Vers une paix possible à Gaza ?
La libération simultanée d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens nourrit l’espoir d’une paix encore fragile, mais porteuse de promesses au Proche-Orient.

Bogdan Matei, 14.10.2025, 12:06
Après plus de deux années d’un conflit d’une brutalité sans précédent, un calme précaire semble s’être installé dans la bande de Gaza. Les vingt derniers otages israéliens encore en vie dans l’enclave palestinienne ont retrouvé la liberté, parmi eux deux frères jumeaux séparés depuis leur enlèvement, ainsi qu’un père de famille. En contrepartie, près de deux mille prisonniers palestiniens ont été relâchés par Israël, provoquant des scènes de liesse dans plusieurs villes de Cisjordanie et de Gaza. Ce conflit sanglant avait éclaté le 7 octobre 2023, lorsque le Hamas, alors au pouvoir dans la bande de Gaza, lança une attaque meurtrière sur le territoire israélien, faisant 1 219 morts, majoritairement des civils, et enlevant 251 personnes transférées ensuite à Gaza.
Un bilan humain dévastateur
Depuis, plus de 67 000 Palestiniens — en majorité des femmes et des enfants — ont péri dans les représailles israéliennes, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugés crédibles par l’ONU. Des sources locales estiment toutefois que des dizaines de milliers de corps demeurent ensevelis sous les ruines laissées par les bombardements. Comme de nombreux États, la Roumanie n’est pas restée insensible à la tragédie. Liée à Israël et à la Palestine par des communautés anciennes et des destins familiaux entrelacés, elle a participé activement à l’évacuation de familles mixtes prises au piège à Gaza, notamment par le biais de vols humanitaires affrétés par les autorités roumaines. La ministre des Affaires étrangères, Oana Ţoiu, a salué « ce jour que tant de familles espéraient voir arriver », soulignant à la fois la libération des otages israéliens et le déblocage de l’aide humanitaire pour la population gazaouie. « Nous continuons à soutenir ces communautés », a-t-elle assuré depuis Bucarest.
Un fragile espoir de paix
Le président roumain Nicuşor Dan a également salué l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, y voyant un premier pas vers une paix durable au Moyen-Orient. Il a réaffirmé l’engagement de la Roumanie aux côtés de ses partenaires internationaux dans la recherche d’une stabilité régionale. « J’apprécie les efforts et le leadership précieux du président américain Donald Trump, ainsi que ceux de l’Égypte, du Qatar, de la Turquie et de tous les acteurs impliqués dans cette avancée diplomatique majeure », a déclaré le chef de l’État. Reconnu comme l’artisan central de l’accord signé au Caire, Donald Trump a qualifié cette trêve d’« aube d’un nouveau Moyen-Orient ». Mais la presse américaine tempère cet optimisme, rappelant la complexité des rancunes accumulées et la persistance de foyers de tension qui laissent planer le doute sur la durabilité de cette paix naissante.