Dacian Fall 2025 – les conclusions
Déplacer depuis la France en Roumanie 1300 militaires, 400 véhicules et 6 000 tonnes de fret, voici les principales chiffres de l’expansion du bataillon français stationné en permanence en Roumanie au niveau d’une brigade. Et ce n’est pas tout, puisqu’une fois arrivées en Roumanie les forces alliées ont dû passer par 5 jours consécutifs d’entrainements et de tirs réels.
Alex Diaconescu, 19.11.2025, 15:45
Cela fait trois ans déjà que la France a déployé des militaires français en Roumanie dans le cadre de la mission Aigle, dans le contexte du déclenchement par la Russie de la guerre d’agression contre l’Ukraine en février 2022. Même s’il s’agit d’une présence française de seulement quelques centaines de militaires, réunis dans un bataillon, elle peut à tout moment être majorée au niveau d’une brigade, si l’Alliance de l’Atlantique Nord le décide. Et c’est justement ce que s’est passé cet automne dans le cadre de l’exercice Dacian Fall. Ses conclusions ont été présentées par le général Cyril Mathias, commandant adjoint du Commandement multinational de la division sud-est de l’OTAN et par l’Ambassadeur de France en Roumanie, Nicholas Warnery dans le cadre d’un point de presse à Bucarest, l’occasion de débuncker aussi une série de fausses informations propagées ces jours-ci sur les réseaux.
Dacian Fall 2025 – les principaux chiffres
L’expansion d’un bataillon au niveau d’une brigade, suivie par 5 jours d’entrainements réels et d’exercices en commun avec des militaires roumains et alliés. Au total, 5000 militaires et 1 200 moyens techniques de dix 10 Etats alliés – Belgique, Bulgarie, France, Italie, Luxembourg, Macédoine du Nord, Pologne, Portugal, Roumanie et Espagne. Voici en bref les principaux chiffres de l’exercice multinational Dacian Fall 2025 qui s’est déroulé du 20 octobre au 13 novembre sur 10 terrains d’entrainement dont 9 en Roumanie et 1 en Bulgarie, le tout avec la France en tant que nation-cadre. Une nation cadre qui ne peut pas faire grand-chose sans une nation hôte, selon les paroles de l’ambassadeur de France à Bucarest, Nicholas Warnery qui a expliqué les enjeux de cet exercice et son importance pour la posture de dissuasion de l’OTAN sur le flanc est.
Tous les délais ont été remplis
Même si la durée du déploiement des militaires alliés et de l’intégralité du matériel en Roumanie n’a pas été rendue publique, pour des raisons évidentes de sécurité, le général Cyril Mathias a expliqué que l’exercice a atteint ses objectifs, tout en respectant les délais de l’OTAN. Et tout aussi important a été le fait que l’exercice a contribuer à identifier une série de point durs à prendre en comte en cas d’opération réelle.
La France sera toujours présente en Roumanie
L’exercice Dacian Fall 2025 s’est déroulé dans un contexte particulièrement important, puisqu’il s’est superposé à l’annonce par le Pentagone du retrait d’une importante partie des troupes américaines déployés en Roumanie – à peu près un millier de militaires. Même si par la suite le président américain Donald Trump a minimisé cette décision, expliquant qu’il s’agissait tout simplement d’une rotation des forces, l’annonce a suscité pas mal de réactions et d’inquiétudes dans la société roumaine. Tant l’ambassadeur de France, Nicholas Warnery, que l’adjoint au commandant du commandement de division sud-est, Cyril Mathias ont souligné que cette annonce n’a rien changé pour Dacian Fall puisqu’il s’agissait d’une opération de l’OTAN réalisée par des forces provenant exclusivement d’Europe. « Nous resterons ici et nous sommes heureux de le faire » c’est la conclusion de l’ambassadeur de France à Bucarest, Nicholas Warnery.