Le Musée des jouets
Pour cette
période des fêtes de fin d’année, le Musée national d’histoire de Roumanie, en
partenariat avec l’Association « Le Musée des Jouets », a préparé
quelque chose d’inédit pour les enfants et pour tous les adultes qui aimeraient
remémorer leur enfance : une exposition temporaire de jeux, jouets, photos
de l’enfance d’autrefois et d’objets qui ramenaient le sourire sur le visage
des petits du passé. D’autant plus que, dans les années 1960, il y avait, en
Roumanie, 8 fabriques de jouets en bois ou en métal, des livres pour enfants et
d’autres jouets. Les fabriques de Bucarest (sud), d’Oradea et d’Arad (ouest) en
étaient les plus connues. En parcourant cette exposition, les visiteurs font un
véritable voyage dans le temps, à la découverte de milliers d’objets provenant
de ces fabriques, mais pas seulement.
Ion Puican, 26.12.2020, 12:53
Pour cette
période des fêtes de fin d’année, le Musée national d’histoire de Roumanie, en
partenariat avec l’Association « Le Musée des Jouets », a préparé
quelque chose d’inédit pour les enfants et pour tous les adultes qui aimeraient
remémorer leur enfance : une exposition temporaire de jeux, jouets, photos
de l’enfance d’autrefois et d’objets qui ramenaient le sourire sur le visage
des petits du passé. D’autant plus que, dans les années 1960, il y avait, en
Roumanie, 8 fabriques de jouets en bois ou en métal, des livres pour enfants et
d’autres jouets. Les fabriques de Bucarest (sud), d’Oradea et d’Arad (ouest) en
étaient les plus connues. En parcourant cette exposition, les visiteurs font un
véritable voyage dans le temps, à la découverte de milliers d’objets provenant
de ces fabriques, mais pas seulement.
Notre guide à
travers cette exposition fascinante et nostalgique est l’ingénieur Cristian
Dumitru, président de l’Association « Le Musée des Jouets ». Pour
commencer, il nous parle des origines de ce projet et de son évolution dans le
temps : « L’exposition est en plein déroulement, elle ne cesse de s’agrandir.
Cette fois-ci, elle est accueillie par le Musée national d’histoire, pouvant
être visitée, d’ici la fin de l’année, pendant les heures d’ouverture du musée.
Au départ, il s’agissait de jouets que j’avais commencé à collectionner dans
les années 80. A cette époque-là, tous les garçons collectionnaient quelque
chose : timbres, maquettes de voitures, de trains, ou d’avions. Mes frères
et moi, on collectionnait n’importe quoi. Du coup, on avait plein de jouets.
Nous avons décidé par la suite de garder cette collection, voire de l’enrichir avec
des jouets de nos amis ou trouvés dans des librairies. Petit à petit, à la fin
des années 80, nous avions déjà réuni une collection assez vaste pour l’époque.
Puis, une fois que le marché est devenu libre, nous avons réussi à l’agrandir
davantage. Ce sont des objets qui ont fait la joie de plusieurs générations. De
nos jours, il est très facile de trouver un jouet ancien, surtout à l’aide
d’Internet. Mais tous nos objets ont été trouvés aux différentes foires, dans des
greniers ou chez des gens qui voulaient y renoncer. Des fois, on ramassait des
jouets dans la rue. Donc cette exposition est à 100% une image de l’enfance
roumaine des dernières décennies. Nous avons organisé les premières expositions
de ce type il y a 12 ans et nous avons été un peu déçus par la réaction des
enfants qui ne s’y retrouvaient pas. En revanche, la réaction des parents, des
adultes ou des grands-parents a été très forte, car ils ont pu revoir les
jouets de leur enfance. La chose la plus intéressante c’est de voir
l’interaction enfant – grand-parent, ou enfant – parent. L’adulte décrit et
montre les jouets de son enfance au petit, qui, à son tour, comprend que ces
objets ne sont pas apparus il y a 10 ans et qu’une poupée fabriquée il y a 100
ou 150 ans peut avoir la même forme qu’aujourd’hui. Ou bien que les petites
grenouilles qui sautent à l’aide d’un ressort, existaient aussi il y a un
siècle. »
Cela a été
prouvé : un jeu d’enfants peut devenir une expérience de vie et un pont
entre les générations. D’ailleurs, certains jouets exposés cet hiver à Bucarest,
au Musée national d’histoire, sont très, très anciens. Certains remontent à la
fin du 19e siècle et sont uniques de par leur ancienneté, comme nous
le dit Cristian Dumitru : « Cette collection réunit des jouets fabriqués
en Roumanie ou qui étaient vendus dans les magasins roumains ces 100 dernières
années. Les plus anciens datent de 1880-1890. Nous les avons trouvés sur les
sites de leurs fabricants. Ce sont des jouets mécaniques ou bien un petit
moteur à vapeur qui servait à propulser d’autres jouets vers l’année 1880. Nous
avons ici peut-être les premiers jouets électriques jamais réalisés en
Roumanie, datant de 1910-1920 ou encore les premières voitures à télécommande
produites dans les années 1960-70. L’exposition couvre donc une multitude
d’époques. Elle montre comment les
jouets ont évolué au fil du temps, d’un simple petit cheval rempli de pailles,
qui ne bougeait pas et qui obligeait l’enfant à imaginer une histoire,
jusqu’aux jouets actuels qui ont de nombreux éléments électroniques. Si bien
que, maintenant, on a l’impression que les rôles ont changé, que c’est le jouet
qui joue avec l’enfant, lui offrant beaucoup plus d’options que sa propre
imagination. Est-ce bien, est-ce mauvais ? On le saura en regardant les générations
futures et leurs jouets. »
En fait, toute
cette histoire n’est pas un simple jeu d’enfants. C’est une passion qui a
grandi pour devenir une collection, pour devenir ensuite une exposition, pour
se transformer en fin de compte en une association dont la principale mission est
de créer un musée et de proposer différentes activités pour garder vive la
mémoire de ces objets qui marquent tellement fortement le début de notre vie.
Cristian Dumitru
nous parle des activités de son Association : « On a organisé plus de
100 expositions ces 12 dernières années dans les grands musées à travers le
pays. Cela nous a permis d’étudier la réaction du public. Nous avons eu de très
bons retours tant de la part des enfants, que des adultes. Nous avons enrichi
nos collections avec des jouets trouvés aux 4 coins du pays. Nous avons aussi
commencé à réaliser un catalogue des jouets roumains. Malheureusement, nous
avons dû ralentir un peu, à cause de la pandémie. Si en 2019 on avait organisé
une vingtaine d’expositions, cette année nous avons fait environ la moitié de
ce chiffre. Actuellement, à Bucarest, plus de 3000 jouets, jeux et objets de
notre enfance sont exposés, mais notre collection est beaucoup plus vaste.
Plein d’autres jouets attendent patiemment dans des boîtes leur tour d’être
exposés. A un moment donné, 6 ou 7 expositions circulaient simultanément à
travers le pays. »
Il faut dire que
la collection de Cristian Dumitru et de son Association ne se limite pas aux
jouets. Ce sont de véritables archives de l’enfance roumaine, formée de
plusieurs collections. Parmi elles, des fournitures scolaires d’antan, y
compris des bancs scolaires, qui forment une exposition consacrée à l’école
d’autrefois. Une autre exposition est consacrée aux boîtes de bonbons
fabriquées en Roumanie, soit plus de 500 tels objets réalisés entre 1900 et
1980. Une autre collection réunit des illustrations pour enfants et des bandes
dessinées. Et puis, on ne saurait oublier une riche collection de photographies
témoignant de l’enfance en terre roumaine : des images des années 1900,
1920, jusqu’aux années 1980. On y découvre les vêtements et les jouets d’antan.
Ces photos accompagnent d’habitude les expositions pour mieux illustrer les
différentes époques. On y découvre aussi les techniques de la photographie du
début du 20e siècle, et on comprend pourquoi une photo était un
objet de luxe à l’époque. Tout le monde n’avait pas accès à un photographe et
tous les enfants n’avaient pas l’occasion d’être pris en photos, conclut notre
invité.
Voilà donc, une
belle occasion de remémorer notre enfance, de la partager avec nos enfants et
de réfléchir un peu sur l’évolution de notre vie ces 100 dernières années.
(traduction et adaptation : Valentina Beleavski)