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Amandine Dargaud (France)

Amandine Dargaud, doctorante en géographie à l'université de Lyon, qui réalise une thèse en cotutelle entre son université et l'université d'Ouest de Timisoara, habituée de cette ville, capitale de Banat et berceau de la révolution roumaine de 1989

Amandine Dargaud (France)
Amandine Dargaud (France)

, 30.08.2023, 12:12

Amandine Dargaud,
doctorante en géographie à l’université de Lyon, qui réalise une thèse en
cotutelle entre son université et l’université d’Ouest de Timisoara, habituée
de cette ville, capitale de Banat et berceau de la révolution roumaine de 1989
qui aboutit à la chute du régime communiste, et qui est cette année l’une des
capitales européennes de la culture, nous introduit aux débuts de son amour
pour la ville de Timisoara. Ecoutons-la :

« J’ai débarqué à Timisoara
cette année, plus précisément le 5 mars passé, pour les besoins de mes
recherches. Pourtant, Timisoara ne m’était pas inconnue. En effet, depuis 2017
je passe tous les ans quelques jours, parfois davantage, à Timisoara. Car ma
thèse de doctorat porte en effet sur l’héritage culturel des villes de Iasi et
de Timisoara, sur la manière dont ces deux villes forgent leurs identités, sur
la manière dont elles intègrent leur héritage historique et culturel dans leur
nouveau contexte qu’est celui de l’intégration européenne. Lorsque j’étais en
troisième année à l’université d’Angers il nous fallait organiser une recherche
de terrain. Et comme notre professeur coordonnateur avait préparé sa thèse de
licence à Timisoara, on a mis le cap sur cette ville. Aller faire du terrain en
France ou à Timisoara revenait au même d’un point de vue budgétaire. Malgré
tout, pour financer notre voyage, on a commencé à vendre des brioches et du jus
de pomme. Ce fut mon premier contact avec cette ville, lors d’un voyage qui a
duré dix jours. Avant cela, j’avais lu un article scientifique signé par le
professeur Nicolae Popa, aujourd’hui l’un des coordinateurs de ma thèse de
doctorat, un autre article, celui-la en français, signé par le professeur
Vincent Veschambre, des articles qui traitaient la question du patrimoine de la
ville de Timisoara. Et c’est à partir de ces articles qu’a débuté mon amour
pour cette ville, pour son patrimoine, pour son héritage culturel. J’avais
commencé à m’intéresser aux programmes de réhabilitation urbaine, à l’histoire
de la ville durant la période communiste, comprendre ce qu’il en reste
aujourd’hui de la mémoire de la révolution anticommuniste de 1989, car c’est bien
de Timisoara qu’était partie l’étincelle qu’allait renverser le régime
communiste de Nicolae Ceausescu. »


La
rencontre avec Amandine Dargaudse déroule d’ailleurs dans cette vieille maison
typique de Timisoara qui abrite aujourd’hui le musée du Consommateur
communiste. Initiative inédite et atypique s’il en est de l’homme de théâtre
Ovidiu Mihaita, lui aussi originaire de Timisoara. C’est qu’Amandine se
trouvait là pour les besoins de sa recherche, à essayer de faire compléter aux
visiteurs son questionnaire portant sur la mémoire de la période communiste.
Mais d’où vient son attachement pour cette ville, un attachement sans cesse
réitéré, année après année, depuis 2017. Amandine Dargaud :


« Mes
projets de recherche ont certainement pesé dans ce choix, tout autant que les
belles rencontres, les gens que j’avais pu rencontrer dans ce cadre. Car au fil
du temps j’ai noué des contacts, des liens ont été tissés. Et puis, à vrai
dire, Timisoara est une ville que j’adore. Une ville vivante, qui se
transforme, qui évolue. Beaucoup de ses bâtiments historiques ont été
réhabilités. Je suis persuadé que lorsque j’y reviendrai l’année prochaine, je
verrai déjà une autre Timisoara. Et il est fascinant d’observer l’évolution, la
métamorphose d’une ville, de documenter l’avant et l’après, de prendre des
instantanés de ce qu’il y avait et ce qu’il serait. »


Capitale
européenne de la culture 2023, Timișoara se drape en habits de fête.
L’atmosphère pétillante qui prévaut dans ses rues, ses musées, ses galeries
d’art, ses espaces culturels qui entretiennent sans discontinuer le feu des
événements et accueillent tous les jours des célébrités de tous horizons
mettent la ville dans une effervescence toute particulière.Amandine Dargaudpense que la ville de Timisoara se
trouve à un tournant de son existence. Ecoutons-la :


« Mes
recherches actuelles mettent en évidence l’impact que produit sur la ville sa
qualité de capitale culturelle européenne. C’est ce type d’événement qui aide
une ville à se donner une image de soi, une image dans un contexte européen. Et
j’ai eu à cœur de suivre la manière dont les autorités locales avaient relevé
le défi de cette consécration européenne. J’essaie aussi de comprendre de
quelle manière les événements qui sont organisés dans ce cadre constitueront un
levier, un moyen d’accroitre durablement l’attractivité de la ville. Certes,
les programme de réhabilitation urbaine ont été boostés par le statut de
capitale européenne de la culture de la ville. Je voudrais aussi comprendre ce
que la ville désire mettre en avant face aux touristes qui viennent au sens
propre du terme des quatre coins du monde. »


Quelles
conclusions, fussent-elles provisoires, quant à la manière dont la ville de
Timisoara arrive à mettre à profit son statut de capitale européenne de la
culture millésime 2023. Amandine Dargaud :


« J’estime
que les événements culturels organisés en cette qualité augment en effet
l’attractivité touristique de la ville. Lorsque j’avais posé la question
« Qu’est-ce qui vous amène à Timisoara ? » dans les
questionnaires que j’avais appliqués aux visiteurs du musée du Consommateur
communiste, beaucoup avaient invoqué pour raison la qualité de capitale
culturelle européenne de la ville. Car cela constitue en effet un excellent
prétexte pour venir découvrir cette ville et cette région d’Europe. Et les visiteurs
ne cachent pas leur surprise de découvrir une ville souvent méconnue, mais au
patrimoine tellement riche. Grâce à cela j’ai eu aussi la chance de faire de
belles rencontres : des acteurs du milieu culturel, des architectes, des
représentants des autorités locales, des gens qui ont pris la peine de
m’expliquer leurs projets, leurs visions de la ville. Ce fut pour moi un séjour
passionnant, extrêmement enrichissant. »


Un
dernier mot : Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour que les choses aillent mieux
encore mieux à Timisoara ?



« Je pense que l’on
pourrait améliorer la communication à destination de touristes. Je sais qu’il
existe un projet censé monter des panneaux d’information et promouvoir certains
itinéraires touristiques. La ville de Iasi avait par exemple mis déjà sur pied
un projet semblable, et cela produit des bels effets. Œuvre d’une association
indépendante, ledesign contemporain de ces panneaux aide à améliorer l’image de
la ville. Les panneaux de Timisoara seront eux réalisés par la municipalité. La
ville a également besoin de se forger une identité visuelle, qu’elle puisse
promouvoir dans ses brochures, à l’intention de son Office de tourisme. Le
design des cartes touristiques disponibles laisse aussi à désirer. Mais je sais
que ces éléments constituent des sujets auxquels les autorités locales
entendent apporter des réponses. Pour tout vous dire, je suis plutôt optimiste
sur les belles perspectives de cette ville, même s’il reste encore des choses à
améliorer en termes de communication. »

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