La stratégie de défense nationale de la Roumanie a été approuvée
« L’indépendance solidaire » c’est le concept central de la Stratégie de défense nationale de la Roumanie, approuvée mercredi par le Parlement de Bucarest
Alex Diaconescu, 27.11.2025, 13:16
La stratégie de défense nationale de la Roumanie pour les cinq prochaines années – présentée mercredi au Parlement par le chef de l’Etat Nicuşor Dan – repose sur le constat que du point de vue sécuritaire, la Roumanie traverse actuellement une de ses périodes les plus difficiles depuis 1945, dans un environnement mondial instable, marqué par l’agression perpétrée par la Russie contre l’Ukraine et par l’érosion de l’ordre international reposant sur des règles.
La corruption, une menace interne à la sécurité nationale
Le document évoque la sécurité de la Roumanie depuis la perspective de ses citoyens et note des vulnérabilités internes notamment la faible capacité de l’administration, de l’infrastructure insuffisante, des dépendances énergétiques et la corruption. Le chef de l’Etat a précisé qu’il fallait renforcer la coordination parmi les institutions en charge du phénomène. Nicuşor Dan: « La stratégie prévoit explicitement l’implication des renseignements dans la collecte des informations sur les faits de corruption, sans dépasser pourtant la frontière entre le système de collecte d’informations et celui de Justice et la correction des mécanismes législatifs et administratifs qui ralentissent le jugement des faits de corruption tout en donnant au public l’impression que rien ne se passe dans se domaine. » a souligné M Dan.
La Russie est principale menace à la securité de la Roumanie
A l’extérieur de la Roumanie, c’est la Russie que la stratégie de défense nationale identifie comme principale menace à la sécurité de la Roumanie. Cet Etat agit tant par des actions conventionnelles que par des moyens hybrides, par la désinformation et par des cyberattaques. La stratégie vise à défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale, protéger les citoyens, consolider la posture de défense et de dissuasion, renforcer le profil international et développer l’économie. La stratégie se propose également de consolider les partenariats stratégiques et renforcer le rôle de Bucarest dans le cadre des organismes et des formats multilatéraux. Selon le président Dan, la Roumanie continuera à soutenir tant la République de Moldova que l’Ukraine voisine. Et les Roumains de la diaspora ont également été mentionnés par le chef de l’Etat en tant qu’atout immense pour la Roumanie si elle réussit à les faire rentrer.
Une stratégie adoptée avec une majorité confortable
Le Parlement a adopté la stratégie de défense nationale avec 315 voix pour, 43 contre et 3 abstentions. A l’intérieur de la coalition gouvernementale, le député social-démocrate Mihai Fifor a expliqué que la stratégie identifiait les risques, les vulnérabilités et les défis tout en soulignant les opportunités qui pourraient transformer la Roumanie en un Etat plus sûr. Et la présidente de la Commission en charge de la défense du Senat roumain, la libérale Nicoleta Pauliuc, a souligné qu’après son adoption, la stratégie devait être mise en œuvre par le biais de politiques publiques mais aussi expliquée aux citoyens.
Par ailleurs, ce furent aussi des élus de l’opposition qui ont voté pour la stratégie de défense nationale. Le leader de l’AUR, George Simion, affirme que le document aurait du contenir aussi d’autres concepts qui concernent les citoyens du pays : « … hormis l’abandon scolaire et l’activisme civique la stratégie aurait dû contenir aussi des aspects liés à la lutte contre la pauvreté. Elle aurait dû contenir une stratégie de sécurité alimentaire et une stratégie énergétique de la Roumanie ».
Les élus nationaux qui se sont opposés à la stratégie ont argué qu’elle ne concernait pas la défense du pays, de ses citoyens, des ressources et des droits mais elle ne fallait que précéder l’institution de restrictions et d’obligations. Enfin, à cause de la multiplication des secrets d’Etat, l’implémentation de cette stratégie n’aura pas un caractère public, ont déploré les sénateurs et députés de l’Opposition qui ont voté contre.