Mort du pape François : émotion en Roumanie, terre de foi et de mémoire
La disparition du pape François, survenue lundi, jour de Pâques, a résonné bien au-delà des frontières du monde catholique.

Ştefan Stoica, 22.04.2025, 11:00
En Roumanie, pays à majorité orthodoxe mais marqué par une relation chaleureuse avec le souverain pontife, qu’il avait visité en mai 2019, deux décennies après la venue historique de Jean-Paul II, les hommages se multiplient, soulignant son rôle de bâtisseur de paix et son affection pour le peuple roumain.
Un message de condoléances unanime
À Bucarest, les réactions officielles n’ont pas tardé. Sur les réseaux sociaux, le président par intérim Ilie Bolojan a exprimé sa compassion : « En ces moments de deuil et de douleur, j’adresse mes sincères condoléances aux fidèles catholiques de Roumanie et du monde entier, ainsi qu’à tous ceux pour qui le pape François était un phare spirituel et une source d’espoir. Il était un symbole d’humilité, de compassion et d’engagement infatigable pour la paix et la justice. » Dans le même esprit, le Premier ministre Marcel Ciolacu a salué la mémoire du souverain pontife : « Le pape François reste pour les gens du monde entier, quelle que soit leur confession, le défenseur infatigable de la paix, des autres êtres humains dans la souffrance et de la communion spirituelle. »
Le patriarche de l’Église orthodoxe roumaine, Daniel, a quant à lui adressé un message officiel au Collège des cardinaux du Vatican : « C’est avec une profonde tristesse que nous avons reçu la nouvelle du décès du pape François, vénérable personnalité du christianisme contemporain, dont le pontificat a laissé une empreinte profonde sur l’histoire récente de l’Église catholique romaine. Nous partageons la douleur causée par cette perte et nous adressons nos condoléances à toute l’Église catholique romaine. »
Une visite marquante dans le cœur spirituel de la Roumanie
En mai 2019, le pape François s’était rendu en Roumanie pour une visite d’État, pastorale et œcuménique, placée sous le signe du dialogue et de la fraternité, avec pour devise : « Allons-y ensemble ». Il y avait rencontré les autorités politiques de l’époque, s’était entretenu avec le patriarche Daniel et avait prononcé un discours à la cathédrale nationale. Devant la cathédrale catholique Saint-Joseph de Bucarest, il avait célébré une messe, saluant des milliers de fidèles rassemblés pour l’accueillir. Le lendemain, il avait présidé une messe pontificale au sanctuaire marial de Șumuleu Ciuc, en Transylvanie orientale, haut lieu du plus grand pèlerinage catholique d’Europe centrale et orientale. À Iași, dans le nord-est du pays, il avait béni enfants, malades et personnes âgées, et prié pour les jeunes et les familles. Moment fort de cette visite historique : à Blaj, au cœur de la spiritualité gréco-catholique roumaine, François avait dirigé la cérémonie de béatification des sept évêques martyrisés par le régime communiste. Il y avait aussi rencontré la communauté rom, à qui il avait présenté des excuses pour les discriminations passées, un geste rare et profondément symbolique.
Avant de s’éteindre, le souverain pontife avait laissé un message chargé d’émotion : « Que la Vierge Marie étende sa protection maternelle sur tous les citoyens de Roumanie qui, tout au long de l’histoire, ont toujours placé leur confiance en son intercession. Je vous confie tous à la Vierge Marie et je prie pour qu’elle vous guide sur le chemin de la foi. »