Le budget rectificatif sous la loupe
Le projet du collectif budgétaire de la Roumanie vient d’être publié sur le site du ministère des Finances.

Alex Diaconescu, 30.09.2025, 13:17
A Bucarest, le ministère des Finances a posté ce lundi, sur son site Internet, le projet du budget rectificatif, le premier de cette année. A l’issue de longs débats et de négociations, les partenaires la coalition gouvernementale (qui réunit le Parti social-démocrate, le Parti national libéral, l’Union sauvez la Roumanie et l’Union démocrate magyare de Roumanie) ont accepté une variante de collectif budgétaire qui fait désormais l’objet d’un débat public.
Une réalité économique compliquée
Les principaux repères sur lesquels repose le projet illustrent la réalité compliquée du moment : un déficit de 8,4 % du PIB, une majoration des recettes budgétaires de quelque 600 millions d’euros, mais aussi une hausse des dépenses d’environ 5,6 milliards d’euros. Conformément aux justifications officielles, il est nécessaire d’allouer des fonds supplémentaires pour assurer en priorité les dépenses obligatoires, à savoir : le payement des salaires et des pensions de retraite, les soins médicaux, le décompte du transport pour les élèves, le financement des projets dans le cadre du programme de développement de l’infrastructure locale « Anghel Saligny » ou encore les fonds pour compenser les factures énergétiques pour les consommateurs privés vulnérables. Et tout cela, alors que la croissance économique estimée en début d’année n’a pas été confirmée et que l’inflation demeure extrêmement élevée, tournant autour des 10 % actuellement. Par conséquent, aux dires du ministre des Finances, Alexandru Nazare, par l’actuel budget rectificatif, l’Exécutif garantit le payement des dépenses obligatoires, assure le fonctionnement de toutes les institutions publiques, maintient la confiance des partenaires européens et internationaux et préserve en même temps, un niveau record des investissements publics, de plus de 30 milliards d’euros, qui soutiennent la croissance économique et les emplois.
Des enveloppes plus généreuses pour certains ministères, des coupes budgétaires pour d’autres
Les principaux bénéficiaires des fonds supplémentaires sont le ministère des Finances – qui doit rembourser les crédits contractés par la Roumanie par le passé et les taux d’intérêt qui en découlent, les ministères de l’Emploi et du Développement, ainsi que l’Agriculture, l’Energie, l’Environnement, l’Economie, la Justice et l’Education nationale. Au pôle opposé, des enveloppes beaucoup plus réduites seront accordées au ministère des Investissements et des projets européens, à la Santé, aux Transports, aux Affaires étrangères, au secrétariat général du Gouvernement et au Service de télécommunications spéciales. En revanche, les recettes issues de la TVA appliquée au financement des dépenses des budgets locaux devraient augmenter. Le collectif budgétaire devrait recevoir l’aval du gouvernement dans le courant de cette semaine.