Fin de l’exposition Brancusi de Timisoara
Lexposition consacrée au sculpteur Constantin Brancusi au Musée dArt de Timisoara a fermé ses portes.
Roxana Vasile, 29.01.2024, 12:47
Tombée de rideau, dimanche soir, sur l’événement phare du
programme « Timișoara – Capitale européenne de la culture », l’exposition
intitulée « Brancusi : sources roumaines et perspectives universelles »,
au Musée des Beaux-Arts, consacrée au grand sculpteur roumain Constantin Brancusi.
Quatre mois durant, de septembre 2023 à janvier 2024, l’exposition
a accueilli un nombre record de visiteurs – plus de 130 000, soit le double par
rapport aux estimations initaile. Parmi les chefs-d’œuvre du grand artiste qui pouvaient
être admirés l’on a retrouvé : « Maïastra » (L’oiseau-lyre), « L’oiseau
dans l’espace », « Le Baiser », « Mademoiselle Pogany »,
« Tête d’enfant », « Prière » ou encore « La muse
endormie ». Certaines œuvres ont été empruntées à de prestigieux musées ou
galeries d’art telles le Centre Pompidou de Paris ou la Tate Gallery de
Londres. Outre les sculptures, des photographies, des documents d’archives et
des vidéos ont également été présentés.
Aux dires du commissaire de exposition, Ovidiu Şandor, l’événement
s’est avéré être un phénomène qui lui donne l’espoir de voir un changement au
sein de la société grâce à la la culture :
« Je pense que l’exposition a touché
beaucoup de visiteurs aussi à travers la manière dont Doina Lemny a choisi les
œuvres, le dialogue entre sculpture, photographie et dessin, mais aussi par la
scénographie réalisée par Attila Kim, innovante par rapport à la manière dont
Brancusi avait été présenté jusqu’ici dans d’autres expositions. »
Selon la
commissaire d’exposition Doina Lemny, l’exposition n’était pas une
rétrospective de la création de Brancusi mais une preuve de la connexion
permanente du sculpteur avec son pays natal, même s’il était déjà devenu
célèbre en France.
La vie
de Brancusi
Rappelons brièvement que Constantin Brancusi est né le 19
février 1876, dans le village de Hobita (sud). Il a fait ses études Bucarest. En
1905, il s’est rendu à Paris, où il y est entré en contact avec l’avant-garde
artistique. Son activité créatrice a atteint l’apogée entre 1914 et 1940. Le
Musée d’Art Moderne Georges Pompidou de Paris conserve un nombre important d’œuvres
de Brancusi léguées par testament à la Roumanie, mais acceptées par la France
aux côtés de tout ce qui se trouvait dans l’atelier de l’artiste, rue
Montparnasse, sur toile de fond du refus, dans les années 50, du gouvernement
communiste de Bucarest de recevoir les créations de Brancusi après sa mort.
Il est décédé le 16 mars 1957 et a été inhumé dans la
capitale française. Dans la Roumanie du réalisme socialiste, Constantin Brancusi
a été contesté et accusé d’être un représentant du formalisme bourgeois
cosmopolite. Ce n’est que dans les années 60 que le sculpteur a été « redécouvert » en
tant qu’un génie national, dans son pays natal.
Ayant une valeur assurée d’un demi-milliard d’euros, et une
valeur sentimentale inestimable, les œuvres exposées ces quatre derniers mois à
Timișoara, constituent l’exposition la plus importante qui lui a été consacrée
en Roumanie pendant ces 50 dernières années. Pilier de la culture roumaine,
Constantin Brancusi est également l’un des plus grands sculpteurs du monde du
XXe siècle.