Le collectif budgétaire de la Roumanie
L’Exécutif de Bucarest a approuvé le premier collectif budgétaire de cette année, dans le contexte où la Roumanie affiche le déficit budgétaire le plus élevé de l’UE, d’environ 10 %.

Corina Cristea, 02.10.2025, 12:03
Des prévisions plus réalistes
Avec une cible de déficit plus élevée, de 8,4 % du PIB, telle qu’elle a été renégociée avec les représentants de la Commission européenne, le premier collectif de cette année a été approuvé mercredi par le gouvernement de Bucarest. Sur le total des sommes supplémentaires accordées aux ministères, 24 milliards de lie (environ 4,8 milliards d’euros) aideront à couvrir les dépenses essentielles en matière de pensions de retraite, salaires et sécurité sociale, alors qu’environ 12 milliards de lei (2,4 milliards d’euros) serviront à payer les taux d’intérêt des crédits contractés antérieurement par l’Etat romain. Le reste de quelques milliards de lei seront dirigés vers les investissements.
Ce collectif budgétaire adopté par l’Exécutif amène le budget d’Etat de la Roumanie dans une zone réaliste de prévisions, estime le ministre des Finances, Alexandru Nazare, dans le sens où l’analyse a été faite de sorte que les futures recettes et dépenses soient projetées d’une manière aussi réaliste que possible. Une variante de « compromis raisonnable » a été atteinte, même si la plupart des ministres n’en sont pas satisfaits, ajoute le ministre des Finances. Il explique que l’objectif était de régler les sommes nécessaires aux crédits contractés dans le cadre du Plan national de relance et de résilience (PNRR) pour les ministères qui ne disposaient plus de l’argent pour poursuivre les investissements.
Alexandru Nazare : « Le ministère des Transports, de l’Economie, de l’Environnement et du Développement, tous ces quatre ministères n’avaient plus de sommes disponibles pour les crédits dans le cadre du Plan national de relance de résilience. Par ce collectif budgétaire nous avons réglé tous ces problèmes. Il s’agit d’environ 5 milliards »
Pourquoi cela est important ?
Puisqu’il faut agir dans le sens de l’accélération de l’absorption des fonds issus du PNRR, estime le chef des Finances de Bucarest. Donc, cet argent est important pour atteindre les cibles et jalons du plan. La Roumanie est d’ailleurs en train de finaliser les discussions sur les derniers mémorandums liés à ce plan et elle approche la dernière ligne droite de l’approbation de la renégociation du Plan.
Aux dires du ministre des Finances, par l’adoption de ce collectif budgétaire avant le Conseil des ministres des Finances du 10 octobre prochain et par l’adoption et l’explication de la nouvelle cible de déficit de 8,4 % et de toutes les mesures connexes, tout cela transmettra un très bon signal, non seulement à la Commission européenne, mais aussi aux marchés, à savoir : « nous tenons nos engagements, nous faisons ce que nous promettons et nous changeons notre attitude concernant l’évaluation des budgets ».
Et pas en dernier lieu, le ministre Alexandre Nazare a annoncé qu’en novembre prochain les discussions sur la construction du nouveau budget d’État seraient démarrées. Elle visent à couvrir tant les investissements que les dépenses essentielles, de sorte que l’année prochaine, la Roumanie ne se retrouve plus dans la situation d’avoir besoin d’un collectif budgétaire pour compléter des sommes aussi importantes cette année. (trad. Valentina Beleavski)