Manifestations et inflation
Les syndicalistes roumains poursuivent leurs manifestations contre les politiques sociales et salariales du gouvernement
Bogdan Matei, 13.11.2025, 12:59
Des milliers de membres du Bloc national syndical (BNS), l’un des syndicats les plus importants de Roumanie, ont de nouveau manifesté mercredi dans le centre-villela capitale roumaine, Bucarest. Ils se disaient mécontents des mesures d’austérité adoptées par l’Exécutif et de la baisse du pouvoir d’achat de la population. Des représentants de tous les secteurs d’activité se sont d’abord rassemblés Place de la Victoire, près du siège du Gouvernement, avant de se déplacer vers les sièges des principaux ministères. Ils demandent notamment la hausse des salaires afin de les aligner sur le taux d’inflation et de meilleures conditions de travail. Ils demandent également l’augmentation du SMIC et la fin des politiques gouvernementales menées par la suppression d’emplois pour réduire le déficit budgétaire qui, l’année dernière, était le plus élevé des 27 Etats-membres de l’Union européenne.
Le SMIC stationnaire et l’inflation en légère baisse
« Ce qui se passe actuellement c’est de la stupidité, pas une réforme », déplorent les syndicalistes. Antérieurement, le Bloc National Syndical (BNS) avait annoncé son intention de saisir la Commission européenne si les décideurs politiques du gouvernement composé du Parti Social-Démocrate, du Parti National Libéral, de l’Union Sauvez la Roumanie et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie maintenaient leur proposition de geler le salaire minimum, sans respecter la formule de calcul prévue dans un acte normatif également adopté par l’Exécutif. Le Bloc National Syndical a, par ailleurs, salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne, qui confirme la validité de la directive communautaire relative au SMIC adéquat, ainsi que ses dispositions essentielles concernant la promotion de la négociation collective et l’obligation pour les Etats-membres d’élaborer des plans d’actionà cet égard. Le Bloc National Syndical indique également que le non-respect du mécanisme d’ajustement prévu par le Plan national de relance et de résilience, convenu avec Bruxelles, pourrait empêcher la mise en œuvre des réformes entreprises par la Roumanie et entraîner la perte de fonds européens.
Selon les commentateurs, l’inquiétude des syndicalistes est parfaitement légitime, vu que les politiques sociales et salariales des leaders affectent le niveau de vie des citoyens.
D’ailleurs, la Banque Nationale de la Roumanie a récemment publié son rapport trimestriel sur l’inflation, tablant sur une légèrebaisse de cet indicateur au cours des 9 prochains mois. L’inflation a légèrement baissé en octobre, pour atteindre les 9,8 %, contre les 9,88 % enregistrés en septembre, alors que la valeur moyenne de cet indicateur en Union européenne se chiffrait à 3,2 %. En Roumanie, cette baisse s’explique par l’expiration, le 1erjuillet dernier, du plafonnement des prix de l’électricité et par la hausse, le 1eraoût dernier, de la TVA et des droits d’accise. Enfin, selon l’Institut national de la statistique, l’économie roumaine n’a progressé que de 0,3 % au deuxième trimestre2025 par rapport à 2024, après une stagnation en début d’année. Selon les experts,ce résultat témoigne d’une activité économique quasi nulle, voire en déclinaux yeux de la population.