Hommage à Ilie Ilaşcu
Jour de deuil national en République de Moldova pour rendre hommage à Ilie Ilaşcu, ancien combattant de la liberté.
Ştefan Stoica, 20.11.2025, 10:54
Jeudi, les Roumains des deux rives du Prut, rivière qui marque la frontière naturelle entre la Roumanie et la République de Moldova, ont rendu un dernier hommage à Ilie Ilaşcu, figure emblématique du mouvement de libération nationale des années 1990 et ancien prisonnier politique du régime séparatiste de Tiraspol entre 1992 et 2001. Il est décédé lundi à l’âge de 73 ans. La présidente Maia Sandu a décrété une journée de deuil national à la mémoire de celui qui, selon elle, a tenu tête à un Etat agresseur, a résisté et est resté libre. Selon la présidente de la République de Moldova Ilie Ilaşcu restera dans la mémoire des générations futures comme un symbole de la résistance et de la lutte pour l’intégrité.
« Pendant ses neuf années de détention illégale, il a été torturé, menacé et a subi des simulacres d’exécution à l’aide des munitions à blanc pour le briser. Mais il n’a pas trahi son pays. Ilie Ilaşcu a choisi, toujours la tête haute, de mourir pour l’indépendance de la République de Moldova et restera un symbole pour tous les Moldaves. Il est important de transmettre son exemple de patriotisme aux jeunes générations. », a souligné Maia Sandu.
De l’emprisonnement eu Parlement
Ilie Ilaşcu était parmi les fondateurs du Mouvement de libération nationale et a dirigé, jusqu’en 1992, la branche Tiraspol du Front populaire de Moldova. Il a participé directement aux combats sur le Nistru, en tant que commandant des troupes du ministère de la Sécurité nationale de la République de Moldova. Le 2 juin 1992, Ilie Ilaşcu, Andrei Ivanţoc, Alexandru Leşco et Tudor Petrov-Popa ont été arrêtés par les forces spéciales russes.
Un an plus tard, Ilie Ilaşcu a été condamné à mort par un tribunal illégitime sur la rive gauche du Nistru.
De 1992 à 2001, il a été incarcéré dans des prisons transnistriennes dans des conditions extrêmement difficiles caractérisées par l’isolement, des pressions psychologiques, des restrictions arbitraires et des violations systématiques de ses droits. Il est sorti de sa cellule à quatre reprises pour assister à la lecture de sa sentence et des munitions à blanc ont été tirées vers lui lorsqu’il était mis au mur. Le 5 mai 2001, sous la pression de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne, Ilaşcu a été transféré à Chișinău et remis aux services secrets de la République de Moldova et de la Roumanie. Les autres membres du groupe ont été eux progressivement libérés.
En 2004, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a prononcé la décision sur le sujet de son arrêt dans l’affaire « Ilaşcu et autres contre la Moldova et la Russie », reconnaissant la responsabilité de la Fédération de Russie et de la République de Moldova pour torture, privation illégale de liberté et violation du droit à la correspondance. Ilie Ilaşcu a été député au Parlement de la République de Moldova pendant deux mandats, ainsi que sénateur en Roumanie pendant deux mandats, entre 2000 et 2008. De 2001 à 2008, il a été membre titulaire de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, représentant la Roumanie au sein de la délégation roumaine. Le 10 mai 2001, le président de la Roumanie, Ion Iliescu, l’a décoré chevalier de l’Ordre national « Etoile de Roumanie ».