Le projet « Accelerator »
Un des programmes censé aider et promouvoir lart contemporain sintitule « Accelerator, mentorat et production pour les artistes émergents » et il est mis en œuvre par lassociation culturelle « Eastwards Prospectus » (ACEP).
Marius Tiţa, 25.11.2023, 10:33
En octobre
dernier, l’art contemporain a mis le point final à la compétition visant
l’obtention de financement européen. Un des programmes censé aider et
promouvoir l’art contemporain s’intitule « Accelerator, mentorat et
production pour les artistes émergents » et il est mis en œuvre par
l’association culturelle « Eastwards Prospectus » (ACEP). Conçu en
tant qu’incubateur, le programme a pour mission de soutenir dix artistes en
début de carrière, en mettant à leur disposition les outils nécessaires pour
une approche stratégique, intégrée et durable de leurs carrières artistiques.
Dix artistes en début de carrière
La Galerie GAEP compte parmi les partenaires importants du Projet
« Accelerator » et son directeur, Andrei Breahnă, qui est aussi le
manageur du projet et président de l’ACEP, en donne davantage des détails: « Le Projet Accelerator, ce programme de mentorat et de production pour
les artistes émergents, touche à sa fin, au bout de deux années de travail et
pas mal d’aventures, on va dire. La dernière étape, déroulée cet été, a été
consacrée au projet d’art dans l’espace public. Après les sessions de mentorat
à la galerie et l’exposition accueillie, pendant trois mois, par la Galerie G4
et enrichies de nombreux événements connexes, nous avons mobilisé nos forces
pour préparer cette étape d’art dans l’espace public, à laquelle ont participé
sept des dix artistes participants. Leur approche a été suffisamment flexible,
car nous n’avons pas voulu quelque chose de rigide, ni de thématique imposée.
Pratiquement, à l’étape de mise en page du projet, nous avons décidé de leur
proposer l’idée de travailler avec des communautés et de trouver, en fait, des
espaces habités d’une manière ou d’une autre par des communautés et d’essayer
de créer à travers leurs ouvrages un lien entre ces espaces publics et les gens
qui y habitent. »
Une grande diversité d’ouvrages
Quelles créations
le Projet « Accelerator » a-t-il engendrées ? Andrei Breahnă répond:
« Nous avons obtenus une grande diversité d’ouvrages, notamment dans la
zone expérimentale. D’ailleurs, nous les avons fortement encouragés à
expérimenter. Pour vous donner un exemple, une artiste islandaise, mentor dans
le cadre du projet, est venue en Roumanie pour deux jours. Spécialisée en
projets d’art dans l’espace public, elle nous a présenté quelques ouvrages
particulièrement ambitieux, durant un voyage d’étude en Islande. Un des
ouvrages, qui a été présenté à Bucarest, Timișoara et Cluj, était une création
expérimentale composée d’une boule de craie que l’on lançait et qui dessinait
ainsi une ligne visible ou invisible entre différentes zones de la ville.
L’idée était de montrer que nos villes, du moins les grandes agglomérations,
sont des espaces géographiques étendus, où, très souvent, il existe des quartiers
entiers sans accès à la culture, où il faut parcourir de très longues distances
afin d’accéder à un espace culturel. Alors, les artistes ont imaginé ce lien
qui s’est mis en place d’une façon extrêmement concrète, car chaque artiste
participant a fait rouler cette boule de craie, créant ainsi un lien direct
entre les espaces des villes. Donc cette idée d’interaction a été très
intéressante. »
Incursion sonore à Oltenita
Le directeur
de la Galerie GAEP, Andrei Breahnă, a également parlé d’une autre création
réalisée dans le cadre du Projet « Accelerator », une œuvre sonore
cette fois-ci, exécutée dans la ville d’Oltenița (sud de la Roumanie). Il s’est
aussi attardé sur les difficultés rencontrées durant la mise en œuvre du projet: « Nous avons eu, par exemple, un ouvrage sonore à Oltenița. Une des
artistes participants au projet, Alina Ion, qui est originaire de cette ville,
a imaginé une promenade durant laquelle elle raconte au flâneur, via des audioguides, la ville de son enfance. Il faut dire,
d’ailleurs, qu’Oltenita est une très intéressante ville-port sur le Danube. Une
autre création à caractère semi-permanent, signée par Maria Mandea, se trouve à
peu près devant le cinéma Gloria, dans l’arrondissement 3 de Bucarest. C’est
lié à son étude sur le jeu, la notion de propriété, d’habitation, d’espace. Là
aussi, nous avons ajouté un événement, avec des jeux auxquels les passants ont
été invités à participer. Ce fut donc tout une aventure, surtout si l’on pense
au fait que nous n’avions jamais réalisé de tels projets. Il a fallu beaucoup
interagir avec les pouvoirs locaux, afin d’obtenir les autorisations
nécessaires. Cela nous a permis de constater et, malheureusement, de nous
confronter à un vide législatif, puisqu’il n’existe pas, en Roumanie, une
législation concernant l’art dans l’espace public, aussi bien du point de vue
du monument que de celui de l’événement. En fin de compte, nous avons réussi à
atteindre notre objectif, en impliquant plusieurs villes, en interagissant avec
plusieurs types de communautés et en impliquant les artistes. Nous avons
cherché à ajouter cette dimension de l’art à l’espace public, car nous avons
voulu ajouter une dimension bien plus accessible à l’art contemporain. »
Le projet va continuer
Andrei
Breahnă a enfin fait savoir que le projet allait continuer : « Le projet ne s’arrête pas là. Sa beauté vient du fait qu’il repose sur
un besoin très concret, à savoir offrir une dimension stratégique aux artistes
qui ont fini leurs études et qui ont déjà une pratique artistique, leur montrer
le fonctionnement du système d’art contemporain, du marché de l’art, le
fonctionnement de l’art dans l’espace public, la façon de communiquer dans le
cadre de la pratique artistique et de travailler avec un commissaire
d’exposition. Le projet continue, donc, et personnellement je souhaite que
cette série d’accélérateurs constitue un élément de l’identité de notre
association. », a conclu Andrei Breahnă, manageur du Projet « Accelerator »,
président de l’association culturelle « Eastwards Prospectus » (ACEP)
et directeur de la Galerie GAEP. (Trad. Ileana Ţăroi)