Une rentrée des classes pas comme les autres
Cette année, la rentrée scolaire est marquée par le mécontentement des enseignants.

Roxana Vasile, 08.09.2025, 13:16
Ce 8 septembre c’est la rentrée scolaire en Roumanie, un jour marqué cette année par le mécontentement des enseignants contre les mesures d’austérité imposées par le gouvernement de la coalition qui réunit le Parti social-démocrate, le Parti national libéral, l’Union démocrate magyare de Roumanie et l’Union Sauvez la Roumanie. Les grandes confédérations syndicales ont appelé à plusieurs reprises à boycotter la rentrée et plusieurs écoles n’ont plus organisée les traditionnelles manifestations d’inauguration de la nouvelle année scolaire. Et même en l’absence des activités spécifiques à la rentrée, les quelque 3 millions d’élèves et de lycéens ont été reçus dans les salles de classe. A Bucarest, les enseignants ont participé à une protestation devant le siège du gouvernement suivie par une marche de protestation jusqu’au Palais présidentiel de Cotroceni.
Une série de mesures qui a provoqué l’ire des ensignants
Principal mécontentement : la hausse du nombre d’heures de cours hebdomadaires de chaque enseignant qui équivaut de l’avis des syndicalistes à une coupe des salaires de 10 à 20%. Certains professeurs seraient ainsi obligés à enseigner plusieurs matières afin d’accumuler les heures nécessaires pour compléter leur programme. Autre mécontentement : la majoration du nombre d’élèves dans les classes et la fusion des écoles qui comptent moins de 500 élèves. En un mot, les syndicats dénoncent une crise sans précédent dans l’enseignement roumain ces 35 dernières années. Et rappelons-le, le système de l’Education nationale de Roumanie a été soumis en cette période à toute une série de réformes plus ou moins réussie initiées par ses différents ministres.
La réponse des autorités
L’actuel titulaire de l’enseignement – le professeur des Universités Daniel David – affirme dans un communiqué qu’il comprend les mécontentements des enseignants, mais il souligne que ceux-ci ne devraient pas être exploités afin de gripper carrément le système, mais ils devraient être mis à profit pour construire des mesures et des reformes censées l’améliorer. Ces changements sont des mesures d’austérité, ils ne visent pas à réformer le secteur – répond le personnel mécontent. Plusieurs organisations d’étudiants et d’élèves ont annoncé soutenir les actions de protestation des enseignants et ont dénoncé, à leur tour, la modification du système d’attribution des bourses, qui réduit considérablement le nombre de bénéficiaires, au nom de l’effort collectif requis de tous les Roumains pour réduire l’énorme déficit du pays.
Des statistiques mitigées
Selon une étude de l’ONG World Vision Romania, au début de cette année scolaire, seuls 42 % des élèves roumains disposent de toutes les fournitures nécessaires et 12 % n’ont pratiquement rien préparé pour l’école. De plus, seuls 23 % environ ont été clairement et complètement informés des changements législatifs et des réorganisations en cours dans les écoles, environ 48 % n’en ont entendu parler que brièvement et plus de 22 % n’ont pas été informés du tout. Cependant, 25 % des élèves se disent très confiants et 49 % assez confiants que l’école les préparera à la vie adulte. Beaucoup de jeunes souhaitent un rapprochement entre les enseignants et les enfants, une méthode d’enseignement basée sur des exemples clairs et des exercices appliqués, moins de devoirs et un programme adapté aux besoins réels de la société contemporaine.