Le nouveau gouvernement équilibrera les finances publiques
Le gouvernement de Bucarest se dit déterminé à équilibrer les finances publiques et à mettre en œuvre des politiques économiques responsables

Roxana Vasile, 26.06.2025, 12:52
Le gouvernement roumain est déterminé à équilibrer les finances publiques et à mettre en œuvre des politiques économiques responsables. Ce fut le message du Premier ministre roumain Ilie Bolojan, mercredi, lors d’une réunion avec des représentants de l’agence de notation Fitch. Les autorités essayent d’éviter la baisse de la notation du pays à « junk », c’est-à-dire déconseillé aux investissements. Il en va de même pour Standard &Poor’s et Moody’s, qui formuleront leur recommandations pour le milieu d’affaires roumain sur la base des évaluations qu’elles réaliseront en septembre et octobre prochain. En août, Fitch décidera également d’améliorer, oui ou non, la notation actuelle.
Et pourtant, mercredi, les discussions avec les représentants de l’agence ont porté notamment sur les mesures susceptibles d’améliorer les indicateurs financiers et de renforcer la confiance des investisseurs dans l’économie roumaine. Le Premier ministre Ilie Bolojan, le vice-Premier ministre Tánczos Barna, qui était ministre des Finances au sein de l’ancien Exécutif, ainsi que l’actuel titulaire de ce poste, Alexandru Nazare, y étaient présents. La réunion avec les responsables de Fitch avait été préparée la veille par le chef de l’Exécutif et le nouveau ministre des Finances, qui ont analysé les recettes au budget de l’Etat, passé en revue le paquet de mesures visant à les améliorer et discuté de certaines modifications législatives, telle la loi sur l’insolvabilité, le tout afin d’améliorer considérablement la collecte de la TVA.
Quelle est à l’heure actuelle la probabilité que la notation de la Roumanie soit rétrogradée au niveau de « junk » ? L’analyste économique et financier Dragoş Cabat, membre du conseil d’administration de l’association des professionnels roumains de l’investissement CFA Roumanie (Chartered Financial Analyst), répond :
« Elle est encore assez élevée. Elle était autour de 80-90 %, mais je pense qu’a diminué à 40-50 %. Au cours des prochains jours, si nous parvenons à convaincre tant les responsables de la Banque nationale de Roumanie que le gouvernement, c’est-à-dire le Premier ministre et le ministre des Finances, que les mesures visant à réduire le déficit budgétaire sont viables et peuvent être mises en œuvre à court terme, il est fort possible de bénéficier un délai d’au moins six mois de la part des agences de notation, lorsqu’il sera clair si ces mesures peuvent réellement être mises en œuvre. »
Selon Dragoș Cabat, dans la situation indésirable d’une rétrogradation dans la catégorie « junk », la Roumanie aurait beaucoup plus de difficultés à trouver des fonds internationaux pour financer son énorme déficit. Et même si le pays en trouve, l’Etat paiera des taux d’intérêt bien plus élevés. En même temps, certains investisseurs pourraient quitter le marché local. Bref, pour les Roumains, cette situation entraînerait des coûts plus élevés, une inflation probablement plus élevée, une pression sur le taux de change, la baisse des salaires dans le secteur privé, la hausse du taux de chômage et, généralement, une baisse de la qualité de vie.
Si tel est le cas, la pression croissante imposée par l’Union européenne serait encore plus forte et une évaluation de la part du Fonds monétaire international serait possible, cette dernière étant la situation plus dure et la plus impitoyable envers la population, selon l’analyste Dragoș Cabat,