Bucharest International Film Festival
La Capitale roumaine a accueilli la 21ème édition, le Bucharest International Film Festival - BIFF, la seule compétition réservée aux longs-métrages où sont projetés des productions primées à de grands festivals internationaux et des films roumains.
Corina Sabău, 11.10.2025, 09:52
Le film « The President’s Cake », du réalisateur irakien Hasan Hadi, a décroché le Grand Prix et le prix de la meilleure photographie pour le travail de Tudor Panduru, au BIFF 2025 – le Bucharest International Film Festival. Le prix du meilleur scenario a récompensé le film « Un dernier pour la route », co-écrit et réalisé par l’Italien Francesco Sossai. Arrivé à sa 21ème édition, le Bucharest International Film Festival – BIFF, est la seule compétition réservée aux longs-métrages accueillie par la capitale roumaine où sont projetés des productions primées à de grands festivals internationaux et des films roumains. C’est le film « Dinți de lapte/Dents de lait », du réalisateur roumain Mihai Mincan, qui a été choisi pour ouvrir l’édition de cette année du festival. Le choix de cette production, présentée en première mondiale à La Mostra vénitienne, pour lancer le BIFF s’est inscrit dans la tradition locale, qui parie sur un titre roumain pour ouvrir la série de projections du festival bucarestois ; l’année dernière, ce fut le moment du « Nouvel an qui n’a jamais existé », réalisé par Bogdan Mureșanu.
Deux invités spéciaux, deux rétrospectives
La 21ème édition du BIFF a proposé au public deux rétrospectives, l’une dédiée au réalisateur ukrainien Sergueï Loznitsa et l’autre à son confrère israélien Nadav Lapid, les deux hommes ayant été les invités spéciaux du Festival International du Film de Bucarest. Dana Dimitriu, initiatrice et directrice du BIFF, a donné des détails sur les deux rétrospectives. Concernant celle consacrée à Nadav Lapid, elle a précisé que :
« Il s’agit de ses films les plus connus, « Ahed’s Knee », « Synonyms », Ours d’Or à la Berlinale, et « Yes », sa plus récente création, présentée à Cannes cette année et déjà sortie en salles à Paris. Etabli à Paris, Nadav Lapid, un des réalisateurs israéliens les plus connus, est également un militant très actif contre le régime Netanyahu et contre la guerre à Gaza. Ce sont des réalités présentes dans ses créations et dans son discours public. Ce sont des films extraordinaires, dont certains ne sont projetés dans le circuit cinématographique habituel, et c’est une occasion unique de les voir au festival en présence du réalisateur, favori des grands festivals internationaux. La seconde rétrospective a été consacrée à Sergueï Loznitsa, qui est venu à Bucarest pour présenter ses films documentaires « Funérailles d’Etat » et « Babi Yar », ainsi que son plus récent court-métrage, « La leçon de paléontologie », présenté en première absolue au BIFF. Lors des rencontres avec le public, il a parlé de son travail et de la documentation réalisée pour les productions mentionnées. C’était une rencontre extraordinaire et je suis très contente que le public ait pu écouter ce réalisateur remarquable. Je rappellerais que Sergueï Loznitsa a étudié à l’École de film de Moscou, qu’il vit en Allemagne et qu’il est l’auteur de productions remarquables qui rendent un hommage à l’Ukraine, critiquent la propagande russe et montrent les horreurs de la guerre. Je recommanderais à tout le monde de voir ses films. »
Réalisateurs roumains au BIFF 2025
À l’édition de cette année, le Bucharest International Film Festival a inclus deux titres dans la section des « Réalisateurs roumains: « Fluturi de noapte/Papillons nocturnes » réalisé par Andrei Ștefan Răuțu et « Rusalka » du réalisateur Claudiu Mitcu. Dana Dimitriu explique :
« J’ai entendu les gens parler du film d’Andrei Ștefan Răuțu et j’ai voulu le voir. Il avait eu une idée que j’avais trouvée intéressante : consacrer un film à une artiste, la chanteuse Marina Voica, que moi-même, j’apprécie beaucoup. Il est probable que peu de jeunes savent aujourd’hui qui est Marina Voica, mais moi, j’ai aimé la chaleur humaine dégagée par ce film, ainsi que la manière dont Andrei Ștefan Răuțu s’intéresse à notre musique « pop » des années 1980, puisqu’en fin de compte il faut connaître aussi ces temps-là. Marina Voica a assisté à la projection et sa présence ainsi que l’émotion dégagée par le film ont créé une soirée très spéciale. Quant à « Rusalka », je l’ai aimé, d’ailleurs, en général, j’apprécie les films et les projets de Claudiu Mitcu. J’ai vraiment voulu présenter aussi ce film, car promouvoir la création cinématographique roumaine relève d’un défi. Au BIFF, nous ne présentons pas uniquement les productions roumaines les plus récentes ou, au contraire, classiques ; nous proposons des films très différents, car il est de plus en plus difficile de le faire à cause des problèmes financiers. C’est une des raisons qui m’ont poussée à choisir « Rusalka ». »
Le Bucharest International Film Festival (BIFF) a également inclus un événement consacré à l’un des acteurs les plus réputés du théâtre et du cinéma roumain, Grigore Vasiliu Birlic. La salle Media du Musée du Paysan roumain a accueilli la projection du film « Telegrame », qui a marqué la présence de la Roumanie au prestigieux Festival International du Film de Cannes en 1960. Dans « Telegrame », réalisé par Gheorghe Naghi sur un scénario-adaptation de l’œuvre de l’écrivain et dramaturge I.L. Caragiale, Grigore Vasiliu Birlic réussit l’une des meilleures créations artistiques de sa carrière. L’événement a été organisé en partenariat avec l’Association culturelle « Grigore Vasiliu Birlic ». (Trad. Ileana Ţăroi)