Un déficit budgétaire toujours trop élevé
D’ici la fin de l’année, le déficit budgétaire de la Roumanie dépassera les 8 % du PIB, alors que l’année dernière il avait dépassé les 9 %, a fait savoir le premier ministre roumain Ilie Bolojan. Bref aperçu de l’état de l’économie roumaine.
Daniela Budu, 17.09.2025, 11:17
Un déficit important. Le premier ministre explique.
La Roumanie ne pourra pas conclure cette année avec un déficit budgétaire en dessous des 8 % du PIB, puisqu’une bonne partie des mesures prises par le gouvernement pour le réduire entreront en vigueur à peine au premier janvier 2026 et puisque plusieurs contrats d’investissements sont en déroulement et qu’il est impossible d’y renoncer. C’est ce qu’a expliqué le premier ministre roumain, Ilie Bolojan, dans une interview pour une télévision privée. Il a aussi précisé que le déficit actuel de la Roumanie était en fait plus élevé que celui annoncé antérieurement.
Ilie Bolojan : « On ne peut pas conclure cette année avec un déficit inférieur à 8 %, malgré toutes les mesures que nous avons prises. Cela, pour deux raisons. D’une part, parce que ces mesures ont été prises au début du second semestre et que leurs effets se feront sentir seulement les 4 derniers mois de l’année, alors que d’autres entreront en vigueur au 1er janvier. D’autre part, plusieurs contrats d’investissement très importants sont en cours et on ne peut pas les arrêter ».
Et le premier ministre d’attirer aussi l’attention sur le fait qu’au moment où les recettes augmentent, il faut baisser les dépenses. Or, si les dépenses publiques ne sont pas diminuées, alors toutes les recettes supplémentaires issues des nouvelles mesures mises en place seront perdues. Et puis, lutter contre l’évasion fiscale est une autre direction importante à son avis. Ici, il a nommé surtout le Fisc, qui doit s’assurer que chaque personne qui touche de l’argent en Roumanie paie une contribution au budget de l’Etat. La semaine prochaine, Ilie Bolojan se rendra à Bruxelles pour discuter avec les responsables européens des prêts contractés par la Roumanie et du déficit budgétaire.
Un taux d’inflation à la hausse. Le chef de l’Etat explique.
Et c’est toujours dans une interview pour la même télévision privée que le président roumain, Nicusor Dan, a admis que l’inflation affecterait le pouvoir d’achat de la population. Pourtant, ignorer le déficit budgétaire, cela aurait conduit à un taux d’inflation encore plus élevé. Un taux qui approche les 10 %, cela veut dire que les gens pourront acheter 10 % de moins, a expliqué que le chef de l’Etat.
Nicusor Dan : « Il faut dire qu’il n’y avait pas d’alternative à cet état de choses. C’est-à-dire qu’en ignorant le déficit, les marchés financiers auraient refusé d’allouer des crédits à la Roumanie et alors le taux d’inflation aurait été encore plus élevé. Ces mesures ont affecté bon nombre de Roumains. Il faut penser à chacun d’entre eux. Personnellement, moi, j’aurais construit différemment certaines mesures. Mais il était nécessaire de prendre des décisions dans un laps très court de temps et alors on fait ce qu’on peut. Ces mesures, dans leur ensemble, étaient nécessaires, puisqu’autrement la situation aurait empiré et l’inflation aurait été plus élevée qu’elle ne l’est actuellement. On voit le bout du tunnel, qui est la fin de 2026. Nous finirons par stabiliser le déficit. »
Une fois le déficit stabilisé, la Roumanie pourra contracter des crédits plus avantageux sur les marchés internationaux, a insisté le président. Plus encore, en 2026, le pays rejoindra l’OCDE, ce qui prouvera que la Roumanie est attrayante pour les compagnies étrangères, qui s’y rendront pour faire des investissements, a ajouté Nicusor Dan. Autre aspect important : en 2027, la Roumanie commencera à extraire du gaz en mer Noire et deviendra un pays intéressant aussi d’un point de vue énergétique et des industries activant dans ce domaine. Et pas en dernier lieu, en 2028, l’autoroute reliant le port de Constanta (sur la mer Noire) à l’Europe Occidentale sera terminée, a conclu le chef de l’Etat.
Autant de projets importants pour la Roumanie. En attendant, les Roumains doivent surmonter les effets des mesures d’austérité. (trad. Valentina Beleavski)