Tensions croissantes au Moyen-Orient
Les autorités de Bucarest prennent des mesures pour accorder une protection aux citoyens roumains pris dans le conflit entre Israël et l'Iran.

Leyla Cheamil, 18.06.2025, 11:37
Alors que le conflit entre Israël et l’Iran ravive les tensions dans une région déjà instable, le chef de la diplomatie roumaine, Emil Hurezeanu, a exprimé mardi, lors d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, sa vive inquiétude face à la dégradation rapide de la situation sécuritaire au Moyen-Orient. Le diplomate a mis en garde contre le risque réel d’un embrasement régional majeur.
Dans son intervention, Emil Hurezeanu a souligné l’impératif de relancer les efforts diplomatiques, en particulier en ce qui concerne le programme nucléaire iranien, afin d’obtenir un accord vérifiable et durable. Il a également réaffirmé l’attachement de la Roumanie à la sécurité d’Israël, tout en appelant à un renforcement de la pression internationale sur le régime de Téhéran pour qu’il respecte les obligations imposées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et retourne à la table des négociations.
La Roumanie face à la détresse de ses ressortissants
Dans ce contexte de haute tension, les autorités roumaines doivent faire face à une autre priorité : la protection de leurs ressortissants présents dans la région. Plusieurs citoyens roumains, notamment des pèlerins et des expatriés, ont demandé l’assistance du ministère des Affaires étrangères afin d’être rapatriés d’urgence. Clara Staicu, secrétaire d’État aux Affaires européennes, au Moyen-Orient et en Afrique, a déclaré qu’environ 200 Roumains ont déjà sollicité une évacuation depuis Israël et l’Iran. Face à la fermeture de l’espace aérien dans plusieurs pays voisins et à l’évolution rapide de la situation, les diplomates roumains sont en contact permanent avec les personnes concernées afin d’identifier des corridors sûrs et des fenêtres temporelles propices à leur départ.
Le dispositif de crise activé
La Cellule de crise du ministère roumain des Affaires étrangères a été activée dès la nuit du 12 au 13 juin. Depuis, elle fonctionne en continu afin de coordonner les mesures d’assistance. À ce jour, quelque 385 demandes d’assistance sont en cours de traitement, selon Clara Staicu. Le recours à des avions militaires pour organiser des évacuations d’urgence reste une option envisagée, mais cette décision sera prise au plus haut niveau gouvernemental. Le ministère travaille en étroite collaboration avec les missions diplomatiques locales, les autorités des pays concernés et les partenaires européens afin d’élaborer des solutions communes.
Par ailleurs, le ministère examine également la possibilité d’évacuer le personnel non essentiel de ses représentations diplomatiques dans les zones à haut risque, bien qu’aucune décision définitive n’ait encore été prise. Staicu a insisté sur la volatilité de la situation et sur la nécessité d’une réaction rapide et coordonnée à l’échelle internationale.