Décisions financières de la coalition au pouvoir
La coalition qui forme le gouvernement de Bucarest est arrivée à un accord sur la hausse du SMIC à compter du 1er juillet 2026.
Roxana Vasile, 18.12.2025, 13:44
La coalition gouvernementale composée du Parti Social-Démocrate, du Parti National Libéral, de l’Union Sauvez la Roumanie et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie a conclu mercredi un accord sur la hausse du salaire mimum à l’échelle nationale à compter du 1er juillet 2026. Ainsi, le SMIC atteindra-t-il les 4 325 lei, soit environ 865 euros. Les leaders de la coalition ont décidé aussi de réduire de 10 % les dépenses de l’Etat, sans pourtant en affecter les salaires de base. Concernant les communautés locales, la coalition maintient sa décision de réduire de 30 % le nombre de postes existant dans toutes les unités administratives et territoriales, avec une limitation à 20 % pour les postes déjà occupés (afin d’éviter les licenciements), ce qui se traduit par une réduction effective de 10 % au niveau national. Parallèlement, d’ici le 31 décembre il faudra fixer les nouvelles taxes et redevances locales, dont certaines seront doublées et que les citoyens devront payer à l’Etat à partir de l’année prochaine. Les décisions relatives à ces taxes et redevances seront communiquées aux services des finances publiques.
Des mesures nécessaires
Selon, le Premier ministre libéral Ilie Bolojan, cette mesure aurait dû être prise il y a trois ans, surtout qu’elle constituait également un engagement du Plan National de Relance et de Résilience, mais l’ancien gouvernement n’avait pas voulu s’en préoccuper.
Plus encore, la population a été sévèrement touchée par les mesures d’austérité imposées cet été pour réduire le déficit abyssal de la Roumanie. Dans ce contexte, le Parti Social-Démocrate, le Parti National Libéral, l’Union Sauvez la Roumanie et l’Union Démocrate Magyare de Roumanie envisagent une réduction de 10 % de l’indemnité forfaitaire, qui habituellement atteignait des niveaux élevés, versée aux sénateurs et députés, ainsi que du montant des subventions accordées aux partis politiques.
Par ailleurs, le taux minimum d’imposition sur le chiffre d’affaires sera fixé à 0,5 % à compter du 1er janvier 2026, pour être supprimé en 2027. La coalition gouvernementale a également exigé que les mesures de relance économique soient détaillées avant l’adoption du budget de l’année prochaine afin d’y être intégrées.
« Le taux minimum d’imposition sur le chiffre d’affaires devrait être supprimé et le SMIC indexé sur l’inflation », a déclaré de son côté Adrian Codirlasu, analyste financier et président de l’Association CFA Roumanie, une organisation de professionnels de l’investissement.
Une situation difficile
« Cette taxe porte préjudice tant aux salariés qu’aux entreprises, ce qui explique pourquoi des compagnies du secteur automobile et des vendeurs ont déjà annoncé leur départ de Roumanie », a ajouté Adrian Codirlasu.
Quant à la population, les plus durement touchés sont ceux qui disposent de faibles revenus et pour lesquels payer pour l’alimentation et les factures est un véritable fardeau. D’ailleurs, à l’échelle macroéconomique, la forte baisse de la consommation, ces derniers mois, pourrait plonger la Roumanie dans une récession technique, signe d’un ralentissement de l’économie qui affecte les investissements et le marché du travail. Les syndicalistes, quant à eux, ne sont pas satisfaits des mesures, ni des explications de l’Exécutif. A leur avis, à l’heure où l’on parle, chaque parti de la coalition propose des mesures destinées à satisfaire les intérêts de son électorat, et non pas à relancer l’économie et le marché du travail.