La semaine du 30 juin au 06 juillet 2025
Des mesures fiscales d’austérité pour éviter la récession/ Les syndicats en colère, les patronats mécontents/ Des tarifs d’électricité et des assurances responsabilité civile obligatoires libéralisés/ La première réunion du Conseil suprême de défense de la Roumanie présidée par Nicuşor Dan/ Le décès de Mihai Leu.
Ştefan Stoica, 06.07.2025, 10:05
Des mesures fiscales d’austérité pour éviter la récession
Après avoir annoncé en début de semaine le gel des primes de risque pour des conditions de travail dangereuses, le premier ministre libéral, Ilie Bolojan, a présenté le paquet de mesures d’austérité censé permettre à la Roumanie d’éviter la catégorie „junk” indésirable pour les investissements. Pour réduire le déficit de plus de 9% du PIB, soit le plus élevé de l’UE, le gouvernement propose un recalibrage de la TVA à deux taux. 11 % pour les médicaments, les aliments, le secteur du tourisme et d’autres services et 21 % pour tout le reste. Les accises sur l’alcool, les carburants et le tabac augmenteront de 10%. Les salaires dans la fonction publique et les retraites ne seront plus majorés jusqu’en 2026. Une contribution à l’assurance santé (CASS) de 10% s’appliquera désormais aux pensions supérieures à 3 000 lei, soit 600 euros. Dans le système de l’éducation, la charge d’enseignement hebdomadaire augmentera de 2 heures dans les systèmes pré-universitaire et universitaire et les bourses scolaires connaîtront des modifications. A partir du 1er janvier, l’impôt sur les dividendes passera de 10 % à 16 % et le gouvernement mettra en place une taxe additionnelle sur les profits bancaires et sur les gains des jeux de hasard. Le gouvernement de coalition PSD – PNL – USR – UDMR (Parti social-démocrate- Parti national libéral- Union Sauvez la Roumanie et l’Union démocrate magyare de Roumanie) s’engage à réorganiser les institutions publiques et les entreprises d’Etat pour réduire leurs dépenses.
Les syndicats en colère, les patronats mécontents
Des protestations spontanées de plusieurs catégories salariales de la fonction publique ont précédé l’annonce officielle des mesures d’austérité financière. Ainsi, les salariés du Fisc, du ministère des Finances, des Eaux roumaines et les greffiers ont-ils protesté contre la suppression de leurs bonus. La colère a gagné aussi les syndicalistes de l’Education nationale qui menacent de déclarer la grève générale. Lors des consultations avec les confédérations syndicales, le premier ministre a déclaré que „la Roumanie a besoin aussi bien de mesures structurelles censées lui permettre d’accroître sa crédibilité sur les marchés financiers et auprès des investisseurs, que des solutions pour lutter contre les déséquilibres et les iniquités, pour rétablir la confiance des citoyens”. L’actuel paquet fiscal mécontente aussi les hommes d’affaires. Selon l’une des grandes confédérations patronales, la voie empruntée par l’actuel gouvernement mettra trop de pression sur le secteur privé, déjà surtaxé par rapport à ceux de la région. Le paquet annoncé par le cabinet Bolojan donnera un coup dur au milieu d’affaire. La hausse de la TVA de 19% à 21% et de 9 à 11% entrainera une chute du pouvoir d’achat des Roumains et augmentera les coûts pour les compagnies, s’inquiètent les patronats.
Des tarifs d’électricité et des assurances responsabilité civile obligatoires libéralisés
Au bout de quatre ans et demi, pendant lesquels elle a mis en place un schéma compensatoire censé protéger les consommateurs résidentiels, la Roumanie a renoncé à partir du 1er juillet aux tarifs réglementés de vente d’électricité. Les factures seront plus significatives, mais les consommateurs vulnérables se verront accorder une aide publique sous forme d’un ticket de valeur mensuel de 50 lei, soit 10 euros. Presque 4 millions de foyers en bénéficieront. Par ailleurs, les consommateurs auront la possibilité de changer de fournisseur. Et puis, c’est toujours à partir du 1er juillet que la Roumanie libéralise les tarifs des assurances responsabilité civile. La réglementation des RC a été adoptée par la Roumanie il y a deux ans, au moment où l’une des grandes compagnies d’assurance a fait faillite. Selon l’Autorité de surveillance financière, le marché ne se confronte plus à des déséquilibres et les majorations de prix ne seront pas significatives.
La première réunion du Conseil suprême de défense de la Roumanie présidée par Nicuşor Dan
Réuni en première sous la présidence du nouveau président roumain, Nicusor Dan, le Conseil suprême de la défense nationale s’est concentré sur l’impact de l’évasion fiscale sur la sécurité économique de la Roumanie. Les membres du Conseil ont fait savoir que l’évasion fiscale reste une vulnérabilité majeure qui porte atteinte au budget public, affaiblit la capacité des institutions d’offrir des services de haute qualité et alimente les iniquités entre les contribuables. Ils ont réitéré la nécessité de renforcer les contrôles, de numériser le système fiscal et de se servir de tous les instruments légaux afin de récupérer les préjudices subis par l’Etat. Selon le Conseil, pour avoir du succès dans la lutte contre l’évasion fiscale il faut créer un cadre de réglementation et de contrôle cohérent, fondé sur des mécanismes d’intervention concrète et des normes d’intégrité professionnelle pour les personnels. Dans ce sens, le gouvernement roumain, par l’intermédiaire des autorités publiques agréées, adoptera toutes les mesures nécessaires à mettre en place un cadre normatif adéquat afin de décourager l’évasion sous toutes ses formes.
Le décès de Mihai Leu
La Roumanie déplore ces jours-ci la mort à 56 ans seulement de Mihai Leu, champion de boxe, décédé au bout d’une longue maladie. „Il était un vrai champion aussi bien sur le ring de boxe que sur les circuits automobile sportifs. Mihai a été non seulement un sportif d’exception, mais aussi un symbole de volonté, de courage et de passion” peut-on lire sur un communiqué paru sur sa page Facebook. Mihai Leu est devenu en 1995 champion intercontinental de la WBO. Deux ans plus tard, il est devenu champion du monde, le premier dans la catégorie professionnelle de l’histoire roumaine. Il a disputé 28 matchs et les a tous remportés, un tiers par KO. En 1994, il s’est lancé dans l’automobilisme sportif et en 2003, il devient champion national.