Retour du programme roumain « Rabla » (Le tacot)
L’édition 2025 du programme Rabla pour les particuliers aurait dû débuter le 19 juin dernier, mais son lancement a été suspendu à la veille de cette date, dans le contexte des négociations politiques pour la formation du nouveau gouvernement de Bucarest.
Daniel Onea, 28.08.2025, 11:33
Le principal objectif du programme Rabla (Le tacot) est de réduire la pollution de l’air à travers la modernisation du parc automobile de Roumanie, soutenue par des aides financières accordés aux acheteurs de véhicules neufs. Le programme encourage la population à renoncer aux vieilles voitures polluantes et à se tourner vers des technologies plus propres, telles que les voitures électriques ou hybrides, la protection de l’environnement rencontrant ainsi le soutien à l’industrie automobile. Cela contribue également à améliorer la sécurité routière, puisque les nouveaux véhicules sont fabriqués selon des normes actuelles.
L’édition 2025 du programme Rabla pour les particuliers aurait dû débuter le 19 juin dernier, mais son lancement a été suspendu à la veille de cette date, dans le contexte des négociations politiques pour la formation du nouveau gouvernement de Bucarest. L’Administration du Fonds pour l’Environnement avait précisé que la suspension était nécessaire pour que les nouvelles priorités gouvernementales soient définies de manière équilibrée, soutenable et transparente. La ministre de l’Environnement, Diana Buzoianu, a annoncé la reprise du programme Rabla, financé néanmoins à hauteur de 200 millions de lei (40 millions d’euros), soit un tiers du budget initial.
Un programme populaire repoussé au vue du contexte politique
« Nous lançons le programme parce que nous savons que les fabricants ont fait des investissements, les concessionnaires automobiles aussi, que les gens ont déjà payé une avance, et qu’il faut une certaine prédictibilité. Le ministère de l’Environnement considère qu’à l’avenir, les programmes devront aller au-delà des tickets de valeur (bonus). Nous devons réfléchir à des programmes nationaux offrant des solutions aux problèmes environnementaux systémiques, or je ne suis pas sûre que ce type de financement soit la bonne solution. Nous ne savons toujours pas quel est l’impact écologique de ce programme, arrivé déjà à sa vingtième édition. Il aide l’économie, certes, mais nous devons mettre en œuvre des programmes qui servent à la protection de l’environnement, pas nécessairement au soutien de l’industrie. »
Des bonus variables selon le type de voitures
Les bonus pour les voitures hybrides et les classiques à essence restent inchangés. En revanche, le programme n’inclut plus les diesels, tandis que le bonus pour les voitures électriques a été modifié. Les personnes qui veulent s’acheter une voiture à propulsion thermique bénéficieront d’un bonus de 10.000 lei (2.000 euros). Pour les hybrides et les hybrides-plugin, l’Etat offre un ticket de 12.000 lei (2.400 euros) et respectivement 15.000 lei (3.000 euros). Dans le cas des voitures électriques ou à hydrogène, les autorités en charge de la protection de l’environnement baisseront le montant du bonus, sans pour autant donner des chiffres.
« Cette année, le bonus restera inchangé pour les thermiques, les hybrides et les hybrides rechargeables, mais il baissera pour les voitures électriques. Nous allons définir le montant final dans les jours qui viennent. Le budget est de 200 millions de lei et nous attendons l’adoption du cadre législatif pour l’ensemble des programmes de l’Administration du Fonds pour l’Environnement, ce qui permettra un lancement relativement rapide de Rabla. »
La Roumanie occupe la dernière place dans l’Union européenne en fonction du nombre d’immatriculations de voitures électriques. En même temps, selon les données officielles, deux voitures immatriculées sur trois sont des voitures d’occasion, dont l’âge les rendrait facilement éligibles pour le programme Rabla. (Trad. Ileana Ţăroi)