Projets de dotation de l’armée
A Bucarest, le ministère de la défense poursuit les démarches visant à augmenter la capacité de défense de la Roumanie.

Alex Diaconescu, 01.10.2025, 14:16
Le ministère de la défense de Bucarest a demandé la permission du Parlement d’acheter plus de 200 chars de combat de dernière génération, qui seront produits en Roumanie. Des dizaines de véhicules dérivés (chars de dépannage, véhicules poseurs de ponts et de déminage) et des dizaines de mitrailleuses devraient intégrer l’armée roumaine avant 2040. Bucarest dépensera au total plus de 7 milliards de dollars pour renouveler l’équipement de l’armée, dans un contexte où la Russie teste constamment les capacités militaires des membres de l’OTAN. Selon un communiqué du ministère compétent, l’objectif est d’accroître la capacité opérationnelle de l’armée afin de lui permettre de remplir à la fois ses missions de défense et ses engagements internationaux.
La Roumanie attend ses premier chars Abrams américains
Rappelons que la Roumanie, État membre de l’OTAN et de l’Union européenne, a signé en 2023 un premier contrat pour l’achat de 54 chars Abrams provenant du stock de l’armée américaine, pour un peu plus d’un milliard de dollars, la livraison complète devant être achevée en 2028. La Roumanie, qui partage une frontière de 650 km avec l’Ukraine, accueille actuellement un système de défense antimissile balistique américain et un groupement tactique permanent de l’OTAN. Des drones ont violé son espace aérien à plusieurs reprises depuis que la Russie a commencé à attaquer les ports et infrastructures ukrainiens de l’autre côté du Danube. Récemment, le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, a déclaré que les pays du flanc oriental de l’UE, dont la Roumanie, avaient reconnu le besoin de mettre en place un « mur anti-drones » doté de capacités avancées de détection, de suivi et d’interception.
Ionuţ Moşteanu : « si nous voulons une Europe sûre, le flanc oriental doit être fort »
Par ailleurs, lors d’une visite au Luxembourg, où il a évoqué les projets concrets susceptibles de renforcer l’industrie roumaine de la défense, le ministre en charge du domaine, Ionuţ Moşteanu, a déclaré que la Roumanie avait besoin de partenariats solides, d’investissements technologiques et d’un dialogue constant avec ses alliés. En Pologne, lors du récent Forum sur la sécurité de Varsovie, qui a réuni plus de 2 100 participants venus de plus de 80 pays, il a affirmé que « si nous voulons une Europe sûre, le flanc oriental doit être fort ». Le ministre a évoqué avec ses homologues des pays de l’OTAN, avec le secrétaire général adjoint de l’Alliance et avec des partenaires industriels des moyens de répondre plus efficacement aux défis de la Russie et de faciliter les investissements dans l’industrie de la défense, qui, selon Ionuţ Moşteanu, non seulement renforce la sécurité, mais aussi l’emploi et contribue au développement économique. Face aux incursions russes de plus en plus fréquentes de drones et d’avions dans l’espace aérien européen, le ministre a déclaré : « Le flanc oriental doit être renforcé, de la mer Baltique à la mer Noire.»
Dacian Fall 2025
Dans ce contexte, il convient également de rappeler que du 20 octobre au 13 novembre la Roumanie et la Bulgarie accueillent l’exercice militaire Dacian Fall 2025, un exercice défensif de grande envergure visant à renforcer la sécurité de l’Alliance en Europe de l’Est. Des colonnes de véhicules militaires, dont des chars de l’OTAN, sont déjà entrées dans le pays. Plus de 5 000 soldats de dix États membres de l’OTAN participeront à cet entraînement organisé par les deux pays. (Daniela Budu)