La Stratégie de défense nationale de la Roumanie
La variante finale de la Stratégie de défense nationale de la Roumanie vient de recevoir l’aval du Conseil Suprême de Défense du Pays et doit maintenant être débattue et votée par le Parlement de Bucarest.
Mihai Pelin, 25.11.2025, 13:47
Réunion du Conseil suprême de défense du pays
La Stratégie de défense nationale 2025-2030 a été approuvée par le Conseil suprême de défense du pays. Réuni lundi à Bucarest, le Conseil s’est également penché sur le programme d’actions pour la sécurité européenne à travers des investissements dans l’industrie de la défense, ses membres ayant analysé les risques, les menaces et les vulnérabilités pesant sur la Roumanie. Lancée en débat public la semaine dernière, la Stratégie de défense nationale a été complétée par des propositions venant de la société civile. La version finale du document sera présentée par le chef de l’Etat roumain devant le Parlement, pour être ensuite débattue et approuvée lors d’une séance commune des deux chambres du Législatif.
La vision du président sur la défense nationale
Selon l’Administration présidentielle, cette Stratégie exprime la vision du président de la Roumanie Nicuşor Dan sur la défense nationale : une Roumanie moderne et sûre, qui profite de la paix et de ses avantages uniques, un Etat bâti autour de ses citoyens et au service de leurs droits et libertés fondamentales, avec des institutions transparentes et intègres, orientées exclusivement vers le bien-être général.
Le même le Conseil suprême de défense de la Roumanie a validé l’analyse stratégique de la Défense nationale, selon laquelle : dans l’actuel contexte régional et international la Roumanie doit redoubler d’efforts afin de renforcer sa sécurité nationale à tous les niveaux. Et pour cause. L’Etat roumain doit être prêt à gérer les risques d’un conflit armé d’ampleur et de longue durée à ses frontières et il doit en même temps consolider la résilience nationale. Il est tout aussi nécessaire de faire croître la capacité de combat de l’armée roumaine et d’accélérer le processus de revitalisation de l’industrie nationale de défense.
17 milliards d’euros pour la Roumanie via le programme SAFE
Egalement sur la table du Conseil Suprême de Défense de la Roumanie ce lundi : le financement par le biais du Programme SAFE de l’UE, un instrument financier créé par la Commission Européenne pour aider les Etats-membres à consolider leurs capacités de défense et à réaliser des investissements stratégiques dans l’infrastructure critique. Le Conseil a validé la demande qui sera avancée par la Roumanie dans le cadre de mécanisme. Ce programme permettra à la Roumanie d’attirer près de 17 milliards d’euros pour moderniser ses objectifs militaires, se procurer des équipements et aussi pour construire plus de 200 km d’autoroute. Plus concrètement : 75 % des fonds serviront au rachat d’équipements militaires, d’ordre public et de défense civile. Le reste de 25 % seront alloués à l’infrastructure locale, notamment les deux morceaux d’autoroute reliant la ville roumaine de Pascani à celle de Siret à la frontière ukrainienne et à celle d’Ungheni, à la frontière moldave.
Pour les programmes les plus importants de la Roumanie la condition de production nationale est d’au moins 50 %, et dans certains cas elle atteindra les 100 %, pour des raisons de sécurité et de souveraineté sur un processus critique de production. La Commission européenne analysera chaque proposition et, d’ici la fin du mois de janvier, approuvera les plans nationaux soumis. Les programmes SAFE doivent être achevés d’ici 2030, ce qui implique des procédures accélérées pour la livraison des programmes et pour la réalisation des investissements nécessaires aux capacités de production.
Dans ce contexte, le ministre roumain de la Défense, Ionuţ Moşteanu, a expliqué que, grâce à la nouvelle Stratégie nationale de défense, la Roumanie souhaitait devenir la deuxième puissance militaire du flanc Est, après la Pologne, ainsi qu’un fournisseur de défense dans la région de la mer Noire. (trad. Valentina Beleavski)