Congrès du PPE à Bucarest
Réunis à Bucarest, les membres du Parti populaire européen ont élu l'Allemande Ursula von der Leyen leur candidate pour un nouveau mandat à la tête de l'Exécutif communautaire et ont demandé l'admission de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'espace Schengen.
Bogdan Matei, 08.03.2024, 13:42
Un Nouveau mandat pour Ursula von der Leyen
Jeudi à Bucarest la présidente de la Commission européenne, la conservatrice allemande Ursula von der Leyen, a reçu l’avis favorable de sa famille politique, le Parti populaire européen (PPE, centre-droit), en tant que candidate pour un second mandat à la tête de l’Exécutif communautaire.
« Il nous reste 90 jours avant les élections au Parlement européen » soit du 6 au 9 juin – a-t-elle déclaré, en remerciant les participants pour leur « confiance » et leur large « soutien » (soit 400 voix pour et 89 contre).
Le congrès de Bucarest était organisé par le Parti National-Libéral, affilié au Parti populaire européen et associé, en tant que partenaire au sein du gouvernement roumain, du Parti Social-Démocrate (de gauche, membre du Parti des socialistes européens).
Le Parti populaire européen constitue le groupe le plus important au sein du Parlement européen actuel et les sondages sur les intentions de vote dans les 27 Etats membres continuent de lui attribuer la première place. Ce qui, selon les analystes, permettra aux populistes de rester à la tête de l’Europe, avec une Commission dans laquelle, tout comme auparavant, seront cooptés les socialistes et les libéraux de l’ALDE-Renew Europe.
Madame von der Leyen a annoncé à Bucarest ses priorités pour le prochain mandat de cinq ans, en mettant l’accent sur l’appui à l’Ukraine envahie par les troupes russes, la défense européenne et la lutte contre l’extrémisme.
« Le président russe Vladimir Poutine ne doit pas gagner cette guerre qu’il a déclenchée et par laquelle il tente de déplacer les frontières par la force » – a déclaré le présidente de la Commission. « Nous restons aux côtés de l’Ukraine, et c’est la seule façon de préserver la liberté et la prospérité de l’Union européenne » – affirme-t-elle encore.
L’admission de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen – exigée aussi par le PPE
Par ailleurs, les délégués présents au Congrès ont voté à l’unanimité un manifeste électoral dans lequel ils demandent notamment l’adhésion complète de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen de libre circulation européenne. Et pourtant, l’Autriche a encore des objections quant à l’admission des deux pays, membres de l’Union depuis 2007 et qui pourront intégrer partiellement l’espace Schengen à la fin de ce mois, uniquement avec leurs frontières aériennes et maritimes et pas avec celles terrestres.
Les Roumains, des Européens de second rang
Environ 25 millions de Roumains et de Bulgares restent, selon la presse, des Européens de second rang, uniquement parce le chancelier conservateur autrichien Karl Nehammer le souhaite, alors que son parti est lui-même affilié au Parti populaire européen. Bien que les statistiques communautaires les contredisent, le chancelier et son équipe pointent du doigt les vagues de migrants illégaux en provenance d’Afrique ou d’Asie qui arriveraient dans son pays via la Roumanie, à leurs dires. A Bucarest, Monsieur Nehammer a parlé de ce sujet avec le président Klaus Ioahnnis, ancien leader du Parti National-Libéral, et avec le premier ministre social-démocrate Marcel Ciolacu. Mais sa position est toujours inchangée : actuellement, le système Schengen ne fonctionne pas, donc il n’est pas question de l’élargir. (trad. Andra Juganaru)