Des drones et lasers pour remplacer les feux d’artifice en Roumanie
Les feux d’artifice et les pétards sont des présences incontournables à l’occasion de la Nuit de Saint Sylvestre et par extension aussi à l’ensemble de la période des fêtes d’hiver dans la plupart des localités roumaines.
Daniel Onea, 29.12.2025, 13:20
Depuis une dizaine d’années, leur présence fait l’objet de farouches débats, où les opposants invoquent des arguments liés à la protection de l’environnement et à la santé publique. A présent, à l’instar d’autres villes de l’UE, de nombreuses villes roumaines envisagent ou même appliquent des interdictions partielles, voire totales, visant l’utilisation des produits pyrotechniques. La principale raison en est la pollution massive de l’air que leur utilisation produit dans un intervalle assez réduit de temps. En effet, la pollution chimique engendrée par les feux d’artifice est complexe et a des conséquences de longue durée sur les écosystèmes locaux. Et pour cause. Afin d’obtenir les couleurs spécifiques aux feux d’artifice, les producteurs utilisent différents sels métalliques qui, suite à la combustion, se transforment en aérosols toxiques. Rien qu’un exemple, les dérivés du strontium sont utilisés pour obtenir le rouge, le baryum est utilisé pour le vert, le cuivre pour le bleu et le magnésium pour le blanc. Après l’explosion, ces substances restent dans l’atmosphère sous forme d’une poussière fine, inhalée tant par les spectateurs que par les animaux, et susceptible de causer des irritations des voies respiratoires ou bien d’aggraver des maladies chroniques telles l’asthme. Ces métaux lourds se déposent ensuite sur le sol et sur les eaux de surface, avant d’intégrer la chaine trophique et péricliter la qualité des ressources naturelles sur le long terme. De ce point de vue, les feux d’artifice ne constituent pas uniquement un problème temporaire de qualité de l’air, mais une source de contamination chimique de l’environnement.
Des problèmes majeurs provoqués par les feux d’artifice
Autre problème majeur : la pollution phonique qui atteint des niveaux extrêmement élevés durant les fêtes d’hiver. Le son produit par la détonation des feux d’artifice les plus puissants dépasse souvent le seuil des 150 décibels et la limite de sécurité pour l’audition humaine et animale. Les animaux tant sauvages que domestiques ont un sens de l’ouïe beaucoup plus sensible que celui des humains et c’est pourquoi ces bruits sont perçus en tant que menaces directes à leur vie. En milieu urbain, les oiseaux effrayés par les bruits et les flashs de lumière quittent leurs nids en pleine nuit, se heurtent aux immeubles ou meurent tout simplement à cause de l’épuisement physique provoqué par le stress.
Dans le cas des animaux de compagnie, les médecins vétérinaires rapportent annuellement des milliers de cas de traumatismes sévères, des animaux qui fuient le domicile et se perdent à cause de la peur et dans certains cas extrêmes des décès provoqués par des arrêts cardiaques.
L’heure est donc de remédier à la situation. En effet, la Roumanie est en train de traverser une période de transition technologique et éducationnelle pour ce qui est de l’organisation des événements publics majeurs. La réduction de la pollution de l’air, la protection de la biodiversité et le renforcement de la sécurité des citoyens – autant d’objectifs qui ont déterminé les autorités à chercher des alternatives aux feux d’artifice traditionnels. Le succès des premiers spectacles aux drones et aux lasers témoignent du fait que le caractère festif du Réveillon de la Nouvelle année peut être préservé sans produire de dégâts écologiques. Alors que la technologie est de plus en plus accessible et que le public est de plus en plus conscient des conséquences négatives des feux d’artifice, de plus en plus de villes et de communes pourraient définitivement renoncer aux matériaux pyrotechniques. Ce processus aligne la Roumanie aux normes internationales de soutenabilité, offrant un modèle de bonnes pratiques pour protéger l’environnement au 21e siècle.