Le courrier des auditeurs du 28.11.2025
Ioana répond à vos lettres et à vos messages
Ioana Stăncescu, 28.11.2025, 10:59
Madame, Monsieur, bien le bonjour. Comment allez-vous ? J’espère que vous êtes nombreux à rester bien au chaud, à l’écoute de RRI. Cette semaine, j’aimerais bien vous parler des chiens errants de Roumanie, car il y en a parmi vous qui nous ont demandé de revenir sur ce sujet. Un sujet, qui malheureusement est encore d’actualité.
Les chiens errants, un problème toujours actuel
En Roumanie, la situation des chiens errants est un problème persistant et cela depuis l’époque de Ceausescu qui dans les années 1980 a décidé de mettre en place une nouvelle politique urbaine qui remplaçait les maisons individuelles par des immeubles sociaux où les animaux n’avaient plus de place. Voilà pourquoi, les propriétaires ont été contraints de les abandonner. Dans l’absence d’une loi pour la protection des animaux et des campagnes de stérilisation, la Roumanie a commencé petit à petit à devenir le paradis des chiens errants. Je me souviens que dans les années 2000, des dizaines de milliers de chiens sans maitre, particulièrement agressifs, vivaient dans les rues de Bucarest au point où chaque jour, au moins une personne était mordue et finissait aux Urgences. Dans les grandes villes comme Bucarest, le nombre était et il est encore très élevé. En 2012, un recensement estimait environ 64 700 chiens errants à Bucarest. La situation est devenue particulièrement inquiétante au moment où un enfant est mort mordu par un chien errant. Suite à ce décès, une loi a été votée en 2013 pour autoriser le ramassage des chiens errants, leur placement en fourrière et leur euthanasie s’ils ne sont pas adoptés dans les 14 jours. Malheureusement, parmi les chiens euthanasiés, il y en a qui sont en parfaite santé et donc, adoptables. D’après ce que les associations pour la protection des animaux affirment, les Roumains ne sont pas trop intéressés à protéger la vie de leurs compagnons à quatre pattes. Même si la législation prévoit des amendes pour les propriétaires qui ne font pas stériliser leurs chiens, il y a peu de cas de sanctions réelles. Les autorités financent périodiquement des campagnes de stérilisation gratuite à l’intention des propriétaires moins fortunés, mais ces campagnes n’arrivent pas à susciter l’intérêt de la population. A l’heure actuelle, la plupart des fourrières sont surpeuplées et insalubres et les animaux sont entassés dans des conditions déplorables. Plusieurs associations pour la protection des animaux ont mis en place de refuges pour accueillir des animaux abandonnés et tenter de leur trouver un foyer. Un grand nombre de chiens roumains sont adoptés à l’étranger, en France, mais aussi en Allemagne, par exemple.
La situation est grave en milieu rural
La situation est particulièrement inquiétante en milieu rural, où les gens considèrent souvent les chiens ou les chats comme des animaux tolérés, qui ne nécessitent ni amour, ni soins. La plupart des chiens vivant à la campagne sont attachés, mal nourris et malades. Certains sont tués, torturés, ou souffrent fortement et même si la loi pour la protection des animaux existe, elle ne s’applique pas. Les associations et les ONG qui militent pour les droits des animaux déplorent un manque d’éducation au sein de la population, un manque de ressources aussi, notamment de personnel qualifié, de structures vétérinaires et de bénévoles. La situation est grave notamment dans les zones rurales. Certaines lois sont peu claires, ou leur application est faible ou lente. L’éthique de l’euthanasie, par exemple, soulève beaucoup de débats. N’empêche, le nombre d’adoptions et de refuges soutenus par des ONG augmente, ce qui montre un renforcement de la société civile dans ce domaine. Une loi de décembre 2023 oblige les autorités locales à mettre en place ou améliorer des refuges publics, et à financer eux-mêmes ces infrastructures. Selon une statistique de date récente, on estime entre 500 000 et 1 000 000 de chiens errants sur l’ensemble du territoire roumain, dont la plupart vivent à l’extérieur des grandes villes.
En fait, selon un rapport de l’Institute for Environmental Research and Education, la Roumanie a une des plus fortes estimations de populations errantes de chiens et de chats en Europe. Dans d’autres pays européens, les gouvernements ou autorités locales privilégient la stérilisation, l’identification des animaux et la sensibilisation de la population, ce qui permet d’avoir des chiffres relativement plus faibles de chiens errants visibles dans les rues. Par exemple, en Europe de l’Ouest, de nombreux pays exigent l’identification obligatoire des animaux domestiques, la réglementation sur la possession, et notamment, la sanction sévère des abandons, ce que la Roumanie ne fait qu’en théorie.
Des réponses à vos messages
Direction la France, pour un petit bonjour adressé à notre auditeur Philippe Marsan, qui pendant ses vacances, a bénéficié d’une réception excellente de nos émissions. Nous en sommes ravis ! J’espère que cette situation perdure, surtout que dernièrement, notre équipe a réalisé pas mal de reportages et d’entretiens et ce serait bien dommage que les auditeurs ne puissent pas en profiter. Nous sommes très heureux de vous savoir à l’écoute de nos programmes d’actualité, mais aussi de nos programmes touristiques, comme par exemple, Visitez la Roumanie, gastronomiques, tels Le plat du jour ou encore de musique, comme par exemple le Jazz roumain. Et bien évidemment, grand merci, M. Marsan, de rester tout aussi fidèle au Courrier des auditeurs qui se fait un plaisir de citer votre nom.
Et maintenant, parlons un peu du Festival international de Géographie, FIG, dont il est question dans un de vos mails. Merci beaucoup d’avoir pensé à moi et de m’avoir envoyé le lien, car en cliquant dessus, j’ai appris que l’édition de l’année prochaine aura comme thématique « Paysage » et comme pays à l’honneur, la Roumanie et la Bulgarie. Déroulé à Saint Dié des Vosges, le festival a été fondé en 1990, et depuis, il est devenu l’un des festivals les plus importants du Grand Est. Chaque année, il s’articule autour d’une thématique et d’un pays invité. Cette année, le thème a été « pouvoir » et le pays invité « l’Indonésie ». Pendant 3 jours, des scientifiques, écrivains et artistes réunis sur place se lancent dans des débats des plus intéressants, sur des thèmes actuels. Un bouillonnement intellectuel, culturel, littéraire et gastronomique à ne pas rater et merci, donc, Philippe Marsan, de nous l’avoir signalé. Je vous souhaite une excellente fin de semaine sur RRI et j’attends impatiemment la carte postale de Provence, envoyée par la poste. Espérons qu’elle fera bien son boulot et que la jolie carte arrivera bientôt à destination.
Restons toujours en France pour un petit clin d’oeil amical à notre jeune ami, Raphaël Voydis. Il ne faut pas s’excuser, cher Raphaël, cette situation un peu délicate, comme vous l’appelez, perdure, mais bon, nous avons l’habitude de nous occuper de plusieurs choses à la fois, même si cela prend plus de temps que prévu. Et puisque la production quotidienne et les émissions d’actualité sont prioritaires, la correspondance est un peu laissée en arrière. Ce n’est pas juste envers vous, les auditeurs, on le sait, mais nous n’avons pas de solution. Pas pour l’instant. L’idéal pour nous serait d’avoir un collègue ou une collègue qui s’occupe exclusivement des auditeurs, des QSL, des fréquences, de la correspondance. Mais, malheureusement, cette personne n’existe pas.
En revanche, je suis contente d’apprendre que nos émissions vous plaisent et qu’elles suscitent votre intérêt. On fait de notre mieux pour couvrir des sujets intéressants et interviewer des personnes de différents domaines. Et puisque je viens d’apprendre qu’en octobre, c’était votre anniversaire, j’en profite pour vous souhaiter les meilleurs vœux de la part de toute l’équipe. Merci de toute votre compréhension et de votre fidélité envers RRI ! A très bientôt sur nos ondes !
Dernière réponse de l’actuelle édition du courrier et pour cela, je vous propose de voyager en Algérie, d’où nous écoute notre ami de longue date, Merdine Mourad. Bonjour et comment allez vous ? J’ai bien noté votre question sur les relations roumano-algériennes, je vais chercher des informations et revenir au micro avec une réponse plus ample. Concernant votre idée de concours, malheureusement, le budget d’austérité de la Roumanie ne permet plus, du moins pour l’instant, de tels prix. Le contexte économique est tel que nous pouvons plus assumer des frais de voyage pour nos auditeurs, ni même pour les plus fidèles. En revanche, si un jour vous êtes de passage à Bucarest, ce sera avec grand plaisir que nous pourrions vous faire visiter les studios de la radio publique.
Madame, Monsieur, c’est tout pour aujourd’hui. Ioana vous donne rendez-vous au micro du courrier d’ici un petit mois. En attendant, portez-vous bien et prenez bien soin de vous !