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La mahala, le noyau du développement de Bucarest dans le passé

Bien que la première attestation documentaire de la ville de Bucarest qui nous soit parvenue date de 1459, il existe de nombreuses preuves antérieures de lhabitation de cet espace, qui sest développé, dès le début, comme une bourgade de commerçants et d’artisans. Après l’attestation officielle, l’évolution de l’endroit est telle quen 1558, le prince Mircea Ciobanul entame la construction dun palais princier, qui deviendra plus tard le noyau de la future capitale et dont les ruines, connues sous le nom de Curtea Veche (la Vieille Cour), sont encore visibles à Bucarest. Le quartier autour de la Cour princière, de léglise et de la place voisines, formaient une mahala, nom appliqué dans le passé aux petites communautés urbaines qui composaient Bucarest. Le nom d’origine turque désignait un « district » ou un « quartier » de la bourgade. À lépoque moderne, il a acquis une signification péjorative, de quartier marginal, pauvre, plein de criminalité et de promiscuité. Mais, en fait, Bucarest sest développé en coagulant des mahalale, soit de petites communautés qui, à leur tour, avaient une église au milieu, comme nous lapprend larchitecte Alexandru Buzatu.

La mahala, le noyau du développement de Bucarest dans le passé
La mahala, le noyau du développement de Bucarest dans le passé

, 07.02.2021, 14:08

Bien que la première attestation documentaire de la ville de Bucarest qui nous soit parvenue date de 1459, il existe de nombreuses preuves antérieures de lhabitation de cet espace, qui sest développé, dès le début, comme une bourgade de commerçants et d’artisans. Après l’attestation officielle, l’évolution de l’endroit est telle quen 1558, le prince Mircea Ciobanul entame la construction dun palais princier, qui deviendra plus tard le noyau de la future capitale et dont les ruines, connues sous le nom de Curtea Veche (la Vieille Cour), sont encore visibles à Bucarest. Le quartier autour de la Cour princière, de léglise et de la place voisines, formaient une mahala, nom appliqué dans le passé aux petites communautés urbaines qui composaient Bucarest. Le nom d’origine turque désignait un « district » ou un « quartier » de la bourgade. À lépoque moderne, il a acquis une signification péjorative, de quartier marginal, pauvre, plein de criminalité et de promiscuité. Mais, en fait, Bucarest sest développé en coagulant des mahalale, soit de petites communautés qui, à leur tour, avaient une église au milieu, comme nous lapprend larchitecte Alexandru Buzatu.



« À Bucarest et dans lespace roumain en général, notamment en Valachie et en Moldavie, le sens du mot « mahala » correspond fréquemment à celui du mot « paroisse ». Nous rencontrons fréquemment une mahala qui porte le même nom que la paroisse et automatiquement celui de léglise du coin. Par exemple, la mahala de Batiștei où se trouve bien évidemment léglise Batiștei. Cela caractérisait, bien évidemment, le Bucarest médiéval et celui du début de la période moderne jusquau milieu du XIXe siècle. A cette époque, la religion était une composante importante de la société et léglise était un repère important de lespace. En fait, cette ville sest développée autour des églises. Léglise est le centre communautaire et de coagulation des énergies de la ville. »



Ces communautés urbaines, constituées de mahalale ou paroisses, peuvent être comparées à des foyers de village, estime larchitecte Alexandru Buzatu.



« Autour du centre-ville ou du noyau où se trouvent Curtea Veche (la Vieille Cour) et la zone commerciale, divers groupes sinstallent au fil des siècles, et sorganisent en structures de type foyer de village, en se faisant bâtir des maisons. Lorsque le groupe d’habitations est relativement important, une église vient s’y ajouter, bien évidemment. Elle était bâtie soit par une communauté ou une guilde de métiers, soit par le prince régnant ou par une famille de boyards. Ces foyers de village sagglutinent autour du centre et, avec le temps, deviennent des mahalale ou des quartiers périphériques, mais aussi des paroisses, puisquils étaient regroupés autour dune église. Toute cette expansion territoriale se déroule en l’absence d’une ceinture de fortifications de la ville, élément distinctif et essentiel de Bucarest. N’ayant pas de limites, la ville s’étend de plus en plus, à travers des communautés, comme la mahala, qui n’occupaient toutefois pas beaucoup d’espace. Cependant, en l’absence des fortifications, la ville avait tout de même besoin d’une forme de défense. Cette fonction a donc été assumée par les monastères urbains et les auberges, qui sont souvent des enceintes entourées de murs de défense, plus faciles à défendre que les maisons. »



En plus du modèle de la mahala, l’histoire de Bucarest a aussi retenu celui du binôme place-maïdan, comme l’a découvert l’architecte Alexandru Buzatu.



« A côté de l’église, nous rencontrons fréquemment un espace libre, appelé place ou maïdan. Le mot « maïdan » vient lui aussi de la langue turque, mais il a des origines persanes. Pourquoi y a-t-il cette association entre l’église et la place ou le maïdan ? L’Église étant le centre de la communauté, il était normal qu’il y eût au moins un espace ouvert ou public autour d’elle, où pouvaient se dérouler diverses activités telles que des fêtes ou des foires commerciales. Un tel exemple est la Place Saint Antoine, à côté de Curtea Veche et de l’église Saint Antoine, où la principale foire commerciale de la ville avait fonctionné pendant très longtemps. Ensemble, l’église et la place composent le centre d’une paroisse ou d’une mahala et attirent les énergies de la vie urbaine environnante. Évidemment, le réseau des rues avoisinantes mène à ces noyaux disséminés à travers la ville. »



Avec la modernisation de Bucarest, qui a commencé dans la seconde moitié du XIXème siècle et s’est intensifiée au XXème siècle, la ville s’est développée sur un modèle différent. Mais encore aujourd’hui, le périmètre relatif des anciennes mahalale, avec leur église respective, peut être détecté dans la conjugaison du nouveau et de lancien, qui constitue le Bucarest d’aujourd’hui.


(Trad. : Felicia Mitraşca)


Foto: Iulia Opran/RRI
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