La semaine du 11 au 17 août 2025
La position de la Roumanie quant aux discussions sur l’Ukraine. / De nouvelles mesures pour réduire le déficit et de nouveaux mécontentements. / Des prévisions sur le taux d’inflation en Roumanie. / La police aux frontières dresse le bilan des 7 premiers mois de la Roumanie au sein de Schengen. / La Journée de la Marine Roumaine a été marquée le 15 août au bord de la mer Noire

Roxana Vasile, 17.08.2025, 10:14
La position de la Roumanie quant aux discussions sur l’Ukraine
La semaine qui s’achève a été dominée par l’attente de la rencontre, ce vendredi, 15 août, entre le leader de la Maison Blanche, Donald Trump, et celui du Kremlin, Vladimir Poutine. Sur la table : la guerre en Ukraine, bien évidemment. En attendant, mercredi, le président roumain, Nicusor Dan, a participé en visioconférence aux discussions de la « Coalition des volontaires pour l’Ukraine », réunissant des Etats membre de l’UE et de l’OTAN qui appuient Kiev dans la guerre déclenchée par la Fédération de Russie. Pour Bucarest, la coordination et l’unité transatlantique sont essentielles, a précisé le chef de l’Etat roumain. Et d’ajouter que la modalité dont la paix est obtenue est extrêmement importante tant pour la Roumanie, le voisin qui partage la frontière terrestre la plus longue avec l’Ukraine, que pour le reste de l’Europe. « L’avenir et la sécurité de notre continent, y compris de la région de la mer Noire, sont en jeu. C’est la raison pour laquelle nous avons besoin d’une paix qui tienne compte tant des intérêts de l’Ukraine, que de l’Europe », a renchéri Nicusor Dan.
Mardi, il s’était entretenu par téléphone avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, pour réaffirmer l’appui de la Roumanie pour une paix juste et durable, qui ne peut pas se construire sans l’Ukraine, sans le respect de sa souveraineté et intégrité territoriale et sans que le peuple ukrainien puisse décider librement de son propre avenir. Le président roumain a également assuré le leader de Kiev, qu’aux côtés des partenaires européens et transatlantiques, la Roumanie continuerait à soutenir l’Ukraine pour un avenir sûr, stable et démocratique dans la région. Et pas en dernier lieu, Nicusor Dan a accepté l’invitation de son homologue ukrainien de se rendre cet automne à Kiev.
De nouvelles mesures pour réduire le déficit et de nouveaux mécontentements
Le déficit et la dette extérieure de la Roumanie n’ont cessé de croître au cours des 6 premiers mois de cette année. C’est pourquoi, le gouvernement de Bucarest est en train de chercher de nouvelles modalités de compléter les recettes budgétaires. Sur cette toile de fond, un premier train de mesures dites « d’austérité » est entré en vigueur le 1er août, avec des conséquences qui se font déjà sentir dans les rangs de la population. Pourtant, les mesures doivent continuer. C’est pourquoi, l’Exécutif a présenté cette semaine un 2e train de mesures censées réduire le déficit budgétaire. Parmi elles, une taxe de 25 lei (5 euros) sur chaque colis qui coûte jusqu’à 150 euros, venant des pays non-communautaires. On estime que cette mesure amènera 1,3 milliards de lei (260 millions d’euros) au budget de l’Etat roumain. Les compagnies multinationales sont aussi visées par une taxe sur le profit rapatrié, qui remplacera la taxe sur le chiffre d’affaire.
Le gouvernement se prépare aussi à réorganiser les institutions qui lui sont subordonnées. C’est pourquoi, ce mercredi, le premier ministre Ilie Bolojan a demandé à leurs représentants d’avancer des propositions en vue de cette réorganisation, mais aussi pour faire croître leur efficacité et leurs indicateurs de performance, si bien qu’à la fin du mois, l’Exécutif puisse préparer un paquet de lois portant réorganisation de ces structures.
Parallèlement, les enseignants ne cessent de sortir dans la rue pour demander l’abrogation des mesures fiscales et budgétaires qui visent le système éducationnel. Ils sont particulièrement mécontents de l’augmentation du nombre d’heures didactiques qu’un enseignant doit assurer et de la hausse du nombre d’enfants inscrits dans une classe, par la fusion des écoles ayant peu d’élèves.
Et pas en dernier lieu, les salariés de l’administration publique n’ont pas caché leur inquiétude quant à une possible réduction de 40 000 postes dans leur domaine.
Un taux d’inflation de plus de 9 % fin 2025 ?
En Roumanie, le taux d’inflation a augmenté de plus de 2 % le mois dernier par rapport à juin, pour atteindre les 7,84 % du PIB. Les prix ont flambé et l’Institut National de la Statistique le confirme. Par exemple, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de près de 8 %, ceux des services de plus de 7 % et ceux des biens non alimentaires de plus de 8 %. Plus encore, sur toile de fond de la suppression du plafonnement des tarifs de l’énergie, ainsi que de la hausse de la TVA et des droits d’accise au 1er août, l’inflation ne fera qu’augmenter, avec un pic de 9,7 % attendu en septembre, aux dires du gouverneur de la Banque Centrale, Mugur Isarescu. Selon ses prévisions, à la fin de l’année prochaine, le taux d’inflation devrait baisser en dessous des 3,5 %. Par ailleurs, afin d’éviter la récession cette année, sur toile de fond des mesures de consolidation fiscale annoncées par le gouvernement, l’absorption des fonds européens est essentielle, a mis en garde le gouverneur de la Banque nationale de Roumanie.
7 mois au sein de Schengen
Cela fait 7 mois que la Roumanie a été admise au sein de l’espace Schengen de libre circulation européenne aussi par ses frontières terrestres, alors qu’elle en faisait déjà partie avec les frontières aériennes et maritimes depuis le 31 mars 2024. L’occasion pour la Police roumaine aux frontières de dresser un premier bilan de cette adhésion, à même de confirmer que la Roumanie peut garantir la sécurité des frontières extérieures de l’UE, même en l’absence des contrôles fixes aux frontières avec la Hongrie et la Bulgarie. « Nous nous sommes rapidement adaptés, nous avons réagi rapidement et nous nous sommes concentrés sur la protection des citoyens et le soutien à la libre circulation », indique un communiqué de la Police aux frontières. Des mesures pour compenser l’absence de contrôles fixes ont été mises en place. Il s’agit d’une surveillance accrue à l’aide de drones, de véhicules spéciaux, de caméras thermiques, d’embarcations et de systèmes radar pour surveiller les frontières. De plus, des contrôles inopinés et des vérifications aléatoires sont effectués dans la zone frontalière et sur les routes avoisinantes, et la formation est continue. Des centaines de migrants illégaux ou des personnes recherchées par la police pour trafic de migrants ont été empêchés de passer la frontière. Des centaines de milliers de paquets de cigarettes de contrebande ont été confisqués et des véhicules volés en Union Européennes ont été dépistés, tout comme des produits contrefaits. La coopération internationale s’est déroulée dans les meilleures conditions. Plus encore, le temps d’attente aux frontières a été considérablement réduit, sans pour autant diminuer le niveau de contrôle et de vigilance. En conclusion, la police aux frontières indique que, au cours des 7 premiers mois de l’année, la Roumanie a démontré qu’elle était en mesure d’assurer la sécurité des frontières extérieures de l’Union européenne.
Le 15 août – Journée de la Marine Roumaine
Cette semaine, le littoral roumain s’est préparé pour le week-end le plus chargé de la saison estivale, dans le contexte où le 15 août, un jour férié en Roumanie, à l’occasion de la fête de l’Assomption, est tombé un vendredi cette année. Le 15 août marque également la Fête de la Marine roumaine, qui a célébré ses 165 ans d’existence. L’occasion pour les touristes d’admirer des spectacles nautiques et aériens exceptionnels programmés dans tous les ports sur la mer Noire et sur le Danube.