notre quotidien depuis un bon quart de siècle et plus particulièrement à partir du moment où la quasi-totalité des habitants de cette planète ont pu acquérir un ordinateur personnel, puis un smartphone. Les progrès ont été fulgurants et le smartphone en particulier est devenu un véritable «couteau suisse », un compagnon de tous les instants au point de rendre une partie des possesseurs totalement dépendants voire esclaves de celui-ci. Et c’est là où le piège se referme sur chacun de nous si nous n’y prenons garde! Beaucoup de services rendus par les géants d’Internet sont gratuits ou très peu onéreux car les citoyens sont devenus des produits pour les fournisseurs des services, pour les administrations mais aussi pour des hackers et autres cybercriminels. La France dispose d’une Agence – l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, en charge de la stratégie nationale, du contrôle de la mise en œuvre des obligations par les entreprises, les collectivités, et du développement de la cybersécurité en France. Au niveau européen, le Règlement général sur la protection des données – est un texte réglementaire européen qui harmonise les règles de traitement des données à caractère personnel dans toute l’Union européenne. Néanmoins, les citoyens ne doivent pas compter uniquement sur les autorités ! L’éducation à la cybersécurité devrait commencer dès l’école, au même titre que l’éducation civique. Enfin, il faut encourager la coopération internationale, car les attaques ne connaissent pas de frontières. Le contexte géopolitique actuel devrait pousser l’Union européenne à renforcer ses efforts en matière de cybersécurité. »
C’est sur un exemple concret que s’arrête notre auditeur Raphaël Voydis, de France, qui raconte comment sa mère a été victime d’une arnaque par SMS et souligne la vulnérabilité persistante face aux cyberattaques et l’importance d’aider les personnes fragiles à se protéger numériquement.
Raphaël Voydis, France
« Ma mère a été victime d’une cyber-attaque, en effet elle a reçu un SMS disant qu’elle a eu un PV car elle s’est soi-disant mal garée, avec un lien pour payer, ma maman connaissant l’informatique de base et les anciennes techniques, et puis n’ayant jamais eu de PV, pensait que c’était un vrai, et elle a entré ses coordonnés bancaires, et Bam ! en 5 Minutes ses comptes vidés…Heureusement plus de peur que de mal, après un appel à la banque, elle a reçu une nouvelle carte bleue et a retrouvé tout son argent ! Pourtant, même si je sais me protéger il existera toujours une faille permettant à des pirates de pouvoir arriver à leur fin, et puis même, la justice en France est très ignorante des dégâts que peuvent faire des grosses cyber-attaques envers les habitants, peu de plaintes sont acceptées, et peu de plaintes acceptés arrivent jusqu’à leur fin. Il faut savoir que dans la résidence ou vis ma mère, j’aide des personnes vulnérables à se protéger, parfois il y a des ordinateurs ou des portables complètement infectés pouvant donner accès a des cyber-attaques »
Toujours parmi les auditeurs de RRI en Français, Nouari Naghmouchi d’Algérie se penche sur le côté administratif, en nous disant que son pays est en train de développer une stratégie de cyber-sécurité pour accompagner sa transformation numérique et renforcer sa souveraineté digitale face aux risques croissants du cyberespace.
Naghmouchi Nouari, Algérie
« L’Algérie, à l’instar de nombreux pays, a pris conscience des risques inhérents à la cyber sphère et s’engage progressivement dans une stratégie souveraine de cybersécurité. Avec une expansion numérique rapide, caractérisée par une augmentation de la connectivité internet, de l’adoption des technologies numériques dans divers secteurs et une transformation des comportements numériques. Cette évolution est soutenue par une volonté gouvernementale de moderniser l’administration, de stimuler l’économie numérique et de renforcer la souveraineté numérique du pays ».
Effectivement, alors que les pays du monde sont en train de développer leurs stratégiques numériques et que l’IA gagne du terrain, le citoyen lambda qui n’est pas un spécialiste se soucie pour la sécurité de ses données, de son argent, de sa vie privée en général. Et pour l’instant, à en croire vos messages, la confiance n’est pas de la compagnie.
Notre sujet a suscité un vif intérêt chez Guido Panebianco d’Italie. A son avis, face aux menaces croissantes liées à la cyber-sécurité et à l’intelligence artificielle, il est essentiel d’adopter de bonnes pratiques comme des mots de passe solides, des systèmes de protection efficaces, et une sensibilisation citoyenne accessible pour préserver nos données personnelles.
Guido Panebianco, Italie:
„Le thème proposé cette année est vraiment intéressant. Les menaces auxquels on se confronte chaque jour sont multiples et les risques concernent notamment la protection de nos données personnelles. Nous vivons dans un monde où un simple mot de passe mal choisi risque de nous mettre en danger. Avec des instruments mis en place par l’IA, tous ces mots de passe peuvent être découverts et donc, nos données personnelles risquent d’être trafiquées sur Internet. Les entreprises, qu’elles soient grandes ou petites, ne sont pas à l’abri non plus. En l’absence des systèmes de sécurité, elles peuvent être piratées par des hackers. Alors, une question s’impose: comment lutter contre toutes ces menaces? Eh bien, vous, à RRI, vous avez trouvé une petite solution efficace: un mot de passe soigneusement choisi peut déjà protéger contre des attaques directes. Les grandes compagnies pourraient se doter de pare-fue et d’antivirus performants, une priorité absolue dans le monde d’aujourd’hui. Il est indispensable de mettre en place une culture de la cybersécurité et pour cela il faudrait que les médias expliquent aux citoyens, par des mots facilement compréhensibles, comment faire pour protéger leurs identités sur Internet.”
Depuis la Serbie, Miloš Čitaković propose, lui, quelques détails techniques.
Miloš Čitaković, Serbie:
« Il faut que nous enrichissions nos connaissances sur la technologie afin de nous protéger contre les menaces virtuelles. Il est très important de vérifier si l’adresse d’un navigateur est correcte. Les sites illégitimes peuvent enregistrer une adresse qui ressemble à celle originelle, mais parfois il suffit d’une toute petite lettre différente pour nous retrouver sur la page de quelqu’un d’autre où des formulaires à remplir nous sont proposés. Si nous remplissons les champs avec nos données personnelles, nous courrons le risque de transmettre des informations privées à des hackers. Il est recommandé d’utiliser des antivirus, une solution pas couteuse, mais qui peut s’avérer essentielle pour protéger nos données personnelles. Il faut aussi être vigilant aux appels téléphoniques qui font la collecte de toute sorte d’informations ».
Il faut sans doute acquérir de nouvelles pratiques pour se protéger en ligne, au fur et à mesure que la numérisation et l’IA progressent. Pourtant c’est pour un équilibre entre les technologies numériques et les pratiques analogiques, que milite José Luis Corcuera d’Espagne, insistant sur les vulnérabilités d’une société trop numérisée et appelant à une réflexion collective sur les enjeux de cybersécurité.
José Luis Corcuera, Espagne
„Une société très numérisée court de nombreux risques, elle est non seulement exposée à des infractions commises en ligne, mais aussi à d’autres types de problèmes, comme par exemple, la catastrophique panne d’électricité produite récemment en Espagne, quand tout le pays a été paralysé et les gens se sont retrouvés même dans l’incapacité d’acheter du pain, puisque les cartes bancaires ne marchaient plus. Seules les bonnes vieilles choses ont continué à fonctionner: l’argent liquide, mais seulement dans les petites épiceries, la radio, les lanternes et les appareils à pile. Selon moi, il faudrait que l’analogue et le numérique co-existent. De nos jours, de plus en plus de pays font un retour aux méthodes classiques d’apprentissage dans les écoles, aux manuels, aux livres, puisqu’il est déjà évident, que les écrans ont un fort impact sur la force de concentration des enfants et sur la communication. Les devoirs sont à nouveau proposés sur des feuilles de papier et de plus en plus de personnes se remettent à écouter les disques de vinyles. Sur Internet, les cyberpirates sont comme des poissons dans l’eau. Ils arrivent à attaquer des pays sans laisser la moindre trace, ils opèrent dans des pays où ils ne risquent pas de se faire arrêter. Tandis que nous, pauvres Internautes, nous avons l’impression qu’un petit antivirus d’une vingtaine d’euros pourrait vraiment nous protéger de leurs attaques. Une chose que l’on pourrait faire serait de débattre et de discuter sur de tels sujets et la Journée de l’auditeur sur RRI est une excellente occasion de le faire”.
Notre auditeur espagnol plaide donc pour l’équilibre entre le numérique et l’analogique, alors qu’un autre auditeur de RRI, Marco Paglionico, d’Italie, a une approche plus radicale, il exprime son rejet du progrès technologique qu’il juge déshumanisant, préférant revenir à des moyens de communication traditionnels comme la radio, qu’il considère plus authentiques et réconfortants.
Marco Paglionico, Italie
« Je pense que beaucoup de gens devraient mettre un frein au progrès technologique, faire un ou plusieurs pas en arrière et revenir aux sources, à l’époque où il y avait une télévision, pour ceux qui pouvaient se le permettre, et une radio, qui était ce qu’il y avait de mieux. Je ne vous cache pas que, depuis deux semaines, j’ai renoncé à mon ordinateur personnel. Je ne vous cache pas non plus que, pendant quelques jours, je me suis senti désorienté, mais croyez-moi, j’aimerais vraiment rester ainsi longtemps. Sur Internet, il faut avancer avec beaucoup de prudence : une étincelle suffit pour que tout disparaisse en un clin d’œil. La guerre médiatique menée par les grands politiciens et les entreprises internationales, avec le soutien de l’intelligence artificielle, transforme les gens en robots : ils ne sont plus faits de chair et d’os, mais seulement de puces commandées par un seul cerveau électronique. Je n’aime plus cela. Comme beaucoup d’autres personnes, j’aimerais pouvoir changer les choses, mais malheureusement, il y aura toujours quelqu’un au-dessus de nous qui nous contrôle comme des appareils télécommandés. J’ai dit « non » au progrès, je suis désolé, je suis nostalgique : j’allume mon récepteur à transistors ou à lampes et je cherche la fréquence que je préfère, le plus souvent dans la bande des 49 mètres, pour écouter vos émissions qui me réchauffent le cœur.”
Au pôle complètement opposé, Muhammad Aqeel Bashir, du Pakistan, nous propose aujourd’hui une approche positive. Il se félicite des progrès techniques, estimant que des gestes simples permettent de se protéger tout en profitant des avantages du numérique, et appelle à une mobilisation collective pour mieux éduquer la population aux risques en ligne.
Muhammad Aqeel Bashir, Pakistan
« Je suis particulièrement content de participer à cette Journée de l’Auditeur consacrée aux menaces cybernétiques. Je pense que de nos jours, quand ces menaces se sont multipliées, ils sont peu nombreux ceux qui savent vraiment se protéger. Moi, je ne partage jamais mes données personnelles, mes photos ou mes mots de passe. Je n’utilise que des sites que je connais bien et je ne clique pas sur des liens bizarres. Quand je télécharge des documents, je commence par vérifier attentivement la source. J’utilise un antivirus aussi bien sur mon ordinateur, que sur mon portable. Autant de gestes simples qui m’aident à rester en sécurité, même si les cyber pirates deviennent de plus en plus habiles. En revanche, malgré tous les inconvénients et les risques, le numérique a énormément simplifié nos vies. Il me permet d’étudier, d’apprendre des choses nouvelles, d’écouter des médias internationaux, comme RRI ou de rester en contact avec des gens du monde entier. La vie numérisée s’avère particulièrement avantageuse, si on sait comment en profiter. Je pense que les gouvernements, les médias et les écoles devraient colaborer pour instruire la population sur les avantages et les risques de l’Internet. Les parents aussi devraient s’impliquer à apprendre à leurs enfants comment faire pour rester à l’abri tout en utilisant les réseaux. A la fin, je voudrais remercier RRI pour cette belle idée! »
La société chinoise est sans doute une des plus avancées au monde en termes de numérisation et d’IA. C’est de Chine que nous écrit Zhou Zheng, qui parle notamment de l’importance d’avoir une coopération entre l’Etat et la société lorsqu’il, est question de mettre en place les normes de cyber-sécurité.
Zhou Zheng, Chine
« Les cybermenaces actuelles ont des motivations diverses. Outre le profit économique, elles impliquent également des éléments géopolitiques, idéologiques et même terroristes. Si des données critiques sont volées, une entreprise peut perdre sa compétitivité, voire faire faillite. La manipulation de l’opinion publique par de fausses informations peut détruire une société. L’État et la société dans son ensemble devraient améliorer le cadre législatif et renforcer la surveillance: adopter des réglementations strictes en matière de cybersécurité et intensifier les campagnes d’information ».
Peut-être bien que tout cela, c’est une question de responsabilité. C’est l’approche de Sydhir Pandey d’Inde.
Sudhir Pandey, Inde:
« La cybersécurité n’est pas seulement une nécessité technique, c’est aussi une responsabilité qui incombe à l’ensemble de la société. Dans un monde de plus en plus dépendant des réseaux numériques, la sensibilisation, la vigilance et l’éthique numérique sont essentielles pour protéger nos données personnelles, nos institutions et la confiance collective dans l’environnement en ligne. »
Sans doute la responsabilité est de mise, tout comme l’est l’éducation. Un vif plaidoyer pour l’éducation nous vient du Luxembourg, de la part de Joé Leyder. Enseignant retraité, il souligne que l’éducation et l’esprit critique sont essentiels pour se prémunir contre les menaces en ligne et les théories du complot, et nous recommande aussi quelques outils de réflexion sur le pouvoir et la propagande.
Joé Leyder, Luxemburg:
« Je suis un enseignant à la retraite depuis un an, et j’ai une relation ambivalente avec les menaces en ligne qui rendent notre monde vulnérable. Je pense qu’il ne faut pas croire tout ce que les gens disent, mais il ne faut, non plus, tout remettre en question. Cependant, pour commencer à penser par vous-même, vous devez avoir une certaine éducation et comprendre comment les choses s’entremêlent. Les soi-disant théories du complot reposent sur l’hypothèse que « tout » est contrôlé par « quelqu’un ». Ces mouvements s’adressent principalement aux personnes qui, dans leur jeunesse, ont reçu une éducation limitée, aux personnes qui n’ont jamais appris à utiliser leur propre esprit critique et à remettre les choses en question. Les enseignants devraient encourager les élèves à réfléchir, et pas seulement leur enseigner des notions. Ce serait, je pense, le point de départ pour mieux protéger notre société : l’éducation. « Mes amis, soyez sceptiques ! » En tant que professeur d’anglais, je voudrais recommander deux livres aux auditeurs de RRI : « La Ferme des animaux » et « 1984 », les deux écrits par George Orwell. Le pouvoir est le thème central de ces livres, et la propagande est l’un de ses instruments. Si les gens comprennent cela, un petit pas aura déjà été fait vers une meilleure protection de notre société face aux menaces actuelles « .
Eduquer les nouvelles générations, surtout à ne pas fournir toutes leurs données personnelles en ligne, c’est un aspect très important pour notre auditeur américain Richard Contone.
Richard Contone, Etats-Unis
« Les cybermenaces sont un réel problème pour ceux qui utilisent quotidiennement des moyens de communication électronique. De nombreux escrocs peuvent accéder à des informations personnelles, notamment financières, par le biais des ordinateurs. A partir du moment où l’on transmet ses données par téléphone ou sur ordinateur, on devient une potentielle victime des fraudes et des attaques. Bien qu’on ne puisse pas empêcher les escrocs à continuer leur sale job, on peut quand même à renforcer notre protection en cryptant les informations sensibles et en limitant celles personnelles. J’aime lire des articles scientifiques en ligne, mais la technologie numérique n’a pas forcément amélioré ma vie. Je ne me sens pas en sécurité devant mon ordinateur lorsque je dois créer des comptes pour m’authentifier ou fournir d’autres informations qui me concernent. Les jeunes générations devraient essayer de rester anonymes et ne pas publier leurs données personnelles sur Internet ».
Chers amis notre débat touche à sa fin. Nous vous remercions d’avoir pris le temps de partager avec nous vos opinions si détaillées sur un sujet tellement important pour l’époque où nous vivons. Vos témoignages révèlent une prise de conscience collective face aux menaces cybernétiques qui touchent aussi bien les individus que les institutions. Entre inquiétudes, expériences personnelles, appels à l’éducation et nostalgie du monde analogique, un message clair se dégage : la cybersécurité est l’affaire de tous. Elle nécessite non seulement des outils techniques performants, mais aussi une culture numérique fondée sur la prudence, l’esprit critique et la solidarité. Qu’il s’agisse de protéger nos données, d’éduquer les plus jeunes ou de préserver notre humanité dans un monde de plus en plus connecté, chacun a un rôle à jouer pour construire une société numérique plus sûre et plus consciente.