Renforcement des mesures contre les ours agressifs
Le gouvernement de Bucarest a adopté une ordonnance d'urgence concernant les ours dangereux.
Leyla Cheamil, 07.11.2025, 12:20
Après plusieurs attaques mortelles ou mutilantes et des dégâts répétés dans les exploitations agricoles ces dernières années, les ours considérés comme dangereux se retrouvent de nouveau dans le viseur des autorités de Bucarest. Le gouvernement a en effet adopté une ordonnance d’urgence visant à simplifier la procédure d’euthanasie de ces grands mamifères, afin de mieux protéger les communautés confrontées à leur présence quasi quotidienne.
« Une réponse équilibrée à un problème qui pèse »
La ministre de l’Environnement, Diana Buzoianu, a souligné que l’exécutif cherche ainsi une réponse « équilibrée » à un problème qui pèse sur la Roumanie depuis de nombreuses années. Elle a rappelé que la préservation de la biodiversité demeure essentielle, mais qu’elle doit se conjuguer avec la sécurité des habitants. Selon la ministre, les nouvelles dispositions renforcent la protection des populations vivant dans les zones où les ours sont de plus en plus nombreux, sans pour autant ouvrir la voie à des abattages systématiques : chaque situation devra faire l’objet d’une évaluation précise. Il ne s’agit pas, a-t-elle insisté, de faciliter la mise à mort des ours, mais de prévoir cette option en cas de menace imminente. Diana Buzoianu :
« Ce que nous avons fait avec cette loi n’est pas d’imposer l’abattage des ours. Nous avons offert une possibilité supplémentaire en supprimant l’obligation de procéder par étapes, mais les commissions d’urgence peuvent toujours conclure qu’il n’existe aucun danger et décider, par exemple, de ne pas abattre des ours âgés d’un ou deux ans si elles estiment que la communauté n’est pas menacée. Chaque situation devra faire l’objet d’une analyse rigoureuse par la commission d’urgence, composée du maire, du vétérinaire, d’un représentant de Romsilva ainsi que de la gendarmerie ou de la police locale. »
Un approche qui doit rester globale
Les estimations actuelles situent la population d’ours en Roumanie entre 10 000 et 12 000 individus. À ce sujet, Diana Buzoianu a indiqué que les résultats d’une vaste étude sur leur nombre et leur répartition géographique seront rendus publics à la fin du mois de novembre. Ces données devraient permettre d’établir scientifiquement les futurs quotas d’intervention. La nouvelle législation prévoit également un durcissement notable des sanctions visant ceux qui nourrissent ces animaux. La ministre a annoncé que cette pratique sera désormais passible d’amendes allant de 10 000 à 30 000 lei. Elle a rappelé qu’au-delà du danger immédiat, l’alimentation artificielle altère le comportement naturel des ours, réduit leur crainte de l’homme, les attire vers les zones habitées et, inévitablement, augmente le risque d’attaques. Concernant l’accueil des ours considérés comme dangereux, Diana Buzoianu a précisé qu’un seul sanctuaire existait actuellement au niveau national. Cette installation, qui ne sera entièrement financée et opérationnelle qu’à la fin de l’année prochaine, pourra héberger environ 80 animaux.