Des tensions autour de la réforme de l’administration publique locale
Le gouvernement roumain a engagé sa responsabilité sur 5 des 6 projets du deuxième paquet de mesures de redressement budgétaire. Le dernier projet vise la réforme de l'administration publique et il donne encore du fil à retordre aux dirigeants.
Sorin Iordan, 03.09.2025, 11:50
Ilie Bolojan a engagé sa responsabilité sur cinq des six projets du deuxième paquet de mesures de correction du déficit budgétaire.
L’adoption intégrale du deuxième paquet de mesures de correction du déficit budgétaire met le gouvernement de Bucarest à dure épreuve. Le Premier ministre roumain Ilie Bolojan a engagé sa responsabilité devant le Parlement sur cinq des six projets composant ce paquet. Les cinq projets visent les pensions de retraite des magistrats, la réforme du système sanitaire, la restructuration des entreprises publiques et des autorités de régulation et la mise en place des mesures fiscales censées combattre la fraude et augmenter les recettes budgétaires. La coalition au pouvoir en Roumanie englobant les partis social-démocrate, libéral et l’Union démocrate magyare à laquelle s’ajoutent les minorités nationale, a échoué dans ses efforts de parvenir à un accord sur le sixième projet, concernant la réforme de l’administration publique. Les responsables des partis au pouvoir ont rencontré déjà le chef de l’Etat, Nicuşor Dan, dans le contexte où le chef du gouvernement s’est dit prêt à démissionner si cette réforme n’était pas menée jusqu’au bout. A ses dires, une suppression de 25% de postes dans l’administration publique ne serait pas efficace, car elle ne concernerait que les postes fictifs ou vacants.
L’objectif est de réduire 10 % du nombre de postes occupés dans l’appareil administratif
Le chef du gouvernement a indiqué qu’une réduction réelle de la taille de l’appareil administratif devrait être rapportée au nombre de postes occupés réellement, et non aux postes soi-disant disponibles qui figurent dans les registres des mairies. L’objectif est de réduire d’environ 10 % le nombre de postes occupés, a déclaré M. Bolojan à l’issue d’une discussion avec le président roumain. Ilie Bolojan :
« D’ici la mi-septembre, un groupe de travail formé au sein du gouvernement examinera toutes les solutions afin que nous puissions finaliser ce paquet, l’objectif étant d’obtenir une réduction de 10 % des postes activement exercés, c’est-à-dire une diminution de personnel de 10%. Parallèlement, nous concentrons nos efforts sur la réduction de postes de fonctionnaires au sein de l’administration centrale. Après avoir analysé la situation de plusieurs institutions publiques, nous avons constaté que le personnel est en surnombre et donc, je suis convaincu que des économies substantielles pourraient se faire dans l’administration centrale aussi ou dans les services publics locaux. »
13000 fonctionnaires risquent d’être licenciés
Selon les estimations, une diminution de 10 % du nombre de salariés entraînerait une diminution d’environ 40 % du nombre total de postes. En cas d’adoption, une telle mesure entrainera le licenciement de 13 000 fonctionnaires publics au niveau national. Ces chiffres mécontentent les syndicalistes, qui menacent de déclarer la grève générale si le gouvernement ne renonce pas à une telle mesure. Les syndicats estiment que l’exécutif prépare la plus grande vague de licenciements de ces 30 dernières années et cela en l’absence d’un examen réel et de toute consultation avec les organisations syndicales. Il s’agit, disent les syndicalistes, d’une série de mesures qui impacteront la stabilité de l’emploi, les droits salariaux et le bon fonctionnement des institutions publiques. Par ailleurs, les syndicalistes de l’Education nationale ont annoncé des protestations massives le 8 septembre, jour de la rentrée scolaire. Les professeurs dénoncent entre autres, la surcharge de travail, la baisse des tarifs des heures supplémentaires et la fusion de plusieurs établissements scolaires.