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Ioan Bianu (1856-1935)

Certaines des institutions culturelles de l’État roumain moderne se sont inscrites dans la continuité, reprenant l’héritage du passé ; d’autres ont été fondées grâce à l’ambition et la persévérance de gens passionnés. Parmi ces institutions culturelles, la Bibliothèque de l’Académie roumaine est une enseigne prestigieuse dont l’existence est liée à de telles personnalités, dont son directeur Ioan Bianu.

Ioan Bianu (1856-1935)
Ioan Bianu (1856-1935)

, 22.06.2025, 11:18

La Bibliothèque de l’Académie roumaine est fondée en 1867, simultanément avec l’Académie elle-même, ses premiers fonds s’appuyant sur des dons faits par des gens de culture roumains et étrangers. L’achat et l’échange international lui ont permis d’élargir ses dimensions en permanence. La Société royale des Sciences du Danemark a été la première institution engagée dans l’échange de documents imprimés avec la Bibliothèque de l’Académie roumaine en 1870. Dix-huit ans après la création de la Bibliothèque, en 1885, le parlement adoptait la Loi sur le dépôt légal, aux termes de laquelle trois exemplaires de tout ce qui était imprimé sur le territoire de la Roumanie devaient être remis à la Bibliothèque de l’Académie roumaine.

 

        Le premier directeur de la Bibliothèque a été Ioan Bianu, qui a également organisé la structure de l’institution.

 

Né en 1856, Bianu, était un Roumain gréco-catholique originaire de Transylvanie, qui avait suivi le lycée dans la ville transylvaine de Blaj. Diplôme de Bac en poche, il se rendit en Roumanie où il devint étudiant à la Faculté de Lettres de l’Université de Bucarest. Après des études approfondies à Milan, Madrid et Paris, il enseigna à la Faculté de Lettres et de Philosophie de l’Université de Bucarest, avant d’être nommé, en 1884, directeur de la Bibliothèque de l’Académie roumaine. Nicolae Noica, le directeur actuel, souligne l’implication personnelle du premier chef de l’institution dans l’organisation de celle-ci à partir de 1884 : « Ioan Bianu a entièrement dédié sa propre existence à l’institution qu’il a pratiquement créée et dirigée pendant plus de cinquante ans, jusqu’à la fin de sa vie. Il a enrichi les fonds de la Bibliothèque par ses propres efforts, lançant des appels à contribution publics pour acquérir des livres, des publications, des manuscrits, des estampes, des portraits, afin de pouvoir étudier le passé national, la langue et la littérature qui permettent à une société de connaître son histoire. »

 

Gardien du livre

 

Ioan Bianu, par son acribie, comprenait parfaitement que seule une institution culturelle bien fournie, bien organisée, bien dirigée et bien protégée, était en mesure de répondre aux demandes des chercheurs  : « Son activité de <gardien du livre >, comme on l’appelait, dont l’attention vigilante surveillait les trésors de la Bibliothèque, est mise en lumière par une anecdote d’avril 1915, lorsqu’il avait refusé de donner à la princesse Marioara, la fille du roi Ferdinand, le premier volume de l’ouvrage « Inscripții », dont la Bibliothèque n’avait qu’un seul exemplaire. Ou bien l’épisode de 1917, lorsque la capitale Bucarest était occupée par les troupes allemandes et Bianu est assigné à son domicile, à l’Académie. L’ennemi fouille dans le Fonds de manuscrits anciens, qu’il appauvrit. Bianu refuse de signer l’acte de remise des documents, parce que sa protestation contre cette action n’avait pas été retenue. Les manuscrits finissent à Sofia, en Bulgarie, pour revenir en Roumanie dans les années 1918-1920. »

 

L’intégrité est une condition sine qua non pour construire un édifice solide

 

Elle est aussi décisive pour rassembler une équipe constituée de gens dont les traits de caractère se ressemblent. C’est vrai de nos jours, tout comme c’était vrai pour l’époque d’Ioan Bianu, affirme Nicolae Noica : « Je voudrais souligner tout particulièrement le caractère intègre de cet intellectuel remarquable. Ce n’est donc pas étonnant que Bianu ait rencontré en la personne d’Anghel Saligny un esprit apparenté justement par la même approche appliquée des faits concrets et des grands idéaux. Leur collaboration est d’ailleurs mentionnée dans une lettre de Bianu, envoyée à Saligny le 11 janvier 1911. Ioan Bianu affirmait qu’Anghel Saligny était habitué à organiser et diriger des services de grandes dimensions, où il fallait bien définir les compétences et les responsabilités. En tant que président de l’Académie, Saligny connaissait les points faibles et les manques des services, organisés et développés dans une manière patriarcale, selon l’approche générale de l’époque. Cela a justement permis à Saligny de réparer et d’améliorer les choses dans la plus grande discrétion. »

 

Les qualités de bon gestionnaire sont visibles chez les personnes dédiées à leur activité, qui est en fait une passion.

 

Ioan Bianu connaissait aussi les dangers guettant les titulaires de fonctions officielles, des dangers qui pourraient s’avérer mortels pour leurs institutions, raconte Nicolae Noica : « En 1907, Ioan Bianu est nommé directeur général de la nouvellement créée administration de l’Académie roumaine. Il était donc le directeur de la Bibliothèque et celui de l’administration et il s’est dévoué à cette mission jusqu’au dernier instant de sa vie. Dans une lettre testament, Bianu a demandé que « les institutions en tout genre de cette belle et riche patrie qui est la nôtre » soient servies honorablement et qu’elles soient à l’abri des abus « qui les détruisent d’un point de vue moral et matériel » ; il y a également demandé que l’on veille sur les objets exceptionnels abrités par la Bibliothèque de l’Académie roumaine. »

 

Ioan Bianu est mort en 1935, après avoir assuré la direction de la Bibliothèque de l’Académie roumaine à travers des périodes d’amples transformations de l’État et de la société roumaine. Son mandat est un repère pour la mémoire de l’institution, mais aussi pour une époque marquée par un grand élan constructif. (Trad. Ileana Ţăroi)

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