RRI Live!

Écoutez Radio Roumanie Internationale en direct

Le costume folklorique à l’honneur

Nous franchissons aujourd’hui le seuil du Musée ethnographique du couvent de Nămăieşti, dans le village du même nom, du département d’Arges (centre-sud). C’est un endroit unique, parce qu’il recèle des habits traditionnels roumains cousus main. Exposés sur des mannequins dont chacun représente un membre de la communauté villageoise de chez nous, les costumes folkloriques cachent derrière des centaines d’heures de travail. C’est un univers magique que nous découvrons dans ce qui suite, avec à nos côtés, sœur Lucia Nedelea, prieure du couvent de Nămăieşti. Elle remémore les débuts de ce musée : « J‘ai voulu créer un petit musée dans l’enceinte du couvent, sans avoir une idée très claire de quoi y exposer. Alors, un jour, j’ai rendu visite à ma mère et, tout en sachant que dans notre famille la coutume voulait que l’on continue à s’habiller en costume traditionnel, je lui ai raconté mon idée et elle a accepté de me faire don de tous les costumes qu’elle avait à la maison, sauf un seul : celui dont elle voulait qu’on l’habille le jour de son enterrement. J’ai voulu montrer à ma mère la valeur que le costume populaire a pour moi. C’est la tradition, je lui ai dit, c’est la pièce d’identité du peuple roumain, il faut le promouvoir, l’admirer et le faire perdurer. Mais avant tout, je lui ai dit, ce costume a pour moi, une valeur artistique, sentimentale et même spirituelle. Pour moi c’est une icône. Je lui ai dit bien d’autres choses, si bien que ma mère a fini par accepter de me donner ces costumes, avant de persuader d’autres vieilles femmes du village de me faire don de leurs costumes aussi. »

Le costume folklorique à l’honneur
Le costume folklorique à l’honneur

, 13.12.2021, 17:20

Nous franchissons aujourd’hui le seuil du Musée ethnographique du couvent de Nămăieşti, dans le village du même nom, du département d’Arges (centre-sud). C’est un endroit unique, parce qu’il recèle des habits traditionnels roumains cousus main. Exposés sur des mannequins dont chacun représente un membre de la communauté villageoise de chez nous, les costumes folkloriques cachent derrière des centaines d’heures de travail. C’est un univers magique que nous découvrons dans ce qui suite, avec à nos côtés, sœur Lucia Nedelea, prieure du couvent de Nămăieşti. Elle remémore les débuts de ce musée : « J‘ai voulu créer un petit musée dans l’enceinte du couvent, sans avoir une idée très claire de quoi y exposer. Alors, un jour, j’ai rendu visite à ma mère et, tout en sachant que dans notre famille la coutume voulait que l’on continue à s’habiller en costume traditionnel, je lui ai raconté mon idée et elle a accepté de me faire don de tous les costumes qu’elle avait à la maison, sauf un seul : celui dont elle voulait qu’on l’habille le jour de son enterrement. J’ai voulu montrer à ma mère la valeur que le costume populaire a pour moi. C’est la tradition, je lui ai dit, c’est la pièce d’identité du peuple roumain, il faut le promouvoir, l’admirer et le faire perdurer. Mais avant tout, je lui ai dit, ce costume a pour moi, une valeur artistique, sentimentale et même spirituelle. Pour moi c’est une icône. Je lui ai dit bien d’autres choses, si bien que ma mère a fini par accepter de me donner ces costumes, avant de persuader d’autres vieilles femmes du village de me faire don de leurs costumes aussi. »


Les jeunes mariés, les sœurs, les parents, les grands-parents, les parrains, le prêtre – tous vêtus de leurs habits de fête sont réunis dans la petite pièce du musée pour témoigner du rituel du mariage. La prieure Lucia Nedelea raconte : « Le musée renferme des costumes traditionnels vieux de 130 à 160 ans. Mais il y a aussi des voiles vieux de 200 ans. Certains ont été brodés par des nonnes. Nous avons eu de grandes artistes parmi les nonnes dont certaines se sont fait connaître au-delà des frontières. Elles ont même brodé l’épitaphe de notre église, au fil d’or et d’argent, tel qu’il a été commandé par la reine Marie. Sa majesté l’a commandé, l’a acheté et puis elle en a fait don au monastère pour encourager les nonnes à faire d’autres chefs-d’œuvre pareils. »

Puis, Lucia Nedelea a découvert la « fota » de sa mère, sorte de jupe en laine épaisse, brodée aux motifs traditionnels, que les femmes mettent par-dessus un chemisier très long, en lin ou chanvre. C’est comme cela que l’idée lui est venue d’imaginer une deuxième scène de mariage, l’occasion d’exposer des costumes tout aussi impressionnants. Avant d’intégrer la collection du musée, toutes les pièces vestimentaires ont été bien nettoyées pour retrouver leur beauté et leur fraîcheur d’antan. Lucia Nedelea poursuit. « On est intervenu à 5 ou 6 reprises sur chaque habit : on a utilisé de l’eau de pluie et du savon fait maison pour bien le laver. On a répété la procédure jusqu’à ce qu’il soit devenu impeccable ; comme vous le voyez maintenant.»

Et c’est toujours grâce à sa mère, que soeur Lucia Nedelea, prieure du couvent de Nămăieşti, a commencé à mettre sur papier l’histoire des cérémonies de mariage telles qu’elles sont illustrées à l’aide des mannequins : « Une fois créée la première scène de noces à l’aide des mannequins costumés, ma mère s’est souvenue qu’enfant, elle avait l’habitude d’écrire des vers et elle m’a incitée à en faire pareil, pour consigner l’histoire du musée. C’est ainsi que j’ai commencé à écrire : d’abord pour la première exposition, puis pour la seconde, puis pour l’ensemble du musée et ainsi de suite. J’ai fini par écrire un livre en vers sur la vie des saints et, si le bon Dieu le veut, je commencerai bientôt à écrire un second volume. »

Et puisque à Nămăieşti, le visiteur a la chance d’admirer aussi la blouse roumaine primée lors de l’Exposition mondiale de Paris, de 1889, sœur Lucia Nedelea a décidé de mettre en place au sein du même musée un endroit spécialement consacré aux pièces rares. « Voici la blouse roumaine médaillée à l’époque. Et là, juste à côté, j’ai imaginé un coin consacré à mes prédécesseurs. Là, vous avez la prieure qui m’a accueillie moi, il y a 46 ans. Comme vous voyez, elle est habillée d’un manteau en mohair, travaillé sur place et qui a plus de cent ans. Là, on la sœur Mina Hociota, une personnalité historique, hors du commun. Charismatique, forte, intelligente et altruiste, elle s’est retrouvée en première ligne pendant la Grande Guerre, quand elle cherchait les blessés dans les tranchées pour les soigner ou les aider. Elle avait de vastes connaissances médicales et même les docteurs venaient la voir pour lui demander conseil. Pour tous ses actes de bravoure, elle s’est vu sacrer chevalier de la Croix Commémorative de la Guerre, une distinction mise en place par le roi Ferdinand I. Elle a été sous-lieutenant et même commandant pour un bref laps de temps. Pour tout cela, elle s’est vu remettre plusieurs médailles dont la plus importante reste l’Etoile de la Roumanie, l’ordre national le plus ancien offert dont seules trois femmes ont été décorées. »

Le Musée recèle aussi des costumes folkloriques de tous les jours regroupés en fonction de l’âge des personnes qui les portent et de leur statut. Par exemple, les jeunes filles sont coiffées de fichus colorées, les femmes mariées de fichus noires, ornées de fleurs en couleur et chaque costume est accompagné d’une petite description, en vers, que Lucia Nedelea récite volontairement, à chaque fois qu’un visiteur souhaite la connaître.

Victoria Darolți (sursa foto: Facebook /
La Roumanie chez elle mardi, 14 octobre 2025

De la broderie traditionnelle roumaine à la Haute Couture

Elle vit depuis 30 ans en France et c’est une figure reconnue dans le domaine de la broderie artistique et de la broderie haute couture, mais elle...

De la broderie traditionnelle roumaine à la Haute Couture
Foto facebook.com/TabaradeZbor
La Roumanie chez elle mardi, 07 octobre 2025

Une colonie de vol pour les enfants

Cet été, 200 enfants roumains passionnés d’aviation se sont réunis pendant les vacances à Brasov, pour apprendre à piloter dans le cadre...

Une colonie de vol pour les enfants
La Roumanie chez elle mardi, 30 septembre 2025

« La table qui unit »

Un beau samedi de septembre, petits et grands sont venus, tous vêtus de leurs costumes traditionnels, pour participer à un grand repas au cœur...

« La table qui unit »
Filmul
La Roumanie chez elle mardi, 23 septembre 2025

Un acteur sans voix ?

Le succès de son documentaire « L’amour sans paroles » lancé en 2024 et traitant de l’hypoacousie, a poussé le réalisateur roumain...

Un acteur sans voix ?
La Roumanie chez elle mardi, 16 septembre 2025

Une exposition de photos sur la Reine Marie

Piatra Neamţ, Valea Jiului, Alba Iulia, Fălticeni, Bucureşti, Piteşti, Curtea de Argeş, Cluj sont les villes roumaines ayant accueilli...

Une exposition de photos sur la Reine Marie
La Roumanie chez elle mardi, 09 septembre 2025

Le Festival international du Film Ecoperformance de Valea Jiului

Mission : explorer les tensions existantes entre l’environnement, le corps et l’ancestralité, les paysages urbains et virtuels   Lancé en...

Le Festival international du Film Ecoperformance de Valea Jiului
La Roumanie chez elle mardi, 02 septembre 2025

Maison Capșa, l’âme gourmande de Bucarest

À l’époque où Bucarest était surnommée le « Petit Paris », la Casa Capșa régnait en maître sur la vie mondaine de la capitale. Fondée au...

Maison Capșa, l’âme gourmande de Bucarest
La Roumanie chez elle mardi, 26 août 2025

L’histoire d’un métier en voie de disparition

Les métiers d’autrefois ont quasi disparu. Quelques personnes seulement les pratiquent encore, ce qui rend leur art d’autant plus précieux et...

L’histoire d’un métier en voie de disparition

Partenaire

Muzeul Național al Țăranului Român Muzeul Național al Țăranului Român
Liga Studentilor Romani din Strainatate - LSRS Liga Studentilor Romani din Strainatate - LSRS
Modernism | The Leading Romanian Art Magazine Online Modernism | The Leading Romanian Art Magazine Online
Institului European din România Institului European din România
Institutul Francez din România – Bucureşti Institutul Francez din România – Bucureşti
Muzeul Național de Artă al României Muzeul Național de Artă al României
Le petit Journal Le petit Journal
Radio Prague International Radio Prague International
Muzeul Național de Istorie a României Muzeul Național de Istorie a României
ARCUB ARCUB
Radio Canada International Radio Canada International
Muzeul Național al Satului „Dimitrie Gusti” Muzeul Național al Satului „Dimitrie Gusti”
SWI swissinfo.ch SWI swissinfo.ch
UBB Radio ONLINE UBB Radio ONLINE
Strona główna - English Section - polskieradio.pl Strona główna - English Section - polskieradio.pl
creart - Centrul de Creație Artă și Tradiție al Municipiului Bucuresti creart - Centrul de Creație Artă și Tradiție al Municipiului Bucuresti
italradio italradio
Institutul Confucius Institutul Confucius
BUCPRESS - știri din Cernăuți BUCPRESS - știri din Cernăuți

Affiliations

Euranet Plus Euranet Plus
AIB | the trade association for international broadcasters AIB | the trade association for international broadcasters
Digital Radio Mondiale Digital Radio Mondiale
News and current affairs from Germany and around the world News and current affairs from Germany and around the world
Comunità radiotelevisiva italofona Comunità radiotelevisiva italofona

Diffuseurs

RADIOCOM RADIOCOM
Zeno Media - The Everything Audio Company Zeno Media - The Everything Audio Company