Priorités à l’agenda du Conseil suprême de défense de la Roumanie
Convoqué pour la première par le nouveau président roumain, Nicușor Dan, le Conseil suprême de la défense de la Roumanie s'est réuni lundi à Bucarest

Corina Cristea, 01.07.2025, 12:18
L’évasion fiscale demeure une vulnérabilité majeure, qui affecte le budget de l’Etat, affaiblit la capacité des institutions à fournir des services publics de qualité et crée des inégalités entre les contribuables. C’est la conclusion du Conseil suprême de la défense de la Roumanie réuni lundi dernier pour la première fois sous la présidence du président Nicușor Dan. A l’issue des pourparlers les membres du Conseil se sont également mis d’accord qu’une approche coordonnée et ferme de toutes les institutions compétentes dans ce domaine était nécessaire pour identifier et éliminer les réseaux d’évasion et de fraude fiscales. Pour ce faire, les autorités modifieront la législation pénale relative à l’évasion fiscale, renforceront les contrôles, accéléreront la numérisation des services fiscaux et mobiliseront tous les instruments juridiques pour réparer les dommages causés à l’Etat roumain. Un autre sujet à l’agenda des discussions concernait les développements liés à la guerre illégale et injustifiée démarrée par la Russie contre l’Ukraine, le Conseil ayant analysé la situation sur le front et l’état des négociations, notamment du point de vue de leurs implications pour la Roumanie. Et pour cause. En tant qu’Etat voisin, allié de l’OTAN et membre de l’Union européenne, la Roumanie est directement intéressée par la sécurité de l’Ukraine, qui a un impact majeur sur la sécurité régionale et celle de l’Europe tout entière.
« Notre pays soutient les efforts des Etats-Unis pour mettre fin à ce conflit armé et condamne le manque de volonté politique de Moscou en faveur de la paix et son refus d’un cessez-le-feu complet, immédiat et inconditionnel. Aux côtés des autres Etats-membres de l’Union et de l’OTAN, la Roumanie continuera à soutenir l’Ukraine dans sa lutte pour la défense de sa souveraineté », lit-on dans un communiqué officiel de Bucarest. Selon le même document, « il est dans l’intérêt de Bucarest que la guerre se termine par une paix juste et durable, qui établisse des garanties solides pour dissuader toute nouvelle agression russe et contribue à la sécurité de la zone euro-atlantique, y compris la région de la mer Noire ».
La guerre en Ukraine, la cybersécurité et l’avenir de la mine de sel de Praid
Les membres du Conseil suprême de la défense de la Roumanie ont également rappelé que les négociations de paix ne pouvaient avoir lieu sans l’Ukraine et l’Union européenne et qu’une paix stable devait exclure fermement toute tentative russe de rediviser l’Europe selon des sphères d’influence. Et pas en dernier lieu, le Conseil a également analysé et approuvé les forces armées roumaines pouvant être déployées pour participer à des missions et opérations hors du territoire de l’Etat roumain en 2026. Par ailleurs le Conseil a approuvé le rapport d’activité pour 2024 de la Direction nationale de la cybersécurité, dans un contexte où l’année dernière le niveau général de cybermenaces en Roumanie était élevé.
Enfin, l’avenir de la mine de sel de Praid, inondée au mois de mai, a également figuré à l’ordre du jour de la réunion, étant aussi considérée comme une question de sécurité nationale. Deux scénarios ont été évalués : la rénovation de l’ancienne mine et la création d’une mine nouvelle pour les visiteurs et d’une autre destinée à la production.
Notons pour terminer que le Conseil suprême de la défense de la Roumanie est formé du chef de l’Etat roumain, du premier ministre, des chefs des principales institutions en charge de la sécurité nationale et de plusieurs ministres.