Fin de pèlerinage à la Cathédrale Nationale de Bucarest
Deux semaines durant les fidèles orthodoxes ont pu visiter la nouvelle cathédrale nationale, y compris son Autel où, d’habitude, l’accès est interdit. Tous en ont été impressionnés.
Mihai Pelin, 06.11.2025, 13:34
11 jours pour visiter l’Autel de la Cathédrale Nationale
Après 11 jours d’ouverture, l’Autel de la Cathédrale Nationale de Bucarest a finalement fermé ses portes. Normalement l’accès à l’intérieur d’un Autel orthodoxe est interdit, à la seule exception de la période de l’inauguration d’une église. Ainsi, 11 jours durant, 24 h sur 24, plus de 300 000 pèlerins de Roumanie et de l’étranger ont-ils franchi le seuil de ce nouveau lieu de culte. Malgré les très longs temps d’attente, ayant dépassé parfois les 10 heures, les gens ont quand même accepté de rester dans la file d’attente pour pouvoir entrer dans la cathédrale et voir aussi son Autel et tous ont été impressionnés par ce qu’ils ont vu à l’intérieur. Qui plus est à l’intérieur du saint Autel étaient exposés les reliques du Saint Apôtre André, protecteur de la Roumanie, et désormais de la Cathédrale Nationale, ainsi que les reliques de Saint Démétère Le Nouveau, protecteur de Bucarest.
Une cérémonie grandiose le 26 octobre
Pour rappel, l’inauguration officielle de la Cathédrale Nationale a eu lieu le 26 octobre dernier par la cérémonie de consécration de sa peinture intérieure et sa mosaïque, en présence de milliers d’invités officiels et de dizaines de milliers de fidèles. La messe a été observée par le Patriarche oecumenique de Constantinople, Bartholomé Ier, et par le Patriarche Daniel de l’Eglise Orthodoxe Roumaine, accompagnés par 65 hiérarchques, 70 prêtres et 12 diacres. Parmi les 2500 invités officiels à cet évènement d’inauguration, se trouvaient le président roumain Nicusor Dan, le premier ministre Ilie Bolojan, ou enocre la présidente de la République de Moldova voisine, Maia Sandu. Ce fut un moment d’autant plus important que cette année, l’Eglise Orthodoxe Roumaine marque les 100 ans écoulés depuis qu’elle a été éleveé au rang de Patrichie.
La cathédrale des records
Quant à cette imposante Cathédrale Nationale, il faut préciser qu’elle a été construite juste à côté du Palais du Parlement, autre bâtiment emblématique de Bucarest et de la Roumanie, érigé dans les années 1980, sur ordre du dictateur communiste Nicolae Ceausescu, qui avait, à l’époque, ordonné la démolition de nombreuses églises, maisons, monuments historiques et hôpitaux de ce quartier bucarestois.
La construction de la Cathédrale Nationale a démarré il y a 15 ans et depuis, et elle a battu plusieurs records : les coûts s’élèvent à 270 millions d’euros, argent issu de dons, de la contribution de la Patriarchie et de fonds publics. De l’avis des experts, ce monument devrait devenir aussi un symbole touristique de la Roumanie. Et pour cause. C’est l’église orthodoxe la plus haute au monde avec ses 127 m de haut et une capacité de 5000 personnes. Deux tiers des 25 000 m² des murs de cette cathédrale sont déjà couverts de mosaïque sur laquelle 200 spécialistes de l’art de la mosaïque bizantine ont travaillé pendant 7 ans.
L’iconostase de la Cathédrale Nationale est lui aussi le plus grand au monde, comme le confirme l’Académie des Records Mondiaux, avec une superficie de plus de 400 m² et avec ses 45 icônes en style byzantin. Somme toute, la cathédrale compte huit tours et des éléments d’architecture des provinces historiques de la Roumanie, y compris des tours similaires aux églises transylvaines. La plus grande tour de la Cathédrale Nationale culmine par une croix ayant 7 m de haut et pesant 7 tonnes.
L’entrée dans la Cathédrale Nationale se fait par 27 portes en bronze sur lesquelles sont représentés Jésus-Christ, la vierge Marie, les Saints Apôtres et des Saints roumains. Les cloches de cette église sont aussi sur-mesure. Elles sont 6 au total et l’une d’entre elles est la plus grande en Europe, car pesant plus de 25 tonnes. Cet immense cloche sonnera uniquement lors d’évènements importants, pouvant être entendue même à 15 km de distance. (trad. Valentina Beleavski)