Le courrier des auditeurs du 21.11.2025
Alex répond à vos messages et questions.
Alex Diaconescu, 21.11.2025, 20:16
Bonjour à toutes et à tous et soyez les bienvenus à une nouvelle édition du Courrier des auditeurs de RRI que je suis très heureux d’animer. Cela fait plus d’un mois que je n’ai pas eu la possibilité de feuilleter vos lettres, de lire vos mails et de vous parler dans le cadre de cette émission après une période assez chargée pour moi, surtout sur le plan familial. Avec la fin des vacances d’automne, marquées par la fête d’Halloween, de plus en plus présente en Roumanie ces derniers temps et la dégradation de la météo, l’hiver est désormais une réalité. Certains marchés de Noël ont déjà ouvert leurs portes, comme c’est le cas de celui de Craiova (sud), par exemple. Les premiers visiteurs se sont déclarés tant émerveillés par la richesse des décorations, que choqués par les prix affichés dans les maisonnettes des commerçants. Bref, rien n’est gratuit.
Jaques Augustin – les enseignes de fast-food connaissent le succès auprès des Roumains?
Et je commence en force ce Courrier des auditeurs de RRI par le mail que nous a envoyé notre ami auditeur Jaques Augustin de France, dont je me permets de citer un passage : « Toujours présent pour suivre les émissions en français de Radio Roumanie Internationale diffusées sur ondes courtes pour mon plus grand bonheur. J’espère que ce rapport d’écoute vous sera utile. Et s’il s’avère correct, je serai heureux de recevoir la QSL électronique de RRI comme vérification. La cérémonie à la Cathédrale Nationale de Roumanie et en présence du Patriarche Bartholomée a retenu toute mon attention, de même que l’Icône de la Vierge Marie, sans oublier la plus grande iconostase du monde. Un chef d’œuvre architectural que ce monument financé par des dons essentiellement. Le Courrier des auditeurs s’avère incontournable et précisément, j’aurais aimé savoir si les enseignes de fast-food connaissent le succès auprès des Roumains. McDonald’s domine-t-il le marché avec combien de sites dans le pays? En conclusion, j’espère retrouver vos voix très vite sur les ondes de Radio Roumanie Internationale et vous souhaite à toutes et tous une excellente semaine. » Je commence par vous remercier, M Augustin, de votre rapport d’écoute précisant toutefois que la construction de la Cathédrale Nationale a été financée à hauteur de 80 % de l’argent public, soit des allocations budgétaires, soit des dons de la part d’autorités locales. Quant à votre question, sachez que le marché du fast-food en Roumanie est en pleine effervescence. D’ailleurs ce type de restaurants domine le marché roumain de la restauration. Selon un article de cette année du quotidien spécialisé Ziarul Financiar, pas moins de dix enseignes internationales sont présentes en Roumanie, où agissent aussi plusieurs dizaines d’enseignes roumaines. Sur les marques étrangères, la moitié sont entrées en Roumanie durant la dernière décennie, le nom le plus récent étant celui de Wendy’s, qui a inauguré ses premières unités en 2025. S’y ajoutent à la liste des chaines telles : Taco Bell, Burger King, Popeye’s, Hesburger, qui ont rejoint des « vétérans » tels Pizza Hut, McDonald’s, KFC, Starbucks et Subway. Parallèlement avec les enseignes étrangères, beaucoup d’autres marques roumaines agissent sur le très lucratif secteur de la restauration rapide. Il s’agit surtout des chaines de boites à kebab appelé « shaorma » en Roumanie. Notons aussi les boites à bretzels portant des noms d’apôtres tels Luca, Matei, Petru et qui ont carrément envahi les villes roumaines pour proposer toute sorte de bretzels fourrés de fromage et de charcuteries. Leurs produits ont connu un succès fou notamment grâce à leurs prix très abordables d’un à deux euros. Mais pour en revenir à nos burgers et plus précisément aux chaines de fast-food disons « classiques », sachez que McDonalds est, effectivement, leader du marché en Roumanie. Le géant américain vient de célébrer cet été ses 30 ans de présence en Roumanie et s’enorgueillit d’opérer 110 restaurants dans 33 villes et d’employer quelque 7 000 travailleurs pour nourrir chaque jour plus de 300 000 clients. Son chiffre d’affaires a dépassé les 400 millions d’euros en 2024. Et malgré ses chiffres impressionnants, la marque américaine est toujours présente en Roumanie par l’intermédiaire d’un franchisé et non pas directement, selon le modèle de la quasi-totalité des chaines de restauration rapide présentes en Roumanie, puisque le marché local est toujours trop restreint pour justifier une présence directe des géants du fast-food. N’empêche, environ 34 % de la population de la Roumanie souffre d’obésité, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé, soit une progression significative par rapport au taux enregistré il y a une décennie, soit 21,9 %. Bref, le taux d’obésité parmi les Roumains approche celui rapporté parmi les Américains. Notons aussi qu’hormis la malbouffe – burgers, kebabs, pizzas, bretzels, frites et j’en passe, il y a une autre chaine locale qui propose un concept différent à Bucarest. Il s’agit d’un réseau de boites dont le menu est composé presqu’exclusivement de soupes. Un tel restaurant vient d’ouvrir près de notre radio et c’est une présence différente dans un carrefour où l’odeur des frites est celle qui domine. Je l’ai essayé à deux reprises et je me déclare satisfait. Et ce qui est réjouissant c’est qu’à midi il était au complet.
Philippe Marsan – Existe-t-il en Roumanie des chiens au service de personnes présentant un handicap ?
Et je passe maintenant au mail que nous a envoyé notre ami auditeur Philippe Marsan de France. Il nous écrit : « Ce dimanche 28 septembre, je suis allé près de Bordeaux France à une journée portes ouvertes concernant une association de chiens guides. Excellentes présentations de la naissance, l’apprentissage, l’éducation, le placement en famille d’accueil puis le chien qui est affecté à par exemple une personne mal ou non voyante. On trouve des « goldens », des « Labrador », « Bergers allemands », « malinois », « Flat », et quelques rares autres espèces. Ma question : Existe-t-il en Roumanie ce genre d’animaux domestiques, des chiens au service de personnes présentant un handicap ? Comment sont-ils recrutés et formés ? »
Eh bien, M Marsan, sachez qu’en Roumanie, le nombre de chiens guides est, malheureusement, assez réduit. Et pour cause : le dressage d’un chien pour devenir guide est très couteux pour la Roumanie, s’élevant à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Plusieurs ONGs déroulent néanmoins de projets tels Dogtors qui dont le but et d’entrainer et de fournir des chiens guides aux personnes qui en ont besoin. Heureusement qu’une loi adoptée l’année dernière garantit l’accès de ces chiens partout, y compris dans les transports, les magasins et les institutions publiques. Selon un article de 2017, il n’y avait qu’une dizaine de chiens assistants en Roumanie, mais aucun chiffre n’est disponible actuellement.
Jean Marc Olry – d’où vient cette facilité apparente des Roumains pour les langues ?
Vu que cela fait assez longtemps que je n’ai plus cité de lettres physiques reçues à la rédaction, j’ai décidé d’explorer toute une pile d’enveloppes qui repose sur un de nos bureaux. Et je vous remercie au nom de toute l’équipe pour vos pensées et vos cartes postales. Je tiens à remercier Jean Marc Olry de France pour sa très charmante lettre joliment décorée par son petit fils, Arthur qui y a également mis sa signature. Et je me permets de citer un fragment du message de M Orly : « Depuis mon dernier courrier, une carte postale envoyée de Paris juste avant les élections, la Roumanie a un nouveau président Nicusor Dan, et pour moi et mon entourage, c’est un soulagement de voir que le pays reste attaché à l’Europe ? Quoiqu’il en soit, comme dans beaucoup d’autres endroits, pas loin de 50% des électeurs ont voté pour l’autre camp. Vos émissions sont plus que jamais essentielles pour comprendre les enjeux liés aux choix nationaux en Roumanie ou dans d’autres pays. » M Olry vous nous écrivez aussi que : « lors de mes deux séjours en Roumanie, j’ai été surpris de voir que beaucoup de Roumains parlaient français. Les plus jeunes parlent plutôt l’anglais. Donc ma question : d’où vient cette facilité apparente des Roumains pour les langues. Est-ce une réalité ? Et quelles sont maintenant les langues les plus parlées ? » De ce que j’ai pu découvrir, les statistiques varient largement quant aux langues étrangères parlées en Roumanie. D’un côté, 72 % de la population affirme parler au moins une langue étrangère, selon un rapport d’Eurostat datant de 2013, alors que d’autre part, selon un sondage de 2016, la Roumanie est à la deuxième position du classement des pays dont les citoyens avouent ne savoir parler aucune langue étrangère. Mais, ce qui est à noter, c’est que ces chiffres varient largement d’une catégorie d’âge à l’autre et d’une région à l’autre. L’anglais est la principale langue étrangère que les Roumains parlent. Selon l’Eurostat, 17 % des Roumains locuteurs d’anglais affirment le parler très bien, 32 % bien et 52 % d’une manière satisfaisante. C’est normal en fin de compte, puisque la quasi-totalité les élèves roumains, soit 99 %, apprennent l’anglais à l’école, dès le plus jeune âge. Selon une autre étude, dont les résultats ont été publiés l’année dernière, les Roumains figurent parmi les meilleurs locuteurs d’anglais au monde. Nous sommes en 15e position, après la Finlande. Par ailleurs, 25 % des Roumains parlent le français et je ne vais pas insister là-dessus, puisque vous savez tous combien développés sont les filières francophones de l’enseignement roumain. Comment s’explique cette facilité des Roumains pour les langues étrangères ? Il y a plusieurs raisons. D’abord, le roumain est une langue phonétique et, par conséquent, l’appareil phonateur des Roumains ne contient pas de sons difficiles à exprimer. De plus, lire et écrire en Roumain s’apprend assez rapidement, dès les premières années d’école. C’est pourquoi, les langues étrangères sont enseignées dès la maternelle en Roumanie et, cela a déjà été prouvé, plus une langue étrangère est apprise à un âge jeune, plus c’est facile de l’apprendre. Certes, il y a des différences énormes entres les villes et la campagne, entre les écoles et maternelles des quartiers chic et celles des quartiers populaires, mais, généralement, les écoliers roumains sont immergés dans une langue étrangère, dont notamment l’anglais, dès l’âge le plus jeune. Sachez aussi que traditionnellement, en Roumanie, à la télé, les films et les séries, et même les dessins animés, sont sous-titrés en Roumanie. Et même si le doublage a été introduit sur les télévisions pour enfants, celles-ci offrent la possibilité de suivre les dessins animés avec le son d’origine. Et vu que la majorité des films et des séries sont anglophones, on a la possibilité d’entendre presque constamment l’anglais. A noter aussi que l’Espagnol a connu un certain succès grâce notamment aux séries sud-américaines très prisées dans les années ‘90 – 2000. Puis, le fait que nombre de Roumains ont émigré ou bien travaillent à l’étranger et font des aller-retour entre la Roumanie et l’Occident, tout cela contribue également à ces statistiques. Bref, dans les familles éduquées du milieu urbain, il carrément « obligatoire » d’encourager les enfants à apprendre deux langues étrangères au moins, tant à l’école, que dans le privé, avec un prof ou dans un centre de cours de langues.
Et c’est ici que je mets fin à ce courrier des auditeurs de RRI. A très bientôt !
