George Simion et Nicușor Dan s’affronteront au second tour des élections présidentielles
Le second tour des élections présidentielles en Roumanie, du 18 mai prochain, opposera George Simion, le leader du parti souverainiste d’extrême-droite, l'Alliance pour l’union des Roumains, et le pro-européen Nicusor Dan, actuel maire de Bucarest.

Leyla Cheamil, 05.05.2025, 11:56
Ce n’est plus une surprise, la Roumanie est divisée entre l’extrême droite et le courant pro-européen. Et c’est dans ce contexte assez tendu que le premier tour du scrutin présidentiel a eu lieu ce dimanche 4 mai, après que le scrutin précédent de la fin 2024 a été annulé par la Cour Constitutionnelle suite à des suspicions d’ingérences étrangères dans le processus électoral.
Victoire nette de George Simion, avec plus de 40% des voix
Cette fois-ci, 11 candidats étaient en lice pour occuper la plus haute fonction de l’État, dont 4 candidats indépendants. Les Roumains ont été nombreux à se présenter aux urnes, ce dimanche, et ils ont décidé d’envoyer aux second tour, prévu le 18 mai prochain deux candidats aux visions complètement opposées. Il s’agit du souverainiste George Simion leader de l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR), un parti relativement jeune se trouvant actuellement dans l’opposition. George Simion a obtenu une victoire nette avec plus de 40 % des voix, réussissant à s’imposer dans la vaste majorité des départements du pays. Il est connu pour sa vision ultra-nationaliste et adepte d’une Europe formée de nations souveraines. Il a toujours plaidé pour la protection des intérêts roumains au sein du bloc communautaire. Il a réuni de nombreux soutiens grâce à son programme électoral qui comporte entre autres des promesses de militer pour les droits des Roumains, du pays et de l’étranger, devant l’Union Européenne.
Après la fermeture des bureaux de vote, George Simion a félicité les électeurs, les qualifiant de « vainqueurs ».
« Ce fut plus qu’une victoire, ce fut un acte de courage, de confiance, de solidarité. Je leur suis reconnaissant et tiens à leur assurer que leur confiance ne sera pas trahie. Ce n’est pas seulement une victoire électorale. C’est une victoire de la dignité roumaine, c’est la victoire de ceux qui n’ont pas perdu espoir, de ceux qui croient toujours en la Roumanie, un pays libre, respecté et souverain », a déclaré George Simion.
Le maire de Bucarest, Nicusor Dan, arrive en 2e position
En deuxième position, l’on retrouve avec plus de 20 % des suffrages l’actuel maire de la capitale roumaine, Nicusor Dan. Il s’est porté candidat indépendant, bien qu’ayant reçu le soutien du parti d’opposition l’Union Sauvez la Roumanie, (USR), et aussi d’autres formations politiques. Mathématicien de formation et ancien activiste, le maire de Bucarest se déclare un adepte des valeurs européennes et de l’alliance avec l’OTAN, tout en mettant l’accent sur l’unicité et les compétences. Parmi ses promesses électorales compte la réforme des institutions de l’État.
« Suit un second tour difficile contre le candidat isolationniste », a affirmé Nicusor Dan, une fois entré officiellement dans la finale présidentielle.
« Ce ne sera pas un débat entre deux personnes. Ce sera un débat entre une direction pro-occidentale et une direction anti-occidentale pour la Roumanie. Voilà les enjeux de ce second tour. J’appelle tous les Roumains à participer à cette confrontation. Je suis optimiste quant à notre victoire, et suis persuadé que la Roumanie va maintenir son cap occidentale et je garde espoir qu’avec toutes les ressources dont ce pays dispose, d’ici quelques années, il occupera la place qu’il mérite », a encore déclaré le maire de la capitale.
Résultats serrés pour la deuxième place
À noter qu’il y a eu une lutte très serrée pour la deuxième place du classement de ce premier tour du scrutin présidentiel entre Nicusor Dan et l’ancien leader libéral Crin Antonescu, candidat commun de l’actuelle coalition gouvernementale, formée du Parti social-démocrate, du Parti national libéral et de l’Union démocrate magyare de Roumanie. Finalement classé en troisième position, ce dernier a reconnu sa défaite.
Notons pour conclure que selon Bloomberg, la défaite de Crin Antonescu a été le second coup reçu par les partis de la collection gouvernementale, laissant le gouvernement du Premier ministre social-démocrate, Marcel Ciolacu dans une situation encore plus fragile. (trad. Valentina Beleavski)