Les priorités de la nouvelle session parlementaire
Le Sénat et la Chambre des députés de Bucarest ont entamé la première session parlementaire ordinaire de l'année et l'avant-dernière de la législature actuelle
Daniela Budu, 01.02.2024, 12:36
Le 1er février, les sénateurs et les députés
roumains ont commencé une nouvelle session parlementaire, la première de cette
année et l’avant-dernière de la législature actuelle.
Les
priorités de la coalition au pouvoir
Parmi les priorités du Parti Social-Démocrate et du Parti
National-Libéral, qui forment la coalition gouvernementale, figurent les
projets nécessaires pour atteindre les jalons du Plan National de Relance et de
Résilience, afin que la Roumanie puisse présenter des demandes de paiement pour
recevoir les fonds européens alloués. D’ailleurs les sociaux-démocrates et les
libéraux ont établi leur stratégie pour la nouvelle législature lors de
réunions séparées. Les projets concernant les jeux d’argent et la lutte contre
la consommation de la drogue font partie des priorités des sociaux-démocrates.
Le leader du PSD, le premier ministre Marcel Ciolacu, a également annoncé une
initiative législative concernant le plafonnement du taux d’intérêt pour les
prêts obtenus auprès des institutions financières non bancaires. Plus encore,
le montant total qui sera remboursé ne pourra pas dépasser le double du montant
obtenu par le biais du prêt.
Marcel Ciolacu : « J’aimerais que cette loi
soit votée en février. Je pense que ces taux d’intérêts sont trop
élevés, ils arrivent même à 1 000 %, même si il s’agit d’une petite somme.
Par exemple, pour un emprunt de 500 lei (soit 100 euros), on finit par payer un
taux d’intérêt de 1 000 %, parce que la loi le permet. C’est un peu trop. »
a conclu Marcel Ciolacu.
La priorité des Libéraux est d’avoir une législation
ferme pour prévenir et lutter contre la consommation de la drogue. La ministre
de la Justice, Alina Gorghiu, a fait appel à tous les parlementaires d’adopter
ces projets législatifs dans le cadre d’une procédure d’urgence :
Alina Gorghiu : « Il y a trois initiative législatives :
la première vise la création du Registre national des trafiquants de drogues.
Selon la deuxième loi dite du « 2 mai », les trafiquants de drogue à
haut risque ne peuvent plus être libérés lorsqu’ils reçoivent une peine de
prison ferme. Enfin, la troisième initiative a pour but la création de huit
centres de réadaptation et de réhabilitation des personnes dépendantes à la
drogue. », a expliqué Alina Gorghiu
Les
priorités de l’Opposition
Pour cette nouvelle session parlementaire, les partis
d’opposition se proposent d’arrêter d’éventuelles augmentations d’impôts et veulent
s’assurer que la Constitution est respectée. Par exemple, aux dires du leader de
l’ultra-nationaliste Alliance pour l’Union des Roumains, George Simion, la
fusion des élections européennes et locales est un processus
anticonstitutionnel.
George Simion : « Ce n’est pas possible. Voter pour les
maires trois mois à l’avance, cela crée de l’instabilité. Il y a déjà une
décision de la Cour constitutionnelle en ce sens. Les élections européennes ne
peuvent pas être fusionnées avec d’autres élections. », a martelé George Simion.
De son côté, l’Union Sauvez
la Roumanie, également dans l’opposition, a fait part de son intention de
lancer la procédure visant à saisir la Commission de Venise concernant le
scénario d’une association des élections européennes et locales, moins de six
mois avant la date fixée. Si les partis de la coalition au pouvoir conviennent
de fusionner certains scrutins prévus cette année, l’ordre du jour du Parlement
pourrait inclure également la modification de la législation dans ce domaine, et
notamment du Code administratif. Rappelons que cette année, outre les élections
européennes et locales, des élections législatives et présidentielles seront
également organisées en Roumanie.