Emission réussie d’euro-obligations
La Roumanie a emprunté en ce mois d’octobre quelque 4 milliards d’euros sur les marchés extérieurs. Cela confirme la confiance des investisseurs faite à la trajectoire économique du pays et aux mesures adoptées, se félicitent les autorités de Bucarest.

Alex Diaconescu, 14.10.2025, 13:04
Depuis le début de ce mois d’octobre, le ministère roumain des Finances a réussi à emprunter environ 4 milliards d’euros sur les marchés extérieurs. Conformément à un communiqué de l’institution, c’est une des émissions d’eurobonds les plus à succès que la Roumanie ait jamais emis sur les marchés internationaux. C’est aussi la dernière de cette année et la quatrième transaction réalisée en 2025.
Qu’est-ce une euro-obligation?
Pour explication, une euro-obligation (souvent mentionnée sous l’appellation anglaise eurobond) est une obligation libellée dans une monnaie différente de celle du pays (ou du marché) dans lequel elle est émise. L’émetteur paie le taux d’intérêt périodiquement et doit rembourser le montant à une date pré-établie. L’émission s’est réalisée en trois tranches : la première d’une valeur de deux milliards d’euros et une échéance de sept ans, la deuxième d’un montant d’un milliard d’euros et une échéance de 12 ans et la troisième – chiffrée à un milliard d’euros et avec une échéance de 20 ans.
De nouveaux records
Cette transaction marque de nouveaux records, parmi lesquels : le volume total d’ ordres le plus grand de la part des investisseurs avant l’élaboration des marges de 17,5 milliards d’euros et l’opération de remboursement anticipé la plus importante jamais réalisée par la Roumanie via une émission d’eurobonds, d’environ un milliard d’euros.
L’émission a bénéficié d’une base d’investissement très diversifiée, tant géographiquement qu’en termes de profils d’investisseurs. Parallèlement, la Roumanie a poursuivi la gestion active de son portefeuille de dette en recourant à une opération de remboursement anticipé d’euro-obligations arrivant à échéance en 2026, afin de limiter le risque de refinancement et d’allonger la maturité résiduelle moyenne du portefeuille.
« Le succès de la Roumanie sur les marchés financiers internationaux, le lendemain même de l’adoption du collectif budgétaire, confirme la confiance des investisseurs faite à la trajectoire économique du pays et aux mesures adoptées. Ce signal encourage la poursuite des réformes visant à assurer la stabilité macroéconomique et la viabilité budgétaire. Nous agirons avec fermeté pour corriger les déséquilibres et créer un milieu d’investissement prévisible et attractif », a déclaré le ministre des Finances, Alexandru Nazare, dans un communiqué.
Les effets des mesures de redressement
Par ailleurs, début octobre, le gouvernement roumain a révisé ses besoins de crédit pour cette année, qui sont passés de 232 milliards de lei à 259 milliards de lei (respectivement de 46,4 milliards d’euros à 51,8 milliards). L’Exécutif a pris cette décision suite à l’adoption du budget rectificatif, qui porte la cible de déficit budgétaire de 7 % à 8,4 % du PIB. Les principaux ajustements opérés concernent les dépenses, notamment la majoration du paiement des taux d’intérêts, ainsi que les dépenses en matière de sécurité sociale et de santé. Notons pour terminer que l’agence de notation financière Fitch prévoit, quant à elle, une réduction du déficit budgétaire de la Roumanie jusqu’à 8,5 % du PIB, cette année, contre le niveau record de 9,3 % l’an dernier.