Paquet d’élargissement 2025
La Commission européenne a publié son rapport annuel sur l’élargissement de l’UE
Leyla Cheamil, 05.11.2025, 13:04
La Commission européenne a adopté mardi à Bruxelles son paquet Elargissement annuel, qui présente une évaluation détaillée de l’état d’avancement et des progrès réalisés par les pays souhaitant adhérer à l’Union européenne au cours des douze derniers mois. Ce document comprend des rapports d’évaluation pour la Turquie et les six partenaires des Balkans occidentaux (Monténégro, Albanie, Serbie, Macédoine du Nord, Bosnie-Herzégovine et Kosovo), ainsi que des rapports par pays pour la République de Moldova, l’Ukraine et la Géorgie. Selon la Commission européenne, la République de Moldova a été le pays ayant mis en œuvre les réformes le plus rapidement au cours de l’année écoulée parmi tous les Etats ayant ouvert des négociations d’adhésion.
La poursuite du processus d’élargissement
La date limite pour l’achèvement des négociations d’adhésion à l’UE reste fixée à 2028. Par ailleurs la Commission propose un mécanisme pour surmonter le blocage de la Hongrie au sein du Conseil. Budapest s’oppose à l’adhésion de l’Ukraine et bloque également celle de la Moldova, les deux étant considérées comme un ensemble. Et pourtant la Commission ne semble pas vouloir les dissocier, afin de ne pas envoyer de signal négatif à l’Ukraine.
La commissaire européenne à l’élargissement, Marta Kos, a déclaré que l’exécutif européen avait des pourparlers avec les Etats membres au sein du Conseil pour adopter une solution concernant la Géorgie et le Kosovo.
« Des réformes peuvent être mises en place avec notre soutien et nous attendons un mandat pour poursuivre les travaux des groupes de travail. Nous avons besoin de la position des Etats membres pour connaître les objectifs et les critères de référence, et j’espère que nous y parviendrons. Le travail commun et les réformes peuvent se poursuivre », a souligné Marta Kos.
Concernant la Géorgie, la Commission indique que son statut de pays candidat n’est que théorique à l’heure où l’on parle en raison des mesures prises par les autorités de Tbilissi.
« Le gouvernement géorgien n’intègre pas ses citoyens à l’Union, mais les en éloigne. S’il était sérieux et à l’écoute du peuple, il n’emprisonnerait pas les chefs de l’opposition ou les journalistes qui pensent différemment », a déclaré Marta Kos.
La Turquie, avec laquelle l’UE a gelé les négociations il y a quelques années est également dans l’impasse.
Le Kosovo tente aussi d’obtenir le statut de candidat, mais est impliqué dans la crise avec la Serbie. Par ailleurs, un autre obstacle pour le Kosovo est la non-reconnaissance de son statut d’Etat par plusieurs pays de l’Union européenne.
Par contre l’Albanie et le Monténégro ont réalisé des progrès significatifs, selon la Commission européenne, tandis que la Macédoine du Nord doit redoubler d’efforts pour faire respecter l’Etat de droit en garantissant l’indépendance du pouvoir judiciaire et en renforçant la lutte contre la corruption.
En Bosnie-Herzégovine, la crise politique au sein de la Republika Srpska et la chute de la coalition gouvernementale ont freiné les progrès vers l’adhésion à l’UE.
A Bucarest, le ministère des Affaires étrangères a salué la réaffirmation par la Commission européenne du fait que l’élargissement est un outil géopolitique essentiel contribuant à la prospérité et à la sécurité communes, en unifiant l’Europe sur la base de valeurs et d’une identité partagées.