La semaine du 2 au 8 octobre 2023
Le président de la Roumanie a participé aux rencontres au sommet en Espagne/ Visite à Kiev de la ministre roumaine des Affaires étrangères / Lanniversaire de la réunification de lAllemagne a été célébré à Bucarest / Visite du FMI à Bucarest
Daniela Budu, 08.10.2023, 09:18
Le président roumain présent au Sommet de la
communauté politique européenne en Espagne
La Roumanie se
dotera de systèmes supplémentaires de défense anti-drone, dans le contexte des
attaques russes contre les ports ukrainiens sur le Danube, a annoncé le président
Klaus Iohannis lors du Sommet de la Communauté politique européenne ainsi qu’à
la réunion informelle de jeudi et vendredi à Grenade, en Espagne. Il a qualifié
ces attaques de « crimes de guerre », étant donné que seules des
infrastructures civiles de la zone ont été visées. C’est le sujet de la guerre
en Ukraine qui a dominé le Sommet, alors que l’élargissement de l’UE est resté
le sujet central de la réunion de Grenade. Il est très important que l’Ukraine
et la République de Moldova prennent des mesures rapides pour leur intégration
européenne, a déclaré le président roumain à cette occasion. Et d’ajouter que Bucarest
est également favorable à l’accélération du parcours européen pour les pays des
Balkans de l’Ouest. Pourtant, la date très avancée, à savoir l’année 2030, pour
la future vague d’élargissement de l’UE, n’est pas réaliste selon le chef de
l’Etat roumain.
Par ailleurs,
Klaus Iohannis a co-présidé, aux côtés du premier ministre norvégien, Jonas Gahr Store, la table ronde consacrée
aux sujets liés à l’énergie, l’environnement et la lutte contre les changements
climatiques. Ici encore, le président roumain a rappelé que l’UE avait décidé
d’accepter l’Ukraine et la République de Moldova sur le marché européen de l’énergie
et de permettre leur accès à la Plateforme européenne d’acquisition commune de
gaz.
Visite à Kiev de la cheffe de la diplomatie
roumaine.
En début de
semaine, à Kiev, la cheffe de la diplomatie roumaine, Luminiţa Odobescu, a plaidé pour la poursuite du soutien
pluridimensionnel accordé par l’UE à l’Ukraine, tant que cela sera nécessaire. Elle
participait à la réunion des ministres des Affaires étrangères des
Etats-membres de l’UE – soit le Conseil Affaires Etrangères – qui s’est tenu
pour la première fois en dehors de l’espace communautaire. Luminiţa Odobescu y a
évoqué les attaques russes sur les infrastructures civiles d’Ukraine qui se
poursuivent à proximité immédiate de la Roumanie et qui représentent un risque
pour la sécurité nationale. Elle a aussi souligné la nécessité d’adopter une
approche régionale stratégique sur le long terme, qui inclurait aussi la
République de Moldova. Luminiţa Odobescu:
« La sécurité de l’Ukraine et des pays qui l’entourent est
fragile. La Roumanie partage la frontière la plus longue avec l’Ukraine. Les
attaques russes sur les infrastructures civiles ukrainiennes, y compris sur les
ports sur le Danube situés à la frontière avec la Roumanie ne font qu’empirer
la situation. Ces attaques ont des conséquences économiques non seulement sur
l’Ukraine, mais aussi sur l’économie globale, comme la sécurité alimentaire par
exemple. De même, la navigation sur le Danube et en mer Noire est menacée. La
Roumanie tente d’aider l’Ukraine en permettant le transit par les Couloirs de
la Solidarité ».
Pour ce qui est du parcours européen de l’Ukraine, Luminiţa Odobescu a réaffirmé l’appui de Bucarest pour l’adoption, d’ici
la fin de l’année, de la décision de lancer les négociations d’adhésion avec ce
pays et avec la République de Moldova. Elle a aussi salué les progrès réalisés
par Kiev dans la mise en place des recommandations faites par la Commission
Européenne.
La journée de la réunification de l’Allemagne célébrée à Bucarest
L’Allemagne continue à soutenir fermement « l’adhésion largement méritée » de la
Roumanie à l’espace Schengen, dans l’intérêt de la Roumanie d’une part, mais
aussi dans celui de l’Allemagne et de toute l’UE d’autre part. Cette
déclaration a été faite par Peer Gebauer, ambassadeur
d’Allemagne à Bucarest, lors de la
réception organisée à l’occasion de La journée de la réunification de
l’Allemagne, célébrée le 3 octobre. Et de souligner à nouveau que la Roumanie
remplit tous les critères techniques pour rejoindre l’espace de libre
circulation. « Je vous assure que la
vaste majorité des états membres de l’UE soutient la Roumanie et la Bulgarie
dans leur démarche et nous allons tous travailler de concert afin de trouver
une solution pour que ces deux pays rejoignent l’espace Schengen au plus
vite » a ajouté l’ambassadeur allemand. Présent à l’évènement, le
Président roumain Klaus Iohannis a salué le soutien de Berlin dans ce processus
d’adhésion. Selon lui, les états membres de l’UE et de l’OTAN doivent agir main
dans la main afin de protéger leurs valeurs. De son côté, le Premier ministre
roumain, Marcel Ciolacu, a déclaré que l’adhésion à l’espace Schengen
constituait le « dernier vestige des divisions en Europe ».
Les conclusions de la mission du FMI en Roumanie
Améliorer la collecte des recettes de l’Etat et éliminer les exceptions
fiscales – voilà les priorités que le gouvernement roumain devrait
avoir selon les experts du FMI qui ont achevé leur mission périodique
d’évaluation de l’évolution de l’économie roumaine.La délégation du Fonds a eu, à Bucarest, des
entretiens avec différents représentants des autorités roumaines et a analysé
les politiques fiscales appliquées ou envisagées pour la période à venir.L’ensemble de mesures fiscales que le gouvernement souhaite
mettre en place est un pas dans la direction souhaitée, mais certaines
corrections sont toujours nécessaires, même si le paquet de mesures améliore
les politiques dans certains domaines – a encore souligné le chef de la mission
du FMI en Roumanie, Jan Kees Martijn. Selon ce
dernier, pour atteindre le niveau européen dans
les systèmes de l’éducation nationale et de la santé, des investissements sont
encore nécessaires.Le FMI table
cette année sur un déficit budgétaire de 6 % pour la Roumanie, qui pourrait
baisser jusqu’à 5 % l’année prochaine, mais Bucarest devrait viser un déficit
de 3 % maximum comme convenu avec la Commission Européenne.D’autre part, la Banque Nationale de Roumanie a
annoncé, dans son évaluation, que l’ensemble des mesures fiscales que le
gouvernement introduira pour équilibrer le budget influencera également le taux
d’inflation.Selon les
estimations de la Banque, cet indicateur continuera de baisser jusqu’à la fin
de l’année.En même temps,
la Banque centrale a annoncé avoir décidé de maintenir le taux directeur à 7 %
par an, inchangé depuis janvier dernier.
(trad : Valentina Beleavschi)