Des thèmes restés en suspens
La réforme de l’administration publique locale, de nouveau sous la loupe de la coalition au pouvoir en Roumanie.
Roxana Vasile, 05.11.2025, 11:42
Controversées et épineuses, les questions de la réforme de l’administration publique locale et des régimes spéciaux de retraite des magistrats alimentent les discussions en contraduction et ont du mal à trouver leur solution. Réunis mardi, en séance, les chefs de file des partis de la coalition au pouvoir en Roumanie, le Parti social-démocrate, le Parti national libéral, l’Union Sauvez la Roumanie et l’Union démocrate magyare de Roumanie – ont échoué dans leur tentative de se mettre d’accord pour réformer l’appareil administratif local.
Les partis ne se mettent pas d’accord sur la suppression de 13000 postes
Bien qu’au départ, certaines sources aient laissé entendre qu’un accord avait été trouvé pour licencier environ 13 000 agents municipaux, le responsable social-démocrate a par la suite rejetté une telle décision. Le PSD, qui est d’ailleurs le seul parti de centre-gauche parmi les quatre au pouvoir, n’acceptera pas, affirme son chef, Sorin Grindeanu, que les licenciements touchent seulement l’administration locale, sans procéder à des réductions des effectifs dans l’administration centrale aussi. Sorin Grindeanu: « Ce que l’on avait dit, qu’un accord avait été trouvé pour licencier 13 000 personnes, que c’était ça la réforme de l’administration… Ce n’est pas le cas, on n’a pas parlé de ça, on n’est pas arrivés à une telle solution. La réforme de l’administration locale ne signifie pas que les gens doivent être mis à la porte. La réforme de l’administration locale signifie qu’il faut réduire les dépenses. Sinon, ce n’est pas une réforme ! La réforme de l’administration locale signifie d’envisager la fusion de plusieurs localités, la numérisation du système administratif, voilà ce que c’est une réforme”.
Le projet de modification du système de retraite des magistrats
Un autre projet resté en attente est celui de modification du système de retraite des magistrats. Dans sa forme proposée par le gouvernement, cette proposition serait défavorable aux juges et procureurs, puisqu’elle supposerait l’augmentation de l’âge de départ à la retraite, parallèlement à la baisse du montant des pensions, dont le niveau continuera à rester supérieur à celui des autres catégories salariales de Roumanie.
Récemment, la Cour Constitutionnelle a rejeté la loi assumée par le premier ministre, Ilie Bolojan, au Parlement, en invoquant des raisons procédurales. Le chef de l’Exécutif s’oppose à la proposition du PSD qui plaide pour l’élaboration d’un nouveau projet de loi visant les pensions des magistrats, un document qui soit soumis au vote du Parlement en régime d’urgence. Ilie Bolojan voudrait que ça soit le gouvernement qui se charge de ce projet envers lequel il engage, encore une fois, sa responsabilité. Une fois que la Cour Constitutionnelle rend publique sa justification, le gouvernement reprendra le processus législatif, a promis M. Bolojan, tout en rappelant que la motivation n’est pas encore connue. Résoudre la question du régime spécial des pensions de retraite des magistrats reste une condition essentielle pour que Bruxelles débloque 230 millions d’euros de fonds versés via le Plan national de relance et de résilience.
Le Smic alimente les tensions
Des discussions en contradictoire sont aussi autour du Smic que les sociaux-démocrates voudraient bien majorer à partir de l’année prochaine, au terme d’une directive européenne censée protéger les catégories vulnérables. En revanche, le premier ministre roumain plaide pour un gel du Smic en 2026, au terme d’une demande formulée par les patronats. Des débats au sein de la coalition sont alimentées aussi par l’initiative de réduire de 10% le nombre de parlementaires à partir de 2028, en raison de l’émigration des Roumains et de la baisse de la natalité.