Les mesures de réduire le déficit, toujours en débat
Poursuite, à Bucarest, des négociations sur les solutions à mettre en place afin de réduire le déficit budgétaire.
Corina Cristea, 12.06.2025, 13:09
Les quatre partis pro-européens autour de la table des négociations
Cela fait déjà plusieurs semaines que la situation économique compliquée de la Roumanie se trouve sous la loupe des partis pro-européens de Bucarest, à savoir le Parti Social-Démocrate (PSD), le Parti National Libéral (PNL), l’Union Démocrate Magyare de Roumanie (UDMR) et l’Union Sauvez la Roumanie (USR). Ce sont les partis qui pourraient former la future coalition gouvernementale de Bucarest.
Pour l’instant, les quatre formations politiques n’ont pas abouti sur un accord concernant les mesures qui pourraient aider le pays à sortir de l’impasse financier dans lequel il se trouve à cause d’un déficit excessif.
Accord et désaccord sur des propositions multiples
Néanmoins, des progrès ont été faits, car il y a des aspects que tous les partis ont agréés : par exemple l’urgence de réduire les dépenses budgétaires, de maintenir les grands investissements ou encore la nécessité de modifier certaines taxes.
Pourtant, les solutions pour atteindre ces objectifs diffèrent d’un parti à l’autre. Par exemple le Parti Social-Démocrate propose l’introduction d’un impôt progressif et d’une taxe dite « de solidarité » pour les revenus qui dépassent les 12 000 lei (2400 €).
De leur côté, l’Union Sauvez la Roumanie et l’Union Démocrate Magyare de Roumanie ne sont pas d’accord avec la taxe de solidarité. Plus encore, les représentants de la minorité hongroise souhaitent maintenir le taux unique d’imposition. La même UDMR souhaite garder les investissements qui ont déjà été démarrés cette année, les considérant comme très importants tant pour l’économie, que pour le développement de la classe moyenne de la population.
Les libéraux et les sociaux-démocrates s’opposent eux aussi à une augmentation de la TVA, acceptant une croissance de cette taxe dans certains domaines seulement, accompagnée, en plus, de compensations pour d’autres domaines selon un schéma assez compliqué.
Enfin l’USR propose de réduire les dépenses budgétaires et ne souhaite voir augmenter aucune taxe.
Les options sont multiples et c’est pour la première fois peut-être qu’autant d’idées de réduire les dépenses budgétaires ont été formulées. Il s’agit de dizaines de propositions. Reste à voir combien d’entre elles figureront au plan fiscal final.
La Roumanie, dans le collimateur des agences de notation
Un plan vivement attendu, entre autres, par les agences de notation. Et pour cause : une récente analyse de l’agence Fitch sur la situation économique de la Roumanie précise, par exemple, que l’évaluation de la note de la Roumanie dépendra des perspectives de réduire le déficit record et de stabiliser la dette publique. Autrement dit, l’agence, qui publiera le 15 août prochain son évaluation, laisse à comprendre que si le plan de réduction du déficit budgétaire de la Roumanie n’est pas convaincant, le pays court le risque d’être placé dans la catégorie « junk », c’est-à-dire un pays qui n’est pas recommandé aux investissements.
Le président participera aux négociations
Pour l’instant, afin de donner un coup de pouce aux négociations, le président roumain Nicusor Dan se propose de participer tous les jours aux discussions entre les représentants des quatre formations politiques mentionnées.
Et comme il l’a déjà annoncé lors des consultations marathon initiales entre les quatre partis, le chef de l’État considère comme prioritaire pour la réduction du déficit budgétaire – la réduction des dépenses publiques, la lutte contre le gaspillage et la croissance de l’efficacité dans la collecte des recettes budgétaires, alors que la majoration des taxes est considérée comme étant la dernière solution à envisager. (trad. Valentina Beleavski)