Rânca et Transalpina

Ștefan Baciu, 17.08.2022, 13:00

C’est au beau milieu de la région
montagneuse du département de Gorj, situé dans le sud-ouest de la Roumanie, que
s’est nichée l’une des stations de montagne devenue dernièrement parmi les plus
en vogue de Roumanie : la station de Rânca. Hissée à 1.600 mètres d’altitude,
jouissant d’un enneigement abondant et durable, la station, en plein essor, se
voit de plus en plus convoitée par les amoureux des sports d’hiver. Pour
atteindre Rânca, prenez comme point de départ la ville de Novaci, avant de suivre
la route qui mène aux crêtes des monts Parâng et Căpățănii. Une fois dépassées
ces crêtes, la route continue en prenant des courbes larges ou plus serrées sur
une distance de 18 km, jusqu’à la station balnéaire de Rânca. Le col Urdele,
situé à une altitude de 2.145 mètres, ne se trouve alors qu’à un jet de pierre.
La preuve que la route Transalpina, car c’est bien d’elle dont il s’agit, vaut
bien son surnom de plus haute route de Roumanie.

Et c’est à Rânca que nous
rencontrons Nicu Mitroi, développeur du domaine skiable, et qui n’a de cesse de
nous parler d’abord de la beauté à couper le souffle de la route Transalpina :
« Cette route a été construite avant la Première Guerre mondiale, modernisée
en fait. Car il s’agissait d’un chemin de transhumance utilisé depuis des
millénaires par les bergers et leurs troupeaux. Attesté depuis l’époque romaine,
il servait à relier le village de Novaci à la voie romaine de Brezoi/Șurianu. Avant
la Première Guerre mondiale, cette route, considérée stratégique, avait été
aménagée pour les besoins de l’armée. Modernisée ensuite à la fin des années 30,
grâce aux efforts entrepris par le premier ministre Gheorghe Tătărescu,
originaire de la région, la route avait été inaugurée par le roi Carol II en
personne, venu pour l’occasion à Novaci. A la sortie du village de Novaci, vous
trouverez encore le monument qui rappelle l’auguste présence du roi en ce
moment solennel et tellement important pour la région. »

Après son inauguration de 1939,
la route Transalpina avait d’ailleurs pris pour surnom ni plus ni moins
que celui de « la route du roi ». Et, pour tout vous dire, prendre en
été cette route qui mène à Rânca vous fera goûter non seulement la beauté des
paysages qu’elle traverse, mais encore la fraîcheur bénie de l’altitude. Et, en
effet, la station de Rânca n’est pas juste une ville de montagne que les inconditionnels
des sports d’hiver adorent, à bon escient d’ailleurs, mais elle constitue le
point de départ de nombreux trajets de randonnées, ouverts en été, et présente
de nombreuses attractions dont les touristes raffolent.

Nicu Mitroi : « Dans la
station, nous avons 3 parcs d’aventure. Le premier, à couvert, est situé dans
la zone centrale, un deuxième est situé à l’entrée de Rânca puis, enfin, celui
qui vient d’ouvrir cette année, est situé vers le sommet Păpușa. En sus des
parcs d’aventure, nous proposons la pratique du tubbing en été, soit glisser
sur un toboggan à l’aide d’une bouée, et nous allons probablement utiliser des
luges spécialement conçues pour ce même propos. En fait, nous adorons innover, surtout
dans le domaine des attractions estivales. Mais au-delà de ces parcs
d’attractions, destinés notamment aux enfants et aux jeunes, nous avons aménagé
de nombreux itinéraires touristiques. Prenez le lac glaciaire Gâlcescu, où l’on
peut se rendre, et qui se trouve à 4 ou 5 heures de marche de Rânca. Ensuite, le
sommet des monts Parâng, qui atteignent 2.518 mètres d’altitude, ou encore la
crête des monts Căpățănii, vers Vâlcea. Au-delà de ces sommets, l’on retrouve
la région de Sibiu, avec sa célèbre station Păltiniș, la région de Cibin, de
Cindrel, des régions qui ont beaucoup à offrir aux amoureux de la nature. Dans
les environs toujours, l’on trouve la zone de Șureanu, célèbre grâce à ses
forteresses daces, ou encore la région du lac Vidra. »

Dominée par le pic Păpușa, haut de 2.136 mètres, la route
Transalpina est l’une des rares routes de Roumanie qui vous permettra de planer
au-dessus des nuages. Au sens propre du terme, cela s’entend. (Trad. Ionut
Jugureanu)