Moody’s maintient la Roumanie dans la catégorie “investment grade”
L'agence Moody's confirme la note « Baa3 » attribuée à la Roumanie, mais la perspective reste négative.

Mihai Pelin, 15.09.2025, 12:15
L’agence américaine Moody’s a confirmé la note Baa3 de la Roumanie, assortie d’une perspective négative, maintenant ainsi le pays dans la catégorie recommandée pour les investissements. Cette décision fait suite aux mesures prises par le gouvernement pour réduire le déficit budgétaire – hausse de la TVA, suppression des subventions énergétiques – qui ont sensiblement amélioré les perspectives fiscales. Moody’s rappelle toutefois que cette orientation reste fragile : elle dépend du maintien du soutien politique aux réformes, de la discipline en matière de dépenses publiques et de la capacité de l’État à accroître ses recettes. La notation influe directement sur le coût des emprunts de l’État sur les marchés internationaux, avec des répercussions sur le crédit aux entreprises comme aux particuliers. Le ministère roumain des Finances souligne que Moody’s fonde également sa décision sur le potentiel de croissance de l’économie et des niveaux de revenu supérieurs à ceux de pays comparables.
Vulnérabilités géopolitiques et risques budgétaires
Malgré ce signal positif, Moody’s pointe plusieurs fragilités. Le profil de crédit de la Roumanie reste exposé aux risques géopolitiques liés à la guerre en Ukraine, en raison de la proximité du conflit. L’agence note aussi que la perspective négative reflète l’incertitude entourant l’application complète du programme ambitieux d’assainissement budgétaire. Les mesures adoptées devraient représenter plus de 3 % du PIB en 2025 et 2026, principalement grâce à l’augmentation de la TVA et au maintien du gel des salaires et des pensions dans le secteur public. Ces efforts ont permis de réviser à la baisse le déficit prévu pour 2026 : 6,1 % du PIB, contre 7,7 % auparavant. Moody’s prévoit que l’ajustement budgétaire se poursuivra au-delà de 2027, stabilisant la dette publique autour de 65 % du PIB.
Consolider la confiance des investisseurs
Pour le ministre des Finances, Alexandru Nazare, cette reconfirmation prouve que « la Roumanie est sur la bonne voie en matière de consolidation budgétaire, malgré un contexte national et international complexe ». Il rappelle toutefois que la confiance des investisseurs dépendra de la constance avec laquelle le gouvernement poursuivra ses réformes. Moody’s avertit qu’une mise en œuvre insuffisante du plan d’assainissement pourrait entraîner une dégradation de la note, tout comme une intensification du risque géopolitique ou des pressions accrues sur le financement du déficit courant.