Réforme du secteur public roumain
La Roumanie annonce une restructuration de toutes les entreprises publiques déficitaires
Daniela Budu, 25.11.2025, 12:43
Le Comité national pour la réforme des entreprises publiques a été réactivé, a annoncé la vice-Première ministre roumaine Oana Gheorghiu, désormais chargée de sa coordination. Présentant lundi les grandes lignes de son action, elle a rappelé que le Plan national de relance et de résilience (PNRR) impose la fin de la gestion intérimaire dans l’ensemble des entreprises publiques d’ici la fin mars, ainsi que la restructuration d’au moins trois d’entre elles avant l’échéance du programme, fixée au 31 août 2026. Au-delà de ces obligations, Oana Gheorghiu a insisté sur la nécessité, pour la Roumanie, d’assainir, de réorganiser et de rationaliser un secteur public aux effectifs trop gonflés afin de garantir que ces entités remplissent réellement leur mission de service public, au lieu d’accumuler des pertes.
« Efficacité », le nouveau visage de l’austérite
Le pays compte aujourd’hui plus de 1 500 entreprises publiques, dont environ 1 270 relèvent des collectivités territoriales, le reste étant constitué d’entreprises contrôlées au niveau central. C’est précisément au niveau central que se concentrent les difficultés les plus lourdes : 83 entreprises publiques y affichent des pertes cumulées d’environ 14 milliards de lei (2,8 milliards d’euros). Selon la vice-Première ministre, la réforme débutera par un projet pilote portant sur dix entreprises. Celui-ci ne vise pas des licenciements, mais une amélioration substantielle de leur efficacité opérationnelle. La sélection de ces dix structures sera effectuée par les ministères de l’Énergie et des Transports. Oana Gheorghiu :
« Nous avons prévu de commencer par un projet pilote avec 10 entreprises afin de tester ce processus. Ces 10 entreprises n’ont pas encore été sélectionnées. La liste sera finalisée cette semaine. Quatre entreprises appartiendront au secteur de l’énergie et six à celui des transports. Cette réforme n’a pas pour objectif de licencier. Nous cherchons à améliorer l’efficacité de l’État roumain et des entreprises publiques, ce qui profitera à tous les citoyens roumains, car les pertes financières des entreprises publiques sont des pertes pour notre budget commun. Bien sûr, des ajustements seront nécessaires et certaines entreprises verront probablement leurs effectifs réduits, mais je pense que cela restera marginal. Si tel est le cas, l’État roumain devra prendre des mesures compensatoires, mais il est prématuré d’en discuter pour l’instant. »
Oana Gheorghiu a précisé que le processus de sélection ne se limite pas à l’examen des pertes et de l’endettement des entreprises publiques, mais intègre également l’évaluation de leur importance stratégique sur le marché. D’ici la fin de la semaine, l’exécutif de Bucarest devra par ailleurs trancher la question de la gestion intérimaire dans 48 entreprises publiques, afin de respecter l’échéance du 31 mars pour la finalisation des engagements prévus dans le PNRR.