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Viktoria Zhovnovach (Ukraine)

Née à Dnipro, en Ukraine, où elle avait étudié la microbiologie et la virologie, mais également la psychologie et la gestion des affaires, Viktoria ne vit en Roumanie que depuis un an et demi, soit depuis le début de la guerre en Ukraine.

Viktoria Zhovnovach (Ukraine)
Viktoria Zhovnovach (Ukraine)

, 02.08.2023, 13:08

On pourrait dire
que Viktoria Zhovnovach n’est pas une expatriée comme les autres. Née à Dnipro,
en Ukraine, où elle avait étudié la microbiologie et la virologie, mais
également la psychologie et la gestion des affaires, Viktoria ne vit en
Roumanie que depuis un an et demi, soit depuis le début de la guerre en
Ukraine. Mais quels ont été ses premiers sentiments une fois la frontière
franchie ?


« Ecoutez, je me sens comme si j’avais vécu à ralenti depuis lors.
Vous savez, en Ukraine j’avais tout ce que je pouvais désirer : une
maison, un travail, vraiment tout. J’étais heureuse, et je vous dis cela en
toute sincérité. Et puis, du jour au lendemain, tout a volé en éclats. La
première chose, après avoir franchi la frontière, c’était de bien regarder les
gens. Je ne connaissais rien de la Roumanie. Je connaissais son existence, car
on nous l’avait appris au cours de géographie,mais rien de plus. Et puis, mes
premières interactions avec des Roumains, cela s’est passé en train. Je voulais
rejoindre Bucarest, essayant de retrouver des amis de mes amis.Mais j’étais
épuisée, et me suis endormie. Au réveil, j’ai regardé mon petit garçon. Il
était entouré de jouets et de tout sorte d’aliments que les gens avaient
déposé. Des gens que je n’avais même pas entrevus. Ce geste m’a ému jusqu’aux
larmes. Je ne m’attendais pas à cela. Ensuite, cette première impression m’a été
confirmé maintes fois, alors que je n’imaginais pas que les gens pouvaient se
montrer aussi généreux envers moi, qui n’était qu’une étrangère. Cela fait que
si au départ je pensais rejoindre ma sœur, établie en Grèce, je me suis ensuite
ravisé. Par ailleurs, j’avais compris que cette guerre allait durer, et je ne
voulais pas tomber à la charge de ma sœur indéfiniment, rester chez elle à me
tourner les pouces. Finalement, j’avais choisi de m’établir en Roumanie, et
j’avais commencé à chercher du travail de bouche à l’oreille. Après trois jours
de recherches, je l’avais déniché. Et ces jours-ci, je vais fêter un an depuis
que je travaille dans cette boîte, où l’on m’a reçu à bras ouverts. Je me sens
comme dans une famille. »


En effet, dans les
mois qui ont suivi l’invasion russe de l’Ukraine, des centaines de milliers de
réfugiés ont franchi la frontière pour chercher refuge. Viktoria, et son petit
garçon de 10 ans, Kolia, y sont parvenus après un voyage long et angoissant.
Mais qu’est-ce qu’ils sont parvenus à prendre avec eux en partant de leur
pays natal ?


« Vous
savez, je vous le disais, à l’époque, on ne pensait pas que cette situation
allait perdurer. Au début de la guerre, je descendais avec Kolia, notre chat et
notre chien dans les caves de notre immeuble. Ensuite, j’avais renoncé à
prendre avec moi le chat, il devenait fou dans les conditions d’alors. J’avais
ensuite renoncé à prendre le chien pour le mettre à l’abri. Et à ce moment-là
j’avais compris qu’il fallait prendre une décision, qu’il est grand temps de
quitter le pays avec mon enfant. Il était possible de prendre le train depuis
Dnipro et Lvov, mais y parvenir n’était pas évident, tout le monde fuyait la guerre.
J’ai pourtant promis à mon compagnon d’alors de tenter de monter dans un de ces
trains. J’avais pris deux sacs, deux cartables, l’un pour mon fils, l’un pour
moi, nos papiers d’identité, un manteau, une paire de jeans, mon ordi portable,
des victuailles pour la route. C’est tout. Et l’on est parvenu à monter dans le
train, mais il était bondé. Il y avait des gens partout, assis sur les
couloirs, dans les toilettes, vraiment partout. Certains jetaient leurs valises
par la fenêtre pour laisser la place à d’autres gens. C’était comme cela, on
n’avait pas le choix. »


Viktoria avait
quitté alors sa famille, sa maison, son partenaire, son travail, sa vie tout
simplement. Mais elle fut accueillie à bras ouverts à la frontière roumaine.
Elle parvint à trouver un logement pour elle et son fils, arrive à reconstituer
une garde-robe, à se procurer le nécessaire pour survivre au quotidien, et
finalement elle arrive à trouver un travail. Sa mère, médecin, avait choisi de
continuer sa vie en Ukraine, àDnipro. Son partenaire de vie, Serghei, avec sa
fille, Maroussia, ont rejoint sa mère.


« Petit à
petit, nous essayons de reconstruire nos vies. Les enfants vont à l’école, font
du sport, un peu comme s’ils étaient chez eux, en Ukraine. Depuis lors, mon
partenaire de vie est parvenu à me rejoindre. Et c’est pour la première fois
que l’on vit comme une famille depuis bien longtemps. Et nous nous sommes
mariés entre temps. L’on avait déposé nos papiers auprès de l’ambassade, mais
on désespérait d’attendre. Puis, deux mois après, on a reçu un coup de fil.
Nous y sommes allés, et nous nous sommes mariés. J’étais un peu abasourdie.
Pour moi, mariage rime avec fête, vous savez. Et nous étions à la fois heureux,
mais tristes en même temps de ne pas pouvoir marquer le moment, d’être seuls,
alors que nos familles, nos amis, tous nos proches étaient bien loin. »


On demande à Viktoria
de ses plans d’avenir, si elle désire s’établir pour de bon et faire sa vie en
Roumanie, et on l’invite de transmettre aussi un message à nos auditeurs.


« Ecoutez,
je voulais remercier tous ceux qui se sont investis dans l’aide apportée aux
réfugiés ukrainiens. Nous sommes bien ici, mais la plupart des ceux que je
connaisse désirerait rentrer au pays une fois la guerre terminée. Et je sais
que tout le monde se sent épuisé. Mais il est important à ce que les réfugiés
qui continuent d’affluer soient aidés, ils en ont besoin. Et j’aimerais
exprimer toute ma gratitude pour la manière dont nous avons été accueillis,
pour toute cette générosité. Un grand merci ».


(Trad. Ionut
Jugureanu)









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