La Roumanie intensifie ses efforts pour rejoindre l’OCDE
Si elle maintient le rythme de mise en œuvre des réformes nécessaires, la Roumanie pourrait rejoindre l’OCDE dès l'année prochaine
Daniela Budu, 16.09.2025, 12:30
« Pour la Roumanie, l’adhésion à l’OCDE est un objectif stratégique », a déclaré lundi le président Nicușor Dan, après sa rencontre à Bucarest avec le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques, Mathias Cormann. Selon le chef de l’État roumain, une telle adhésion « représente la plus forte reconnaissance internationale pour un pays développé, et cette expérience, vécue avant nous par d’autres États, montre que l’adhésion a été suivie d’une avancée économique significative », a-t-il écrit sur un réseau social. Le président estime également que l’intégration «rendra la Roumanie plus compétitive pour attirer les investissements étrangers et augmentera l’intérêt des investisseurs institutionnels ». Nicușor Dan a souligné que le processus avançait « très bien » et que, si le rythme actuel se maintient, la Roumanie pourrait adhérer à l’organisation dès l’an prochain. « L’OCDE est l’organisation qui réunit les économies les plus développées et les démocraties les plus consolidées du monde », a encore ajouté le président roumain.
Un engagement gouvernemental affirmé
Lors de cette rencontre, le Premier ministre roumain Ilie Bolojan a quant à lui réitéré la détermination de l’exécutif : « La Roumanie fera tout son possible » pour rejoindre l’OCDE. Il a rappelé que, « après notre adhésion à l’OTAN et à l’Union européenne, l’adhésion à l’OCDE reste un objectif majeur. L’Organisation de coopération et de développement économiques sera un nouveau levier pour la modernisation de notre pays et le renforcement de son statut parmi les démocraties consolidées ». Le chef du gouvernement a précisé qu’après trois ans d’application de la feuille de route, la Roumanie se rapprochait désormais de cet objectif. Mathias Cormann a confirmé que l’élargissement de l’OCDE constituait une priorité afin d’étendre normes et bonnes pratiques : « Les nouveaux membres apportent de nouvelles perspectives et expériences en matière de politiques et, nous l’espérons, contribuent à renforcer la pertinence et l’impact de nos activités. La Roumanie joue un rôle important dans la région, en Europe de l’Est », a-t-il indiqué. Il a salué les « excellents progrès » enregistrés par Bucarest dans la mise en œuvre des réformes exigées, soulignant que le pays était désormais entré dans la phase finale de l’évaluation technique.
Des bénéfices économiques attendus
Selon Mathias Cormann, 15 des 25 comités d’évaluation ont déjà rendu des avis favorables concernant la Roumanie, et l’adhésion pourrait offrir des retombées concrètes : amélioration de la gouvernance, renforcement de la confiance des investisseurs et hausse du niveau de vie. Il a également annoncé que l’analyse économique de la Roumanie sera lancée en mars 2026 à Bucarest, ultime étape du processus d’adhésion. Le statut de membre de l’OCDE constituerait, selon les autorités roumaines, un puissant signal de confiance pour les partenaires internationaux, avec des effets positifs sur les flux de capitaux et les investissements directs étrangers. D’après le ministère roumain des Affaires étrangères, cette reconnaissance devrait aussi favoriser une amélioration de la notation souveraine, essentielle pour accéder aux marchés financiers mondiaux. En parallèle, l’intégration à l’OCDE devrait soutenir le développement du marché des capitaux et consolider le statut de la Roumanie en tant que marché émergent, tout en facilitant son ouverture aux places extra-européennes.